Publié le 08/05/2014 à 10:02
Édité le 08/05/2014 à 11:41

Musique et Revenu de Base.

Faute de temps, manque de motivation et défaut d'énergie font qu'en lieu et place d'un argumentaire détaillé, de l'inventaire des sciences sociales qu'elle aborde et large dans les problématiques que l'idée soulève, c'est à travers la retranscription d'une intervention de David Graeber (1) que je me permets d'ouvrir un blog dans les pages du sémillant W-Fenec au sujet du Revenu de Base, cette idée (pas si neuve que cela puisque déjà théorisée depuis plus de 200 ans), aux multiples variantes (des plus émancipatrices aux plus restrictives), qualifiée tout à la fois d'utopique et d'irréaliste lorsqu'elle ne suscite pas l'incompréhension. Ca y est, autant dire que le pavé dans la mare aux coin-coins est jeté. Mais comme nous sommes un carrefour d'amateurices de musiques actuelles et amplifiées, il fallait bien un angle d'attaque compatible avec la colonne vertébrale (et non verte et brâle) des grandes oreilles connectées à la fois sur la hi-fi et sur la toile.
Pourquoi choisir cet article et pas un autre ? Car en plus de traiter du sujet principal de façon pertinente (les pesanteurs de la bureaucratie et le poids de l'économie sur nos vies), une ouverture est faite par le biais de la musique. La boucle est bouclée.
Les clichés sont bousculés, les objections se font légion mais peu résistent à l'analyse censée et raisonnée. Si notre espèce veut avoir un espoir de survie sur cette astre, c'est certainement grâce à ce type de solution et nullement à un "retour de la croissance" ou à une "éternelle austérité". Et si cette idée a au moins le mérite de t'interpeller, les sources se multipliant, n'hésites pas à fureter sur le web et dans des librairies comme tu le ferais à la quête de tel groupe indé que le W-Fenec n'a, pour le moment, toujours pas chroniqué.

(1) David Graeber : Anthropologue américain, auteur notamment de "Dette : 5000 ans d'histoire", Edition Les Liens Qui Libèrent, 2013, 624 pages.


« Si le revenu de base est utopique, c'est parce qu'on ne peut pas forcer les politiques à l'instaurer »

Les bureaucrates amoncellent les papiers pour décider de ce que nous et notre travail valons. Mais ironiquement, suggère l'anthropologue américain David Graeber, ce sont ces fonctionnaires qui effectuent le travail le moins sensé de tous. Si nous donnions à chacun un revenu de base forfaitaire et éliminions ces emplois bureaucratiques ?

Cette interview est issue d'une conversation avec le journaliste américain Paul Solman, dont une partie a été diffusé dans un reportage sur la chaîne publique Public Broadcasting Service. Traduction: Audrey D'Aquin



Donc, vous aimez cette idée de revenu de base ?

Je pense qu'elle est formidable. C'est une reconnaissance du fait que personne n'a le droit de vous dicter comment vous pouvez le mieux contribuer au monde, et elle est basé sur une certaine foi - celle que les gens veulent apporter quelque chose. Je suis certain qu'il y aurait quelques parasites, mais la majorité des humains veulent vraiment faire quelque chose ; ils veulent sentir qu'ils ont contribué à la société qui les entoure. Le problème est que nous avons ce gigantesque appareil qui s'occupe de dire aux gens qui est méritant, qui ne l'est pas, ce que les gens devraient faire, ce qu'ils ne devraient pas. Tout ceci vise à évaluer la valeur économique, mais en fait, l'ensemble du système s'est effondré en 2008 parce que personne ne sait vraiment comment évaluer la valeur du travail des gens, de leurs contributions, des gens eux-mêmes. D'ailleurs, philosophiquement il n'existe aucun moyen facile de le faire. Donc, la meilleure chose à faire est juste de dire : « alors autant que chacun décide par lui-même ».

Mais, comme Friedrich Hayek l'a écrit, le système de marché est le moyen le plus optimal pour que chacun avec ses moyens ajuste le système grâce à la loi de l'offre et la demande, non ?

Soit, eh bien, donner aux gens de l'argent ne va pas éliminer le système de marché. Cette théorie serait valable si tout le monde partait avec la même somme d'argent dans le marché. Mais lorsque le marché est aussi biaisé qu'il l'est aujourd'hui, où certaines personnes contrôlent la quasi-totalité de la richesse, et la plupart des gens n'en ont pas du tout, et bien au final, le marché ne fait que communiquer ce que très riches veulent. Réfléchissez à ça : J'ai un ami - l'histoire est très typique - qui est un musicien. Il a fait un disque à succès - il est très talentueux, évidemment - mais un seul tube ne vous permet pas de vivre toute la vie. Finalement, il a perdu ses contrats, alors qu'a-t-il fait ? Il a tout abandonné et est devenu avocat d'affaires. Quiconque un peu intelligent peut obtenir un emploi en tant qu'avocat d'affaires. Ce que cela raconte, c'est que dans notre société, nous avons une demande très très limitée pour de brillants poètes- musiciens, mais nous avons une demande illimité pour les avocats d'affaires. Tous ceux qui peuvent obtenir un diplôme de droit auront un emploi. Serait-ce parce que la plupart des gens pensent que les avocats sont mieux que les poètes ou les musiciens ? Non. Presque tout le monde, si on leur donnait le choix, choisirait les poètes ou musiciens. Mais les gens très riches aiment avoir des juristes d'entreprises, voilà ce que le marché finit par réellement dire.

