Aqme : La fin des temps On ne change pas une équipe qui gagne ? La fameuse expression en prend un coup avec ce nouvel album d'AqME, aprés avoir cartonné avec deux albums longuement préparés et à la production signée Dan Bergstrand, les Parisiens ont choisi de travailler rapidement (durant la tournée Polaroïds et pornographie), à Paris et avec Steve Prestage, un vieux briscard qui a bossé avec Black Sabbath comme avec Peter Gabriel... Steve qui parle français a pu coacher Koma et donner à son chant une nouvelle dimension, les textes étant ainsi davantage mis en valeur. Les thèmes n'ont pas vraiment changé, à son spleen personnel ("Ténèbres", "Une dernière fois"), AqME ajoute sa souffrance pour l'humanité ("La fin des temps"), se permet une jolie supplique blasphématoire ("Ainsi soit-il") et pose un regard sombre et adulte sur le show business ("Une vie pour rien", une dédicace à Vegastar ?). Musicalement, AqME joue de ses forces avec un son noir mais aussi plus "chaleureux" (la guitare qui introduit "Une dernière fois"), plus arrondi ("Des illusions") et Ben prend davantage de liberté avec son instrument notamment sur les deux titres lancinants et écorchés vifs que sont "Rien au monde" et "La belle inconnue", avec "Le poids des mots" intercalé, ça nous offre une fin d'album apocalyptique...
En bonus, le CD promo offre le clip de "Pas assez loin", d'aprés moi le moins bon de l'album, le clip est un exercice de style classique, dispensable, le CD commercialisé offre lui un bonus autrement plus intéressant puisque c'est un DVD avec un documentaire sur l'enregistrement de l'album où AqME nous explique les détails qui ont changé pour que La fin des temps fasse la différence...
L'album de la mâturité ? La fameuse expression passe-partout risque d'être servie à toutes les sauces avec La fin des temps qui plus qu'un terminus sonne bel et bien comme un nouveau départ.