Annihilator - Feast Avant de te lancer dans la lecture de cette chronique (et surtout dans l'écoute de Feast, nouvel album d'Annihilator), je voudrais que tu me signes une décharge de responsabilité. Tu n'es pas cardiaque ? Pas de problème de hochement de tête ? Pas de trouble de tremblement au niveau des guiboles ? Non, parce que là, on n'est pas là pour rigoler. C'est du sérieux !!! Je t'aurais prévenu. Tu vas prendre une claque dont tu n'es pas prêt de te remettre.

Tout le monde connaît Annihilator. Enfin presque. Pour résumer rapidement, c'est le bébé thrash metal de Jeff Waters, guitariste canadien et seul membre d'origine de ce mastodonte. Niveau riffs et soli, Jeff n'est pas le dernier à en découdre. Et plutôt que de succomber aux offres alléchantes de groupes comme Megadeth pour rejoindre leurs rangs, notre bonhomme a toujours privilégié SON groupe de toute une vie. Grand bien lui en a pris. Si bien que le groupe canadien sort en cette fin d'été son 14 ème album. Contre vents et marées, Annihilator est toujours de la partie, pour mon plus grand plaisir.

Le menu est riche : en plus de l'album, Waters et sa bande ont mis les petits plats dans les grands en offrant en guise de bonus un skeud compilant quinze de ses meilleurs titres réenregistrés pour l'occasion. Idéal pour le novice ou le fin connaisseur de la discographie du groupe de découvrir ou redécouvrir les brûlots issus de la riche discographie d'Annihilator.

Mais je vais m'intéresser à la nouveauté si tu me le permets. Scotché par le précédent album éponyme (ça va faire hurler Nasty Samy mais c'est avec ce disque que je me suis intéressé à la carrière du groupe), je me demandais comment le groupe pouvait rebondir après un disque intense et riche en riffs et soli. Pas d'inquiétude, Jeff Waters et Dave Padden, son fidèle acolyte depuis plus de dix piges, ont en sous le médiator. Les amateurs de riffs aiguisés et de technicité guitaristique (car je ne parle que de la guitare, le basse batterie étant un tel rouleau compresseur) ont auront pour leur frais. On a véritablement affaire à de véritables techniciens virtuoses et complémentaires. La production est quant à elle puissante et précise. Et même si les gars s'aventurent dans d'hasardeuses contrées (funky/néo métal avec"No surrender", ballades incompréhensibles avec "Perfect angel eyes"), c'est toujours dans les chemins du thrash métal speed et riffmique (contraction de riff et de rythmique) qu'Annihilator est le plus fort : "Deadlock", ouvrant le disque, est imparable, "No way out" est phénoménal, "Demon code" est... démoniaque. Le chant de Dave Padden se fond parfaitement dans le décor sombre et excitant des compos thrash. Bon dieu, ça va vite, c'est ultra précis et parfaitement exécuté. Annihilator n'oublie toutefois pas de glisser quelques riffs mélodiques ultra puissants ("Demon code", "No way out", "Fun palace") laissant ainsi s'exprimer le talent vocal de Dave Padden. Dommage toutefois qu'il soit employé au détour de quelques titres différents effets de gratte démodés et clairement dispensables.

Il est évident que Feast peut paraître indigeste et difficile d'accès au vu de la richesse des guitares et de la rapidité d'exécution proposées par Waters & Co. Mais les amateurs de thrash et de soli à gogo se feront une joie de retrouver sur disque Annihilator, groupe authentique et clairement en forme olympique mené d'une main de maître par Jeff Waters, guitariste de génie au style parfaitement identifiable. J'adore !