Anthurus D'Archer : Logo Interview "Sérieuse" :

Le groupe doit bien s'en douter, mais nos lecteurs ne le savent peut-être pas mais Anthurus D'Archer et moi c'est une belle histoire d'Amour ! Puisque c'est grâce à la chronique de Plastofilène que j'ai intégré l'équipe du W-Fenec et que depuis, je traque par la voie du web l'actualité des poitevins.


Pour ouvrir le débat, triple question inévitable, comment vous êtes-vous rencontré, quelle est la formation du groupe et comment vous est venue l'idée de ce nom ?
Anthurus D'Archer éxiste dans sa forme fixe (3 guitares, voix, sax, flûte et machines) depuis 2001, mais existait déjà depuis 1997 avec seulement Jérémie Gilbert (guitare) et ton serviteur. On était presque tous étudiants à Poitiers à ce moment là, très majoritairement en musicologie.
On vient tous d'esthétiques musicales très différentes, mais on s'accorde sur un amour immodéré de la musique en général et sur une furieuse envie de créer de l'inoui en particulier.

De quelle façon composez-vous vos morceaux ? Chacun travail de son coté est vous assemblez le tout ou est-ce issu d'un travail uniquement collectif ?
Les deux mon capitaine. On peut travailler sur un plan individuel ou collectif, sur une structure finie, sur une idée que l'on développe à chaud, sur un thème seul, sur un assemblage façon cadavre-exquis, sur une composition arrêtée voire même sur des plantages, des accidents que l'on ré-orchestre. La seule constante dans notre sauce, c'est de mélanger, d'agglomérer, écriture et improvisation.
Ce qui importe, c'est que les membres d'Anthurus continuent à s'aimer comme ils s'aiment: c'est de là, et pas vraiment de nos petites caboches de blancos étriqués, que sort la musique.

On en a déjà parlé sur le site via des dépêches, mais pouvez-vous rappeler le principe et le but de la souscription en cours et indiquer son état d'avancement ?
Au mois d'octobre 2006, il nous manque encore quelques souscripteurs mais nous sortirons le premier volet de la série à partir de janvier 2007. Avis aux amateurs et aux curieux de tout poil !
Pour le principe de la souscription, je renvoie nos bons lecteurs au dictionnaire ainsi qu'au lien suivant (anthurus.free.fr/nouvellesouscriptionanthurus.pdf ), pour son but, je m'en vais préciser. Je vois quatre intérêts principaux à travailler comme ça quand tu es un groupe pas connu comme nous :
1 : Cela te permet de bosser à un rythme plus naturel, d'organiser le temps comme tu l'entends.
2 : Cela te met en contact direct avec tes auditeurs qui deviennent partie prenante des projets, ce qui met d'ailleurs une assez forte pression sur tes épaules.
3 : Cela te permet de gérer toi même tes quantités.
4: Cela te permet d'expérimenter autre chose.
Et puis, 20 euros pour 3 dixes port compris c'est vraiment pas trop chéro, c'est moins cher que pas mal des "biens culturels" en toc qu'on trouve dans ce grand commerce que tout le monde dit détester et où tout le monde va quand même par "necessité" ! Nous faisons les pochettes nous mêmes, car nous pensons que quand tu payes de la musique, c'est d'abord pour le boulot des musiciens que tu soutiens, que tu as envie de découvrir, c'est à dire leur musique, et pas surtout pour un emballage en plastique, en bois ou en peau de lama parceque c'est bio.
Je te propose de prendre un rendez vous après la dernière sortie, et de reparler de tout ça dans W-Fenec ou autre part, après coup, pour voir si au final nous avons eu raison ou tort d'essayer ce système qui a déja bien marché sur notre premier album (Plastofilene sorti en 2004, en vente via notre site).

