Chez ACOD, Jérôme est en charge de la composition musicale, il a aussi reçu nos questions sur le nouvel album, leur dernier clip, leur "merchandising" et les projets du groupe pour les mois à venir.
Composer à deux, jouer à cinq, ça facilite les choses ou ça les rend plus complexes ?
La difficulté lors de la composition est d'être tous d'accord sur le chemin à prendre. Un bon musicien n'est pas forcément un bon compositeur. Nous étions cinq par le passé, le destin nous a réduit à deux et le résultat est beaucoup plus précis et homogène pour l'univers d'ACOD.
Vous préférez qu'on vous présente comme un groupe de black ou un groupe de death ?
C'est assez compliqué, nous avons autant d'éléments de l'un que de l'autre. Je pense que le black death ou blackened death est devenu un style à part qui ne ressemble plus à un mix basique de Darkthrone et Deicide.
Jouer à la croisée des chemins, c'est un travail d'équilibriste ou vous n'y faites pas attention quand vous composez ?
Ça vient assez naturellement, mais nous canalisons énormément les riffs pour éviter de trop s'écarter de ce qu'est le style du groupe.
Le thème de l'enfer est un grand classique, pourquoi avoir fait ce choix ?
L'enfer est une forme dans ACOD, le fond est plutôt basé sur qui nous y pousse et nous y enfonce.
Vous avez mis des textes en français, c'est pour mieux faire passer le message ou parce que ça marchait mieux qu'en anglais ?
Les passages en français sont des dialogues, parfois échangés avec une voix féminine. C'était plus évident de le mettre dans notre langue pour le côté authentique, ça sonnait mieux qu'en anglais.
"Fourth reign over opacities and beyond" est mon titre préféré, ces textes déclamés sont "une couche" de plus dans les morceaux, à quel moment sont-ils arrivés dans la composition ?
Les textes et le chant sont toujours la phase de finition sur notre manière de composer. Ce titre a été la surprise. Le résultat représente l'atmosphère générale de l'album, c'est pour cela qu'il est le titre éponyme.
Vous avez sorti une box assez dingue, d'où est venue cette idée ?
Nous voulions proposer un objet collector car les auditeurs de metal extrême ont encore le culte de l'objet physique. Nous ne voulions pas les décevoir. Les Acteurs de l'Ombre, qui en a déjà fait pour d'autres groupes, nous a donné de bonnes adresses et nous a aidé pour les différents items.
Ça doit demander beaucoup de temps en préparation, c'est pas un peu fou ?
Oui, nous avons passé quelques soirs à tout préparer et à les expédier. Le temps passé dans la musique ne se compte plus...
Le clip de "Through the astral door" est superbe, c'est le meilleur moyen de toucher un public "mondial" ?
Le meilleur moyen est surtout sur la manière de le diffuser, la promo et la pub. Sans ça, un clip aussi beau qu'il puisse être, peut vite tomber dans les oubliettes.
On y retrouve un littoral filmé par drone où il y a une fille en robe blanche comme dans "Road to nowhere", c'est un hasard ?
Le plan de "Road to nowhere" était à Cap Canaille, un endroit vers Cassis où plusieurs personnes se sont suicidées durant des années. Le plan de "Through the astral door" est sur un lac salin, ce que l'on voit n'est pas du sable mais du sel. Bien que ressemblant dans les plans, ils n'ont rien à voir. La robe blanche est surtout pour symboliser la pureté.
Enregistrer coûte cher, comment vont les finances après ces années sans concerts ?
C'est très compliqué. On investit et on y croit.
Le Covid a ralentit la sortie de cet album mais les choses vont aller plus vite dans le futur proche, on parle d'un EP et du dernier album de la trilogie ?
Un EP va voir le jour début 2023, le prochain album est déjà produit mais il est une annexe à l'histoire, il ne sera pas le dernier volet. Il n'a pas été écrit/composé dans ce sens. Nous travaillons actuellement sur la partie musicale du dernier de la trilogie.
ACOD reste un acronyme "secret", vous avez évoqué des indices, la réponse approche ?
La réponse approche et sera peut être discernable. Mais nous ne dirons rien.
Quand est-ce qu'on vous voit sur scène ?
Nous avons quelques dates en cours de validation, pour l'instant nous avons une date sur Marseille en décembre avec Seth et une date en février à Brno en République tchèque.
Merci Jérôme, merci ACOD et merci Romain de l'Agence Singularités !
Photo : Nicolas Sénégas
Publié dans le Mag #53