Apocalyptica - Wagner reloaded Issus du monde du classique, les violoncellistes rebelles d'Apocalyptica se sont forgés un nom en venant exciter leurs cordes sur du MetallicA puis sur tous les hits du métal... Ils ont ensuite peu à peu évolué, travaillant sur des oeuvres moins métalliques ("Hall of the mountain king" est signé Edvard Grieg avant d'être repris par les Who, Deep Purple et d'autres...) et créant dorénavant la grande majorité des morceaux qu'ils enregistrent. Après avoir fait un clin d'oeil à Beethoven (7th symphony), les voilà qu'ils sont invités à fêter les 200 ans de la naissance du plus rock des compositeurs classiques : Richard Wagner ! Impossible pour eux de refuser un tel projet, en effet, la ville de Leipzig honore son plus célèbre habitant par un spectacle de danse et de musique, Gregor Seyffert gère les chorégraphies tandis que la bande-son est confiée aux Finlandais et à sa tête pensante Eicca Toppinen. Celui-ci va donc écrire ce nouvel album avec comme point central de son inspiration l'auteur de "La chevauchée des Walkyries", en live (l'album est capté lors du concert du 5 juillet) le groupe est accompagné du MittelDeutscher Rundfunk Symphony Orchestra dirigé par Sven Helbig qui cosigne d'ailleurs 3 titres avec Apocalyptica.

Wagner Reloaded raconte donc une histoire, même sans parole, commençant avec une "Genesis" et se terminant avec une "Destruction", passant par différents états (des plus agressifs "Fight against monsters" ou "Stormy Wagner" aux plus doux "Lullaby" ou "Running love") et ne se contentant pas d'honorer Richard puisque Ludwig (dont il était fan) est également de la partie ("Ludwig - Wonderland" puis "Ludwig - Requiem" avant le final). Avec leur batterie (même quand ce n'est pas Lombardo derrière) et un orchestre symphonique en renfort, un thème imposé et un public de connaisseurs, Apocalyptica est dans ses petits souliers et use de ses talents pour faire son petit effet sur un public qu'on entend bien réagir, reste à savoir s'il est bluffé par les attaques des Finnois ou par le spectacle en lui-même, certainement les deux, mais nous n'avons pour l'heure que la musique (à quand le DVD ? Certainement après les quelques nouvelles dates prévues en 2014). Et c'est déjà impressionnant. Marqués par l'opéra et les élans de leur cousin germain, les violoncellistes s'en donnent à cœur joie pour livrer ce qui est certainement leur œuvre la plus monumentale, ne reculant devant rien pour donner du relief à leurs compositions, le cadre leur permettant d'être grandiloquent, de casser les rythmes et de jouer avec d'autres sonorités, ainsi "Flying dutchman" (inspiré de l'ouverture de l'opéra éponyme) pourrait servir à de nombreuses scènes de films (et pas seulement Apocalypse now !). Le groupe s'éclate même à jouer avec des passages classiques parmi les plus célèbres (l'intro de "Path in life", l'outro de "Creation of notes"), les amalgamant de manière explosive à leurs compositions empreintes du souffle du génie allemand tout autant que des rafales de leur métal adoré.

Les Apocalyptica ont réconcilié les amateurs de gros son avec les instruments classiques, redonnant l'envie à nombreux combos de tenter des expériences symphoniques (MetallicA en premier lieu), avec ce Wagner Reloaded, ils pourraient bien amener des amateurs du compositeur d'Outre-Rhin vers des musiques amplifiées et saturées, rien que ça.