Metal Métal > Anthurus D'Archer

Biographie > c'est qui ces dingues ?

Armés d'un très gros humour second degré assez délirant, Anthurus d'Archer nous livre ici son premier album après leurs 3 démos sorties il y a deux ans. Et pour leurs franches rigolades, il n'y a qu'à se rendre sur leur site internet ou feuilleter le dépliant du CD pour se rendre compte de leur coté très décalé. En effet le visuel est assez loufoque avec comme seule et unique illustration sur la pochette : un aspirateur ; leur humour transparaît dans l'attribution des titres des morceaux comme " Dense avec les mous", ou encore "Chapeaux, ménuires et bottes de con". La galette, véritable OVNI musical, dont la durée dépasse l'heure sans que l'on s'en rende compte est divisée en 7 morceaux.
Fin 2005, le groupe lance une (modique) souscription de 20€ afin de financer ses 3 prochains disques. Durant 2006, Anthurus d'Archer travail d'arrache-pied afin de donner forme au triptyque. En février 2007, alors que Fatalitas - desperate pinball et Le voyage d'André sont en cours de finalisation, Musique verte est prêt et débarque chez les souscripteurs...
Début septembre, le deuxième volet de la trilogie, Fatalitas - desperate pinball, arrive dans les boîtes aux lettres...
Ultime et dernier épisode de la trilogie, Le voyage d'André se place entre théâtre, improvisation musicale et arts graphiques. Son arrivée à la fin de l'été 2008 achève la saga d'un groupe vraiment hors du commun. Un grand moment en perspective...

Interview : Anthurus D'Archer, Interview D'Archer (novembre 2006)

Anthurus D'Archer / Chronique LP > Le voyage d'André

Anthurus d'Archer - Le voyage d'André_ Automne 2008, le troisième et ultime volet de la trilogie entamée par les poitevins il y a plusieurs mois débarque chez les souscripteurs. Non sans un léger retard, mais la participation de certains Anthurus à la confection du dernier Klone (All seeing eye) ne doit pas y être étrangère et ils en sont donc immédiatement excusés. D'autant plus que les fous-furieux d'Anturus d'Archer nous l'ont déjà démontré, au bout de l'attente, il y a la récompense. Et quelle récompense ! A l'instar de ses deux prédécesseurs, Le voyage d'André est un objet à regarder et à écouter, il y en a de nouveau autant pour l'ouïe que la vue. Et à chaque fois, c'est de la folie ! Parfois douce, mais de la folie quand même.
Feuilleter et écouter Le voyage d'André est l'occasion de redécouvrir les fabuleux travaux de Patrice Le Garrec (qui s'était déjà illustré sur les deux précédents opus) ainsi que de mettre l'oreille sur un champ (pas celui de l'agriculteur !) sonore à la croisée du théâtre et, comme la coutume le veut avec Anthurus d'Archer, de l'expérimentation. D'un coté une succession de planches de dessins tour à tour fantasmagoriques, chaotiques et avant-gardistes. De l'autre une histoire, une comptine moderne, posée sur une musique tarabiscotée juste comme il faut. Les traits de Patrice Le Garrec se mariant aux triturations de Anthurus d'Archer, la trame des vignettes se juxtaposant à des compos à cheval entre purs bruitages, improvisations et recherches sonores. Le tout accouplé à une vraie mise en scène (intervention des différents personnages : la présence duale, le monstre et André lui-même), Le voyage d'André est un tout à déguster sans aucune modération.
La folie peut s'adopter et se décliner sous plusieurs formes. Elle peut aussi être la résultante d'une addition de talents hors-normes et se transformer en objet totalement non identifié mais parfaitement accompli. Anthurus d'Archer l'avait déjà évoqué. Le voyage d'André en est l'affirmation.

[fr] Patrice Le Garrec: Port-Folio (244 hits)  External  ]

