A chaque fois qu'on vient, il y a de plus en plus de monde..., à croire que les concerts d'Apocalyptica sont exceptionnels et que le bouche à oreille fonctionne... L'Aéronef est copieusement garni en ce soir pour voir jouer les Finlandais qui ne peuvent être tenus reponsables du froid qui sévit chez nous ces derniers jours...
Apocalyptica live à Lille (2007)
Lacrimas Profundere a acheté (c'est obligé) le droit d'ouvir pour Apocalyptica sur cette tournée... Et si le groupe a choisi un nom pas évident à retenir, ce n'est pas plus mal vu qu'on aimerait rapidement les oublier. Faire une sorte de Type-O-Negative sans idée et sans relief, c'était pas évident mais eux ont réussi. Malgré une salle comble et qui parle anglais, le chanteur se paye tout de même un grand moment de solitude entre deux titres C'est un morceau sur la drogue, y'en a ici qui prennent de la drogue ? et alors que n'importe quel public lambda aurait gueulé Ouaaaaaiiis (même si c'est pas vrai), là, rien, le silence. Perso, j'étais Mort De Rire.
21h30 pétante, la sono monte le son, les lumières s'éteignent, l'Aéronef hurle, un à un les violoncellistes entrent en scène et découvrent leur siège "violoncelle tête de mort", les trois membres du groupe sont accompagnés d'un quatrième larron qui ne bougera pas de son siège, bien fringué, il se cache derrière des lunettes noires et les trois autres viendront lui faire décrocher des sourirs de temps à autres, le zicos additionnel "live" joue de son statut et aura ses quelques minutes de gloire à la fin du concert (sur "Life burns" ?) quand il jouera avec un violoncelle dont le haut est découpé (yeux et nez y compris) en forme de crane d'où s'échappent lumières et fumée. C'est donc avec "Worlds collide" qu'ils s'installent sur leur siège, le dernier arrivé est Mikko Sirén (le batteur) mais à part lui et le fameux "autre violoncelliste", Eicca, Perttu et Paavo ne restent pas longtemps assis. Il faut dire qu'avec "Refuse/Resist", difficile de rester en place, Perttu vient chanter (sans micro) au-dessus des premiers rangs tout en jouant... Et là, petit choc, le public semble ne pas trop connaître le standard de Sepultura... A part quelques Refuse / Resist, l'Aéronef ne chante pas... L'ambiance est donc radicalement différente d'il y a quelques années quand le groupe n'était connu que des métalleux qui chantaient tout du début à la fin, créant une certaine osmose entre le groupe et le public. Là, c'est simple, les spectateurs connaissent mieux les paroles de "I'm not Jesus" que celles de "Seek and destroy" ! Devant moi, un mec s'étonne même de voir le coeur de la salle réagir plus violemment durant le titre et demandera à son pote à la fin "c'était quoi ce morceau ?". De quoi halluciner... mais c'est aussi révélateur de l'évolution d'Apocalyptica depuis quelques années, n'enregistrant quasiment plus que des compositions et jouant sur un registre plus abordable pour le grand public, pas forcément connaisseur des disques où les Finlandais puisent leurs inspirations. Tous les 2-3 titres, Eicca prend un micro et discute un peu, là, il explique que "Helden" est la seule reprise du dernier album et que le titre original n'a pas le même titre puisque c'est le "Heroes" de David Bowie, le passage à l'allemand étant due à la présence de Till (Rammstein) dans le studio... Laissons les violoncelles chanter, voilà aussi ce qu'il nous dit, s'excusant presque de devoir interprêter "SOS (anything but love)" sans Cristina Scabbia (Lacuna Coil) mais tous ces titres sont tout aussi intéressants en version instrumentale. Avec un light show très travaillé et une présence toujours hors du commun pour des violoncellistes, Apocalyptica assure le spectacle et nous donne des frissons alors que s'achève la première partie du concert, aprés un énorme "Hall of the mountain king", ils balancent un "Enter sandman" avec en intro un public désorienté : On ne sait plus quoi faire pour commencer ce titre, on compte jusque 4 et faites un truc..., on opte pour "sauter dans tous les sens" (et chanter le refrain, un des seuls connus de MetallicA ?).
Ca fait déjà 1h10 que le groupe joue et on n'a pas vu le temps passer, le rappel débute avec le délicat (et sans batterie comme quelques autres morceaux du set) "Nothing else matters", continue avec un peu de rock'n'roll "Life burns" et se termine avec une interprétation génialissime de leur "Inquisition symphony". Le quintet nous salue, s'en va et on pourrait croire que c'est terminé... mais non, ils reviennent pour un ultime morceau, Eicca annonçant on a joué avec eux à Lille alors ce soir, on voulait faire ce morceau dont on a enregistré une version avec Nina Hagen, voici ("Seemann"), vérification faite, il nous a un peu mené en bateau (ahah) car cette reprise de Rammstein cloture toute leur tournée... Mais c'est l'intention qui compte et finir le set sur un titre aussi calme est plutôt osé.
Même si le public a bien changé, Apocalyptica sur scène reste une expérience à part dont on imagine mal pouvoir se passer...
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Merci Apocalyptica, merci Delphine, merci l'Aéronef.
Set list (probable, je peux me tromper) : Worlds collide, Refuse/Resist, I'm not Jesus, Fight fire with fire, Grace, S.O.S. (anything but love), Stroke, Seek and destroy, Helden, Somewhere around nothing, Betrayal, Bittersweet, Last hope, Hall of the mountain king, Enter sandman // Nothing else matters, Life burns, Inquisition symphony // Seemann
Photo : Oli, Aeronef, Lille (28/11/07)