Anthurus D'Archer : Live Anthurus D'Archer : Live Parlez-moi de la façon dont vous ne promotionnez pas vos disques. Et comment allez-vous vous y prendre pour les 3 disques à paraître ?
Il faudrait se demander d'abord ce que veux dire "promotion" dans un environnement social et technologique saturé de publicité, de "communication", d'image.
Nous ne sommes que des musiciens (et encore), pas des consultants marketing ou des psychologues sociaux. Entre la musique et le business, et bien nous on essaye d'abord de mieux jouer avant de bien vendre, qu'est ce que tu veux, ce n'est pas de notre faute si la tendance est à faire prévaloir le résultat à court terme sur le fond du boulot ! Nous avons de gros progrès à faire dans notre façon de "nous vendre" c'est incontestable, mais trop peu de journalistes font leur travail de découvreur, de preneur de risque, c'est un fait.
Nous ne ne "travaillons" pas dans "la culture" et nous ne sommes pas subventionnés : on fait ce qu'on peut avec nos maigres moyens financiers et notre faible talent pour l'entourloupe. Ca donne cette non promotion dont on parle un peu partout en ce moment, ce qui est assez marrant.
Pour les 3 dixes à venir (Musique verte, Fatalitas : desperate pinball et Le voyage d'andré), on va bien sùr les envoyer à des fanzines et des labels divers et variés et on va se battre comme des lions pour les défendre !
Nous nous dirigerons sùrement à l'avenir vers un processus plus conventionnel et partenarial type "pré prod / démarchage / accord" car on aimerait se consacrer plus à la musique en elle même, à la scène et augmenter au maximum la qualité de notre production.

Est-ce que comme Klone vous n'avez pas trouvé quelque-chose de convenable avec un label ? Ou plus simplement, vous n'avez pas entrepris de démarche, afin de vous assurer un maximum de latitude ?
Je ne sais pas pourquoi Klone, dans lequel je ne joue plus, n'est pas encore signé pour l'instant.
Soyons clairs : le fait de vendre et d'être connu n'a rien d'infamant par principe. Nous n'avons rien contre les gens qui vivent de leur travail et encore moins contre ceux qui vivent de leur passion, même si ils font du caca.
Le fait est que notre musique n'est très généralement pas en odeur de sainteté chez le public qui a le plus de fric et consequemment chez les commerçants qui vivent sur ce fric, c'est très simple. C'est vrai pour beaucoup de groupe mais ça l'est encore plus pour Anthurus D'Archer (ceux qui connaissent comprendront, lol).
Le fait est que nous ne sommes pas des noceurs déguisés en "artistes" qui acceptent de jouer n'importe ou et n'importe comment pour se donner l'impression d'exister contre leur manque de talent.
Le fait est qu'énormément de groupes de tous styles payent de la "promo" pour que dalle, sauf pour faire vivre/survivre ceux qui là leur vendent
Il est évident que l'on a des progrès à faire dans la "communication", mais il y a encore tellement de progrès à faire dans tellement d'autres domaines....
On essaye de faire la meilleure qualité tout en restant le plus honnêtes possible, même si on n'est pas des mormons non plus.
On essaye, à notre niveau et avec pleins d'erreurs, de tendre vers une forme de pureté que beaucoup de gens trouveront complètement con mais qui nous tient aux tripes le plus naturellement du monde parce qu'on est juste passionnés, comme beaucoup de groupes souvent très bons qu'on n'entendra jamais vraiment parcequ'ils préfèrent simplement jouer plutôt que de croquer dans la pomme.
Je pense que la majorité des membres d'Anthurus préfèreraient vivre de notre musique mais il faut être, pour une fois, réaliste et ne pas prendre nos contempteurs pour plus cons qu'ils ne sont (c'est dire !).
De toute façon, ça fait longtemps qu'on a envie de pondre un tube à notre goût, un jour on y arrivera peut être, ce sera follement coloré, grotesque et habité car marqué de notre patte .
En tout cas, une bonne façon de nous soutenir c'est de venir nous voir directement sur notre site anthurus.free.fr, un site DIY avec pas mal de mp3 en libre, de photos, de vidéo et même un tout nouveau forum où on peut parler.....il y manquerait plus qu'un bar et un gogue.

Anthurus D'Archer : Live Anthurus D'Archer : Live La scène doit commencer à vous manquer, quand est-ce que vous comptez faire face à nouveau au public ? Une tournée est-elle envisagée ?
Tu m'étonnes que ça nous manque putain!
Mais bon, on est un peu séparés géographiquement, un des membres a eu un enfant il n'y a pas longtemps, et on prend vraiment du plaisir à se retrouver, à travailler en studio, à composer ou à préparer les prochains bricolages sonores qu'on assénera à notre auditoire quand on s'y remettra.
Vu nos attentes, on a encore tout un boulot à faire sur nous même, sur notre jeu, sur notre configuration scénique, pour aller plus loin et présenter un véritable spectacle, pas un exercice complaisant et auto-satisfait. On a quelques plans qui se dessinent, mais on vous tiendra au juxe dès que ça sera bien arrêté.
Au passage, plus de la moitié de notre premier album (Plastofilene, 2004) est une sortie de table, et le deuxième volet de la série en cours (Fatalitas: desperate pinball) est un concert, donc du jeu concrêt qu'on peut juger sur pièce.

