36 Crazyfists : Rest inside the flames Les 36 Crazyfists n'ont toujours pas trouvé leur style ! Ce troisième album conserve les nombreux côté "émo" des deux précédents mais remplace les influences néo par des passages complètement métal-core ("Elysium" ou "Will pull this in by hand" sonnent assez proches de Caliban)... Opportunistes ? Suiveurs ? Pas évidents de critiquer les 36 Crazyfists car ils se démarquent tout de même en composant de bons titres et en conservant la fibre émo du chant de Brock Lindow (et ils gardent aussi ce goût douteux pour l'artwork avec toujours un coeur en facheuse posture). Ce mélange d'émo et de métal est complètement assumé vu qu'ils ont choisi Sal Villanueva (Thursday) comme producteur et Andy Sneap (Killswitch Engage, Machine Head...) pour mixer l'album, le cul entre deux courants forts, il n'est pas évident de manier sa barque, mais le quatuor s'en sort plutôt bien. Guitares tranchantes, rythmes en fer forgé, chant puissant ou touchant, Rest inside the flames est certainement leur album le plus précis, le plus direct et le plus percutant. Sur la route, ils se sont faits de nouveaux amis et après avoir partagé des dates avec Killswitch Engage lors Road Rage Tour 2003, ils sont restés en contact avec Howard Jones qui vient gueuler sur "Elysium" et donc fortement teinter le titre aux couleurs du métal. Deux autres camarades de jeu viennent en renfort sur "We cannot deny", Tom Gomes pour faire profiter de ses roulements (c'est l'ex-batteur de Killswitch Engage, désormais dans Something Of A Silhouette) et Jonah Jay Jenkins (qui a formé Miltown après avoir fait les beaux jours d'Only Living Witness) pour dédoubler le chant.
Pour ma part, c'est quand les hommes venus du froid font parler les écorchures que je les préfère, les sons de gratte travaillés de "On any given night", "Midnight swim" ou "Aurora" me parlent davantage et sans quelques passages rythmiques assez lourds et répétitifs, ces titres seraient de vrais tubes émotionnellement imparables... Et qui sait, probablement transposables en acoustique, territoire dévoilé par "The city ignites", un slow romantico-classe qui met en valeur le chant et la guitare, ce qu'il y a de meilleur dans Rest inside the flames...