Apocalyptica - 7th Symphony Depuis son irruption fulgurante sur la scène metal internationale avec un concept osé mais assumé et un disque de reprises de MetallicA, Apocalyptica s'est affirmé en deux albums Cult et Reflections, quasi irréprochables de bout en bout, un DVD live en forme d'apothéose (les prestations scéniques des finnois étaient régulièrement homériques) avant de sortir un best-of assez oubliable et de se perdre au son des sirènes du marketing avec le très poussif (voire médiocre) Worlds collide, du reste bien emballé dans un écrin au visuel d'une laideur innommable. Apo' avait depuis longtemps décidé d'incorporer des parties de chant dans ses morceaux ; et si au départ, ça passait pour une bonne idée, la récurrence de l'exercice les a poussé à commettre des morceaux sur lesquels on regrette encore d'avoir posé un demi-tympan. Quid de ce 7th Symphony, septième album (ça alors...), des nordiques ?
Un artwork des plus honorables, Dave Lombardo (Slayer) encore une fois en guest derrière les fûts, un très bon titre inaugural ("At the gates of Manala") et une production maousse quoiqu'un peu lisse sur la durée (signée Joe Barresi - Kyuss, QOTSA, Tool, The Melvins) - et Howard Benson - Against de Sepultura c'était lui, Popaganda de Head Automatica, lui aussi, ainsi que 4 albums de Motörhead...), ce nouveau cru s'annonce sous les meilleurs augures ; et si Gavin Rossdale (Bush) vient pousser la chansonnette sur un "End of me", c'est certes radiophonique, mais encore acceptable, un "2010" tout en sauvagerie instrumentale portée par la batterie de tonton Dave, ce 7th Symphony n'est pas le four que l'on pouvait craindre. Par contre, le groupe s'est encore senti obligé de faire n'importe quoi sur une poignée de titres, comme inviter le "chanteur" des tâcherons de Shinedown, Brent Smith sur l'abominable "Not strong enough" ou à un degré moindre la vocaliste de Flyleaf sur le très pop-nu-metal et un peu marshmallow "Broken pieces" (pour les radios ça passera ceci dit et c'est déjà ça de pris...).
Ceci étant, il y a de très belles choses on l'a dit sur 7th Symphony. Le classique mais élégant "Beautiful", un "On the rooftop with Quasimodo" puissant et onirique malgré un titre un peu curieux et surtout la grosse baffe métallique, speedé, ravageuse qu'est "Bring them to light" avec un certain Jo Duplantier de Gojira en guest vocal. Voilà qui change quelque peu de la plaisanterie Brent Smith et qui démontre que malgré quelques choix douteux, les finnois ont pour eux le fait de vouloir varier les collaborations selon leurs envies, peu importe les volées de critiques acerbes qui suivent derrière. D'autant que le groupe peut également compter sur sa propre capacité à écrire des morceaux dont la qualité est largement supérieure à la moyenne ("Rage of Poseidon"), quand bien-même on n'attend pas le niveau de composition d'un Cult ou d'un Reflections ("Sacra" est quand même bien redondant), dommage qu'ils soient encadrés par des titres calibrés pour faire sauter la banque (du moins sur le principe). Et si le prochain album était cette fois un retour aux sources exclusivement instrumental avec un son bien roots ? Parce qu'en l'état, les dernières livraisons d'Apo' restent un peu frustrantes malgré d'évidentes qualités techniques et artistiques, mais également quelques défauts de conception.