akiavel Invictus Après s'être fait un nom sur les scènes hexagonales, Akiavel était attendu au tournant. Après avoir vaincu pas mal de monde en autoproduction, le groupe a signé un deal avec un label bien installé (Verycords, c'est aussi Psykup, Mass Hysteria, Ultra Vomit...) et peut donc encore accroître sa fanbase...

Et alors que je les interroge sur le choix du titre pour cet album, il semble qu'In victus corresponde assez bien au sentiment qu'on peut avoir à la fin de l'écoute, le groupe est invincible, plus puissant que jamais, à l'aise dans tous les registres et surtout implacable tout le temps ! On se doutait que ce serait du lourd mais là, ça surpasse les attentes ! Avec un opus rendu ultra homogène par la production, Akiavel s'amuse à intégrer dans son death des tonnes d'inspirations différentes : ambiances black, groove monstrueux, thrash, brutal et pourquoi pas screamo et hardcore, toutes les familles métalliques sont conviées et ne sont pas juste là pour la photo, leur présence sonne logique. Le quatuor maîtrise aisément tous ces apports, jouent avec les sonorités enchaînant des parties lourdes au possible à des moments mélodiques diaboliques (certains riffs de guitare devraient être encadrés ! Ceux de "Membrane" ou "Lights for life" sont carrément jouissifs !). Les musiciens font preuve d'une grande précision et mettent leur technique au service des compositions, préférant parfois jouer la discrétion pour exposer les talents du voisin... ou de la voisine car à ce petit jeu, celle qui crève encore les enceintes, c'est bien Auré qui multiplie les attaques et démontre que ses possibilités vocales ne connaissent pas de limites. C'est 50 nuances de growl et à quelques moments, j'aurais apprécié un peu de répit parce que les claques se suivent à un rythme trop élevé pour qu'on puisse respirer avant d'être replongé dans les ténèbres. Macabre, dark, violent, In victus, c'est un putain de festin où on se régale.

En plus d'être un excellent album de metal, Akiavel a bossé l'aspect conceptuel traitant dans ses textes d'affaires criminelles (souvent sordides) et de la perte douloureuse d'êtres chers, chacune des histoires étant liée à une fleur, le tout formant un bouquet qui s'écoute et se regarde. Un death ouvert d'excellente facture, des idées fouillées qui invitent à creuser davantage, des émotions vibrantes, des concerts époustouflants... Depuis une vingtaine d'années, on a rarement vu ça. La dernière fois, le groupe qui faisait son trou avec la même trajectoire, c'était Gojira.