Aborted - Global flatline Voilà, on y est : le nouveau carnage heavy brutal death grind bien gore d'Aborted débarque comme ses deux prédecesseurs chez Century Media et vient donner un peu de tenue à un label qui a dernièrement multiplié les sorties au minimum péniblement décevantes, aux maximum directement destinées au caniveau (Caliban, In Flames, Iwrestledabearonce, Darkest Hour...). Là au moins, avec le groupe belge, on sait à quoi s'attendre et sans réelle surprise, Global flatline s'offre une jolie séance de trépanation death/grind brutale et autre équarrissage de tympans sanguinaires, une fois passée la mise en route introductive qu'est "Omega mortis", juste là pour poser l'ambiance.

La suite, avec quelques parpaings sonores du calibre de "The origin of disease", monumentale rouste sonore aux relents grindcore bien salvateurs, ou "Coronary reconstruction" et son séquençage ADN de serial-killer psychotique, met les choses au clair : en gros Aborted a les crocs comme jamais. "Fecal forgery" enfonce le clou : ça marteau-pilonne comme il faut et ce n'est toujours pas mettre entre n'importe quels tympans sensibles. Une épopée barbare mise en musique par un groupe en pleine possession de ses moyens et chez qui on ne sent toujours pas le moindre début de lassitude créative. Non pas que les belges soient foncièrement révolutionnaires mais on n'a jamais l'impression d'avoir simplement un album de plus pour gonfler la discographie comme le compte en banque, ni plus que l'on a le sentiment que le formation de Waregem a perdu de sa verve métallique ("Of scabs and boils").

Une énorme puissance de feu et une tendance au concassage des tympans plus qu'affirmée, Global flatline est le théâtre de rencontres épiques entre les membres du groupe et des invités plutôt prestigieux échappés un temps de Benighted The Black Dahlia Murder, Misery Index et Rotten Sound, autrement dit pas des tendres. Sans surprise, le résultat est d'une effroyable rugosité, "piloté" par un Jacob Hansen qui a déjà à son crédit des prods' pour des groupes du calibre de Fear My Thoughts, Heaven Shall Burn ou Volbeat, et donne donc à déguster de sacrées maraves métalliques quand le groupe en garde sous la pédale d'effets ("Vermicular, obscene, obese", "Expurgation Euphoria"), voire une boucherie sans nom lorsqu'il décide de lâcher les chevaux et de faire feu de tout bois ("From a tepid whiff", "The Kallinger theory"). En clair, à l'image de son artwork décharné, Aborted vient de livrer un nouvel album gorgé de titres sans pitié ("Endstill"), suintant cette rage incontrôlable et charnue qui a fait depuis bien longtemps sa marque de fabrique. Hard.