36 crazyfists - lanterns Ce qui est bien avec 36 Crazyfists, c'est que tu peux rater un épisode (en l'occurence le Time and trauma de 2015) et tout de même comprendre l'histoire quand tu t'y remets. Les départs de Thomas Noonan (le batteur d'origine) et de Brett Makowski (bassiste sur Collisions and castaways) ont été plutôt bien digérés, il faut dire que la singularité des Américains tient surtout dans le timbre de leur chanteur et du son assez clinique des instrus.

Plus de continuité que de changement donc avec ce nouvel opus (le huitième mine de rien) qui trace toujours sa route au pays du métal core, une route qui ne suit pas pour autant la ligne droite empruntée par de nombreux autres, 36 Crazyfists zigzaguant autant que possible pour éviter les pièges de la facilité et en allant chercher des petits "plus" qui font tout l'intérêt de les écouter encore aujourd'hui. La teinte émo de la voix de Brock amène une partie du sel (qui pourra servir à déneiger) mais cet élément étant connu, tu n'apprends rien. Ce Lanterns étonne davantage par la capacité du groupe à ralentir le tempo sans perdre de sa hargne, la majorité des compos sentent bon le blast accompagné de mélodies chantées mais sur "Sea and smoke" ou "Bandage for promise", le rythme est plus rock, les instruments apportent beaucoup de subtilité sans que le combo ne perde son identité. Sur "Dark corners", on a carrément le droit à un slow, si ce n'est pas une grande réussite, on ne tombe pas non plus dans le méga cliché. Enfin, c'est au coeur de la galette qu'on tombe sur la petite fève qu'est "Where revenge ends", superbe plage acoustique vraiment douce qui contraste avec le brutal "Sleepsick" qui nous tombe dessus la seconde suivante. Le reste de l'album donne dans un metal core plus attendu mais envoyé avec une certaine classe, les gars (enfin les deux qui restent de la formation d'origine) connaissent la recette et savent y faire pour qu'on passe un bon moment.

Le climat d'Anchorage conserve ! Malgré (déjà) une bonne vingtaine d'années d'existence, les 36 Crazyfists n'ont rien perdu de leur fougue, au contraire, leur expérience permet des incartades plus "calmes" et fouillées qui les font toujours sortir du lot. Dans un genre qui tourne souvent en rond, c'est à ça qu'on reconnaît des patrons.