Votre meilleur souvenir à faire partager ?
Une chose que j'ai vraiment envie de faire partager au lecteur c'est ma joie quotidienne de penser à tout le boulot qu'il nous reste à faire pour enfin servir la musique : les heures de travail, les questions, les doutes, les réalisations, les prises de risques, les réussites, les surprises, les ratages, tout ça. Toutes ces choses qu'on n'aura pas le temps de complètement réaliser de notre vivant et qui seules valent le coup, à mon sens, de monter un groupe et de bosser un set.

La Klonosphère, vous kiffez ?
Qu'est ce que tu veux dire?
Tu nous demande si on "kiffe" la seule organisation qui nous ait véritablement aidé depuis le début, le seul soutien qui nous a permis d'obtenir la seule exposition "médiatique" qu'on ait, l'asso qui nous a permis, groupe de musique progressive jouant assis, de jouer avec des groupes de harcore ou de death technique?
Nous n'oublierons jamais ce que la Klonosphère a fait pour nous, même si elle programme et promeut plus facilement ses membres fondamentalement "métal", c'est à dire 5 groupes sur 6. Nous sommes dans la Klonosphère parcequ'on est un groupe du centre ouest de la même génération, qu'on aime toutes les musiques, qu'on s'est trouvés, qu'on s'apprécie personnellement et que c'est déjà pas mal.
Niveau style, des fois, on se demande un peu ce qu'on fout là (eux aussi sùrement lol), mais c'est ça qui est bon.

Vous avez des icônes à revendiquer, des amis à saluer ou en faire connaître l'existence ?
J'aimerais attirer l'attention des lecteurs sur la sortie à venir du nouvel album du Nasal Retentive Orchestra (Music for hungry people) qui est un des rares orchestres à faire vivre, en le jouant et en l'arrangeant à sa sauce, le bon repertoire de Frank Zappa (entendez ses trucs les plus aboutis musicalement, pas les plans pop que tout le monde chante pour donner l'air de connaître). Soutenez les à fond parce que c'est vraiment de la qualité, c'est fun, ça joue à bloc et c'est plus qu'intègre (présentation du groupe par un animateur de radio british avec extraits de l'album ici: http://nasalretentive.free.fr/nro.mp3).

Et des coups de gueule à pousser ?
Je hais le langage sms, stade ultime de la paresse de penser, insinuée jusque dans la moëlle des os des illétrés et des vendus de tous milieux et de tous âges.



Anthurus D'Archer : Live Anthurus D'Archer : Live Interview "Délire" :

J'avoue, je plaide coupable, pas de cassage de tête de ma part sur ce coup-là ! Le principe est simple, chacune des lettres de Anthurus D'Archer (même l'apostrophe !) ont servie de première lettre à un mot servant de tremplin à mes interlocuteurs. Alors, Anthurus D'Archer, vous sentez-vous concernés par les termes suivants ? Si non, ou oui d'ailleurs, que cela vous évoque-t-il ?

Analphabètes ?
Illétrés plutôt.

Neurologues ?
Raëliens.

Trublions ?
"Tueurs-Nez".

Handicapés ?
Pas encore tout à fait.

Usurpateurs d'identité ?
Tournevis crucifiés.

Ratiboisés ?
Poilus mais dedans.

Uniformisés ?
Non non, juste une mini-jupe.

Sexuellement transmissibles ?
Pas encore mais ça vient, ça vient, ooooh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

Décadents ?
On dit "des cadeaux" mon cher, non merci.

'atchoum ?
C'est la clim ça.

Australopithèques ?
Grinçants.

Réglisse ?
Bâton.

Calomnieux ?
"Calo-gérés"

Humides ?
Au fond,toujours.

Etrusques ?
Grecs.

Réels ?
Bruel(s).

Merci Patrick, merci Patron et merci Rémiii, à bientôt.