36_crazyfists_the_tide_and_its_takers.jpg Ayant quitté RoadRunner, 36 Crazyfists n'a pas forcément les mêmes moyens mais de là à produire la galette par eux-mêmes, c'était risqué... Et si Andy Sneap (Machine Head, Opeth, Soulfly, The Blueprint ...) a certainement bien bossé au mixage et au mastering leur guitariste Steve a fait un sacrément bon boulot. Côté artwork, il semblerait que l'idée du bateau à voile pris dans la tempête avec la mort nageant dans les parages est à la mode chez les groupes qui passent de l'émo au métal core (oui, je pense au Lead sails paper anchor d'Atreyu).
Avec ce The tide and its takers, 36 Crazyfists poursuit dans la veine de Rest inside the flames, jouant davantage dans le registre métal core que sur les glaciales écorchures qui avaient fait la différence lors de leur arrivée sur la scène internationale. Ils continuent de surfer sur une autre vague mais ne va pas penser que le titre de l'opus est un travail de psychanalyse sur leur parcours, c'est juste une métaphore romantique et pour le morceau éponyme une balade à l'eau de rose pas franchement utile. Non car quand ils se calment les quatre d'Anchorage perdent beaucoup de leur intérêt, quand ça tape droit et sec comme avec "The all night lights" ou "Absent are the saints", c'est bien plus agréable. D'ailleurs l'ensemble des passages tempérés de The tide and its takers sont assez fades (l'intro acoustique de "Waiting on a war", l'improbable "Only a year or so"), on s'en fout de respirer, laissez-nous en apnée dans la tempête des riffs avec un putain de rythme si vous ne savez pas la jouer en douceur !
Comme ils ont pris goût aux featurings, les 36 Crazyfists remettent ça, avec leurs comparses de Twelve Tribes (également chez Ferret Music), ça ne donne pas grand chose (si ce n'est une teinte un peu hard core old school à cause des choeurs) mais avec Candace Kucsulain de Walls of Jericho, ça claque, il faut dire que la petite tatouée ne ralentit pas "Vast and vague" et apporte toute sa puissace à un titre bien construit où les voix se croisent et se percutent avec délice.
36 Crazyfists continue donc de souffler le chaud et le froid, de pondre des titres efficaces sans pour autant qu'on ne crie au génie, le groupe semble à l'aise avec le métal-core, pour combien de temps ?