20 Seconds Falling Man - Void Si tu penses qu'il suffit d'être Nantais pour ouvrir une journée au Hellfest sur la Valley, tu te trompes, les 20 Seconds Falling Man méritent amplement leur place aux côté de Regarde Les Hommes Tomber vs Hangman's Chair, Year of No Light, Ufomammut ou EyeHateGod (pour ne citer que quelques groupes qui joueront sur cette scène ce jour-là) et on te conseille d'être d'attaque à 10h30 ce dernier jour du festival si tu ne veux pas te prendre une trop grosse claque et avoir du mal à t'en remettre.

Pour anticiper la souffrance, rien de mieux que de s'y habituer ! Alors plonge dans le Void que le groupe vient de faire paraître, un premier long format après 10 années d'existence, deux EPs et une cover de The Cure. 6 titres assez homogènes (tous font pas loin de 6 minutes) où le post-hard-core règne en maître, influencés par Cult of Luna (qui ne l'est pas dans ce registre ?), les cinq Mariligériens ne prennent pas beaucoup de risques misant beaucoup sur l'efficacité et l'implacable lourdeur de leurs atmosphères. Les alternances sont soignées, les parties claires très légères se fracassent sur le mur de plomb des moments chaotiques, l'ensemble sonne très bien (bravo à Christophe Hogommat, batteur des Dust Lovers) et ce qui m'impressionne le plus, c'est cette qualité de son du côté des guitares. Même saturées, elles ont l'air assez "pures", 20 Seconds Falling Man arrive à envoyer des parpaings sans forcer dans les graves, entre les écorchures vocales et les riffs, la tension monte très vite et quand ça pète, le rouleau compresseur ne passe pas que par les basses fréquences. Et quand les guitares ne suffisent pas à calmer le jeu, le groupe appelle en renfort la chanteuse Jyl Rats pour un "Sleeping beauty" plus planant et moins conventionnel.

Void est donc une énième preuve de bonne santé du post-HxC tricolore qui voit ses anciens confirmer leurs forces et de petits "nouveaux" pointer le bout de leur nez sans avoir à rougir de la comparaison avec leurs aînés.