Anthurus D'Archer / Chronique LP > Fatalitas - desperate pinball


Anthurus D'Archer - Fatalitas - desperate pinball C'est avec quelques semaines de retard sur le planning initial que la deuxième sortie discographique du cru 2007 des toujours aussi géniaux et fabuleux Anthurus d'Archer a vu le jour. Mais autant le dire tout de suite, l'attente aura value la peine d'être subie. La Musique verte des Poitevins était magistrale, Fatalitas - desperate pinball donne une toute autre ampleur au phénomène Anthurus d'Archer puisque issu d'une captation live. Fruit de l'enregistrement du concert du groupe le 16 mars 2005 au Confort Moderne de Poitiers, en première partie de Dillinger Escape Plan, l'élément intermédiaire du travail de fond fourni par Anthurus d'Archer en cet an de grâce 2007 (me) forcera à renouveler l'émerveillement et l'enthousiasme suscités par un groupe comme celui-là.
Se moquant toujours aussi éperdument de quelconques conventions, le groupe interprète (seulement) cinq pistes pour une durée totale de délire de quarante minutes, comprenant une pastille d'une minute trente et une pièce (le morceau éponyme "Fatalitas desperate pinball", pourtant pas le plus long à énoncer !) dépassant gentiment les 20 minutes. Au niveau des élucubrations en terme de dénomination de chanson, il faut plutôt chercher du coté de la deuxième piste, dont le titre comporte, tenez vous bien, 47 caractères consécutifs ("Lebedikunfreylekhdonnaleedisproportionorganique") !
Après cette petite mise en jambe, il serait utile de savoir plus en détail ce qu'ont concocté les archers d'Anthurus, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est une entrée en matière tout ce qu'il y a de plus spontanée et tonitruante qui est assurée par "Persevator no foot bubble mac-twist" (pas mal non plus comme titre !). Un titre pendant lequel s'entrechoquent flûte légère, sauvage saxophone et boîte à rythmes bagarreuse sans oublier de gros riffs de gratte électrique apposés à une séquence "plouco-dance" pour un effet toujours aussi surprenant. Sur les huit minutes du fameux "Lebedikunfreylekhdonnaleedisproportionorganique", free-jazz et moments de latence cohabitent avec une séance que Sanseverino aurait pu servir. Il y a vraiment une pléthore de choses différentes dans (un concert de) Anthurus d'Archer ! Et ce n'est pas le morceau central de la galette qui viendra le démentir. Apothéose du style Anthurus, "Fatalitas desperate pinball" rassemble plus que tout : un voyage en train, des instants suspendus, aussi proche de la musique industrielle qu'expérimentale, des parties improvisées (?), du néo-romantisme, du simili-Jethro Tull, des grosses tranches bien rugueuses ou d'autres plus fines et plus lisses, une mini-épopée et de l'avant-garde ! Le petit (mais costaud) "Anthurus FM "µ-sec.edit" (remix by spruit/eatt)" sert d'interlude avant d'attaquer l'ultime titre de Fatalitas - desperate pinball. Moins fourre-tout (quoique...) que ses congénères, "Le dolphy (an ode to mrs parker)" se voit être une belle prestation de musique progressive introduite de façon très décalée mais stoppant net après six minutes de jeu pour laisser la place à de courts mais chaleureux remerciements.
En plus de gâter nos tendres oreilles à l'aide de quarante minutes de réjouissances musicales, Anthurus d'Archer réitère l'expérience de "l'objet à regarder". La galette est donc accompagnée d'un livret d'une trentaine de pages, réunion de dessins, esquisses, photomontages et autres collages certains loufoques, d'autres baroques ou pleinement hilarants mais parfois glauques ou intrigants. Des illustrations en noir et blanc usant de bouches et mâchoires (humaines ou non) comme fil conducteur, histoire de continuer à semer le trouble.
Tu veux avoir les yeux écarquillés devant l'art graphique Poitevino-post-moderne, te bidonner et être stupéfait par ce qui peut passer par des oreilles, alors n'hésite pas à te procurer la discographie de Anthurus d'Archer, tu ne le regretteras pas !

