Quelques minutes d'écoute attentive du nouvel album de 6:33 suffisent à déclencher une petite série d'interrogations : ai-je en main la nouvelle folie de Mike Patton ? Un sideproject de Ron Thal ? Une réédition d'un groupe américain de la fin des 90's ? Un coup d'oeil à la pochette nous renseigne un peu : les musiciens (parisiens en fait) sont bel et bien influencés par Patton et consorts, et ne s'en cachent pas ; son nom est même inclus dans la bio (assez marrante) entre Tim Burton et les Tortues Ninjas. Bon, l'ambiance est posée. Alors oui, clairement, le troisième album de 6:33 est très référencé, on peut le déplorer, le considérer comme une série d'hommages, ou juste se dire que ces musiciens-là n'avaient qu'une idée en tête : se faire plaisir et jouer ce qu'ils aiment (et là plus personne ne l'ouvre).
On trouve donc pêle-mêle du Mr Bungle, du Faith No More, du Bumblefoot, du Queen, du métal (neo, trash) souvent, des sonorités plus électroniques parfois, le tout dans l'esprit théâtral des BO de Danny Elfman, et remplis à ras bord d'arrangements barrés, dont il faut saluer le travail titanesque. On trouve aussi quelques clins d'oeil anecdotiques, tel le «- Hi kids ! Do you like violence? - Yeah, yeah, yeah» en référence au « My name is » d'Eminem sur la neuvième piste. L'esprit est donc davantage à la déconnade, même si l'ensemble tourne quand même grave Néanmoins les titres éveillent davantage la curiosité quand ils s'écartent un peu de l'ensemble et deviennent plus malsains et (relativement) épurés, comme c'est notamment le cas sur « The walking fed », très bien chanté, progressif et hanté (sic). D'autres ont également l'allure de tubes immédiats (« Ego fandango », « Lazy boy »), propulsés par des parties de synthé assez monstrueuses - pour filer la métaphore, et des choeurs féminins improbables. Mais il faut cependant bien accepter le postulat de départ : le quintet ne tient absolument pas en place, et passe du coq à l'âne sans états d'âmes, quitte à étirer certaines chansons en longueur (9 morceaux, 55 minutes tout de même). Le tout forme un concept-album baroque dont la trame n'est pas forcément évidente à suivre sans les paroles sous les yeux et qui se termine par un morceau épique de 10 minutes.
En résumé on a affaire à un LP très bien produit (le groupe pourrait tout aussi bien venir de Los Angeles), jamais confus dans l'interprétation, mais s'adressant fatalement à un public assez restreint, les fans de métal eux-mêmes n'étant parfois pas très ouverts à ce type de crossover radical. Pour les curieux, les déjà convertis aux délires du genre, ou juste les kids de la génération 90 pétris à la fusion de tout bord : jetez-vous dessus, c'est tout ce que vous aimez. Et puis les autres, écoutez aussi, ça ne peut pas vous faire de mal.
Infos sur 6:33
08/11/23 Personne ne vit toujours sauf 6:33 : 6:33 a publié un clip pour "No one lives forever".
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28/11/22 Dirty Shirt & 6:33 à Paname ! : Le 2 décembre, Dirty Shirt et 6:33 viendront tour à tour enflammer la scène de Glazart à Paris. La billetterie est ouverte.
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02/11/22 Le sens de la fête selon 6:33 : 6:33 a clippé "Party Inc." tiré de Feary tales for strange lullabies: the dome.
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