apocalyptica_reflections.jpg Quatrième album des virtuoses finnois, Reflections a la très lourde tâche de passer après le chef d'oeuvre Cult, sans aucun doute l'album le plus abouti du groupe. Pour ce nouvel opus, Apocalyptica a perdu l'un de ses membres en la personne de Max Lilja, mais enregistre le renfort, sur quelques titres, d'un certains Dave Lombardo aux fûts. Le batteur de Slayer et Grip Inc. aux côtés des violoncellistes furieux d'Apocalyptica, voilà une affiche de rêve, pour un album très attendu.
S'ouvrant sur le très "speed-metal" "Prologue (apprehension)", Reflections démarre très fort, le désormais trio de violoncellistes lâchent les chevaux d'entrée bien aidés en cela par un batteur qui assure une rythmique ultra carrée. Mélodie efficace, vitesse d'exécution toujours aussi exceptionnelle chez les musiciens d'Apocalyptica, l'entrée en matière est réussie et laisse augurer le meilleur pour la suite. Qui ne déçoit pas avec le second titre du disque, le phénoménal "No education" et ses passages calmes romantiques (qui font penser à la BO du film Gladiator) alternés avec les plages lourdes et puissantes. Du métal au violoncelle, une technique irréprochable et des mélodies imparables) les finlandais appliquent la même recette que sur Cult et c'est toujours aussi jouissif. "Faraway" et ses passages de virtuosité pure puis le monstrueux "Somewhere around nothing" et ses influences très orientales confirment cette tendance, Apocalyptica est décidément très en forme.
Et pourtant. la suite déçoit quelque peu, 5e titre du CD, "Drive", ballade romantique est agréable à la première écoute, puis dès les suivantes, un peu trop convenue. Verdict similaire sur "Cohhka" et "Ressurection", des morceaux plus orientés métal, on a tendance a s'ennuyer un peu, malgré quelques éclairs de génie. Heureusement il y a "Conclusion", septième morceau de ce Reflections, où le piano accompagne les violoncelles pour un titre magnifique à la mélodie apaisante et aux envolées ennivrantes. Nouvelle baisse de régime sur "Heat", titre qui ne restera sans doute pas dans les annales mais Apocalyptica va se rattraper avec la suite.
"Pandemonium", titre calme à la puissance mélodique rare, uniquement interprété au violoncelle nous montre une nouvelle fois que ces finlandais ne sont pas que des techniciens de génie. Ils savent composer des mélodies véritablement envoûtantes. Eicca Toppinen, Perttu Kivilaakso et Paavo Lötjönen, bien aidés en cela par Dave Lombardo, aiment le metal et le prouvent avec le lyrique "Toreador II" et surtout "Epilogue (Relief)" dernier titre de cet album. Puissant, abouti, massif et mélodique, ce final est la synthèse parfaite de tout ce que sait faire Apocalyptica.
Parfois décevant, souvent impressionnant, d'une maîtrise technique exceptionnelle, cet album, même inférieur à son prédécesseur, est une oeuvre à découvrir.