Anthurus D'Archer / Chronique EP > Musique verte


Anthurus D'Archer : Musique verte En livrant leur Musique verte dans une enveloppe en papier recyclable, sur laquelle est imprimée une lugubre centrale nucléaire, Anthrurus D'Archer indique d'emblée son atypisme (non ce n'est pas une maladie dont soufrent les chevaux). La démarche se poursuit une fois l'enveloppe ouverte (avec une certaine fébrilité, je dois le dire). L'heureux souscripteur découvre alors une plaquette faisant office de livret qui contient une sobre présentation du disque, une moins sobre présentation des morceaux et un fabuleux extrait du "Traité botanique de Théodore Ompaire" où l'on commence sérieusement à comprendre (pour ceux qui n'en seraient encore pas convaincus) qu'Anthurus d'Archer a un sens de l'extravagance hors du commun ! Enfin, se glisse hors de l'enveloppe, l'objet principal : une tablette en carton dur faisant office de jaquette. Mais une jaquette bien particulière puisque d'un format peu banal (16 par 22 centimètres) et composée d'une illustration faite à l'aide de pochoirs : vous pourrez, selon votre envie, suspendre ou poser l'oeuvre, car c'en est une, puisque chaque jaquette est unique (et confectionnée manuellement avec Amour) ! Et un plus de cela, en la retournant, vous apprendrez le numéro attribué à votre exemplaire.
"Et le disque ?" Vous interrogez-vous, fort légitimement. Ne soyez pas impatients, nous y voilà... C'est au dos de la jaquette, au dessus du numéro de série, que se situe le disque à proprement parler, tant attendu, placé dans une pochette plastique (hélas) mais confectionnée à l'aide de matériaux de récupération (ouf !).
Sur la plaquette, Anthurus d'Archer présente Musique verte comme un disque qui "se regarde plus qu'il ne s'écoute" et sur leur website (refondu pour l'occasion), on apprend que cette Musique verte est (toujours selon le groupe) une bande-son d'un film imaginaire reliant tout aussi bien John Carpenter, Tim Burton, David Lynch, Ennio Morricone que Luis Buñuel, Werner Herzog, Frederico Fellini ou encore Walt Disney et Alejandro Jodorowsky ! Il faut bien avouer que pas mal d'images (cinématographiques) viennent frapper à la porte au fur et à mesure que les atmosphères défilent : un western à l'atmosphère bluesy ("Invocation"), une course-poursuite de "Tom & Jerry" ("Table de jardin from L"), des passages plus intrigants ("Nino vomit", "Programme d'éradication des chèvres"), et sait aussi varier les plaisirs sur un même morceau ("Apparition : affreux blues"). Musicalement, les cinq poitevins ratissent aussi très large, usant de saxophone, flûte, guitares bidouillées ou sèches, allant de la folk au jazz, du rock à la musique (industrielle) expérimentale ("L'enfant-boeuf slave") en passant par Franck Zappa et Fantômas, jusqu'à faire s'écraser le fantôme d'Empalot sur "Apparition : affreux blues". Comme si il ne s'amusait pas assez avec sa musique et la manière de l'emballer, Anthurus d'Archer joue avec les titres de ses morceaux : "L'enfant-boeuf slave", "Table de jardin from L" où ils auraient pu tenter "forme L". Vous aurez compris qu'Anthurus d'Archer défroisse les oreilles, enfonce des écoutilles bien scellées, en taillant une musique sur-mesure à des esprits non formatés, et pourquoi pas, tordus du plafond !
Histoire de s'échauffer avant la prochaine livraison prévue en mai, Anthurus continue sa croisade pro-surprise, perpétue son défonçage des formats pré-établis et nous prouve que l'on peut faire très bien quelque-chose avec peu de moyens. Cette demie-heure de Musique verte, première pièce du triptyque en cours d'élaboration, est on ne peut plus réussie et nous fait déjà saliver devant ce que seront Fatalitas - desperate pinball et Le voyage d'André. Vous voilà prévenus...

Anthurus D'Archer / Chronique LP > Plastofilène

anthurus d'archer : plastofilene Cette œuvre à part entière est composée d'une mixture à base de métal, jazz et parfois des intrusions de musiques traditionnelles et expérimentales. Ici pas de couplets, encore moins de refrains, libre-court est donné à l'imagination, parfois à l'improvisation avec un mélange à base de Mr Bungle, un soupçon de Morglbl Trio et sûrement encore bien d'autres choses que ces jeunes gens ont dû écouté et parfaitement digéré.
Tout débute avec "Anthurus FM", un collage audiophonique où des extraits de télé-réalité côtoient une musique planante ou encore un énervement pas tout à fait contrôlé. Le groupe n'hésite pas non plus à s'essayer à des clins d'oeils réussis comme " danish caravan" ou encore ce "Parking Crimson", morceau instrumental dont la grandiloquence égale (et même dépasse ?) celle de King Crimson. "Délibération", morceau enregistré en public est encore une fois une expression instrumentale du combo, cette fois autour d'un saxophone assez fou. S'en suit un délire de moins d'une minute autour du "Kayak" qui laisse transparaître une nouvelle fois le coté rigolard du combo. Le clou de l'album étant le dernier morceau "American way of death" long d'une demi-heure, segmenté lui-même en 16 pistes. Ce morceau enregistré en public laisse chaque instrumentiste s'exprimer de manière claire plus ou moins accompagné de ses acolytes.
Bref dans ce disque, on peut rencontrer, des samplers, des "Managers carnassiers", des guitares (électriques ou non), des percussions, des cuivres et même des chants plus ou moins humains ainsi que des "Kayaks".
Vous l'aurez compris, Anthurus d'Archer bouillonne d'idées, délire, le fait en musique et d'une manière extrêmement réussie car ce qui de loin peut ressembler à un patchwork insensé est une véritable fresque où chaque détail tient une place de choix. Avis aux amateurs de génie en bouillie !