Malgré les embûches (changements de line-up, changement de label, Covid...), ACOD poursuit son plan, ils ne sont plus que deux, ont réussi à bosser avec un fonctionnement assez particulier (Fred écrit les textes, Jérôme les musiques, des potes les rejoignent sur scène) et présentent la suite de leur promenade en enfer : Fourth reign over opacities and beyond. C'est la deuxième des trois parties de l'histoire, une partie très ambitieuse qui, en plus de nous servir de guide dans les limbes, tente de faire la synthèse du black et du death.
Bien qu'averti de la qualité du combo, The divine triumph avait réussi à m'impressionner, je ne le suis plus pour cet opus (la routine) qui ne choisit pas son style et marie les chapelles métal sur l'autel du tout puissant. Parce qu'on pourra dire ce qu'on voudra, quelle énergie ! On a beau être entraîné dans les tréfonds, le groove et les trouvailles (les samples, le synthé, une ligne de basse ...) nous redonnent constamment le sourire et l'envie de poursuivre l'aventure. Une expédition encore un peu plus "black" qu'auparavant, même si les adorateurs de ce métal noir trouveront les ACOD trop mélodiques, aériens ou "lents" à leur goût. Quand tu as ce genre de nappes de piano, ce style de chant, et des rythmiques aussi pointues, ça ne peut être qualifié autrement. Le mixage a d'ailleurs été réalisé par un cador (Linus Corneliusson qui bosse aussi avec Ihsahn et Dimmu Borgir mais aussi Leprous ou Amorphis), la prod' est ultra léchée, rien à redire sur toute l'équipe technique qui a tout fait pour que ça bute. Difficile d'extraire des titres de l'ensemble tant l'album forme un tout cohérent et massif mais j'ai une petite préférence pour "Fourth reign over opacities and beyond" et son prêche, le texte déclamé en français nous plonge un peu plus dans l'ambiance, et les différents apports des instruments de musique qui tournoient autour des mots sont juste impeccables. Le "Through the astral door" qui lui est enchaîné est pas mal non plus avec une fin qui fait fatalement penser à un requiem, la catabase gagne en intensité et si les premiers morceaux sont pas mal non plus, la fin de l'opus est clairement d'un niveau exceptionnel.
Tu n'es pas encore rassasié par le talent d'ACOD ? Tu devrais te faire plaisir dans les mois à venir, avec, outre des concerts, la sortie d'un EP d'inédits (qui auraient pu paraître sur cet album) et la fin de la trilogie infernale. Amène !
Publié dans le Mag #53