Donc vous pensez que le marché est tellement biaisé qu'un coup spectaculaire contre lui serait une amélioration ?

Oui. Si tout le monde a les mêmes moyens de voter, le marché représentera vraiment ce que la plupart des gens veulent.

Vous voulez dire quand ils « votent » avec leurs dollars ?

Exactement.

Dans ce sens, le revenu minimum constitue une amélioration globale du bien-être ?

Je pense que cela impliquerait que les habitudes de dépenses des gens refléteraient réellement ce qu'ils veulent. Premièrement, comme les besoins de survie seraient pris en charge, cela libèrerait les hommes, et on verrait ce que les gens considèrent comme réellement important dans la vie. Je pense d'ailleurs que c'est pourquoi beaucoup de libertariens, avec qui je suis en désaccord sur beaucoup de choses, aiment plutôt l'idée du revenu de base - parce qu'ils savent que cela ferait fonctionner le marché de la façon qu'ils pensent que celui-ci devrait fonctionner.

Les libertariens auxquels je parle disent tous que c'est une bonne idée, mais car cela permettra d'éliminer tous les programmes sociaux gouvernementaux qui changent les comportements de leurs bénéficiaires.

Oui, et il y a du vrai là dedans. Je pense qu'un gros problème que nous avons à gauche, c'est que nous n'avons pas une critique profonde de la bureaucratie. Ce n'est pas parce que nous l'aimons particulièrement ; c'est juste que la droite a développé cette critique avant nous. Et je ne pense pas que leur critique soit bonne, mais elle a le mérite d'exister. Voici à quoi ressemblerait une bonne critique « de gauche » de la bureaucratie : Qui sont ces gens - et cela vaut pour les bureaucraties privées et publiques - qui vous examinent, et vous disent ce que votre travail vaut, ce que vous valez ? Finalement la bureaucratie, c'est employer des milliers de personnes pour créer du malaise chez les gens. Débarrassons-nous des bureaucrates ; donnons un peu d'argent à chacun, et je pense que tout le monde ira beaucoup mieux.

Donc vous vous débarrasseriez des autres programmes sociaux ?

Ça dépend desquels. Pour le moment, les montants en question ne sont pas suffisants pour couvrir les soins de santé et le logement. Mais je pense que si on garantissait ces besoins de base, alors on pourrait en effet se débarrasser de presque tous les autres programmes. Dans les grandes bureaucraties, il y a tellement de conditions liées à l'obtention d'aides, qu'il y a un fatras de postes de contrôle, des fonctionnaires qui évaluent et décident si vous prenez assez soin de vos enfants pour mériter telle ou telle prestation, ou si vous recherchez assez activement un emploi pour mériter votre inscription en tant que demandeur d'emploi. C'est un gaspillage complet. Ces emplois ne contribuent pas vraiment en quoi que ce soit à la société ; nous pourrions nous en passer.

Supprimeriez vous les bons alimentaires par exemple ?

Si nous avions un revenu de base, nous n'aurions pas besoin de décider qui a besoin de nourriture ou non.

Les libertariens m'ont dit que cela rendrait les gens plus responsables ; qu'il y aurait plus de lien communautaires...

En fait, c'est ce qu'il se produit en réalité. En Namibie, une expérience a été menée où au lieu de l'assistance classique, ils ont versé à chacun une somme forfaitaire d'argent. Et la première chose que les gens ont fait a été de se réunir, de collecter la moitié de l'argent, et le mettre dans un pot commun, ils ont créé un système démocratique. Ils ont décidé de leurs priorités, comme la création d'un bureau de poste, chose à laquelle aucune organisation d'aide n'aurait pensé. Ces personnes connaissent les besoins de leur communauté bien mieux que quelqu'un de l'extérieur. Donc, en fait, je pense qu'il y a là une certaine tradition communautaire qui pourrait ne pas exister dans une ville comme Londres. Moyennant un peu de temps et des ajustements, cela permettrait au moins de nous donner l'occasion de nous regrouper et de créer des projets communs d'une façon qui n'est pas possible aujourd'hui.

Êtes-vous surpris qu'une partie de la droite soutienne cette idée ?

Pas du tout. Je pense qu'il y a des gens à droite qui peuvent comprendre que les taux d'inégalités actuels empêche le libre marché de fonctionner. Il y a aussi une reconnaissance latente selon laquelle que le type de marché auquel ils aspirent n'existe pas dans le système actuel. Adam Smith était très honnête. Il disait : évidemment, cela ne fonctionne que si les gens contrôlent leurs propres outils, si ils sont travailleurs indépendants. Il rejetait complètement l'idée de capitalisme d'entreprise.

Smith a rejeté le capitalisme d'entreprise parce qu'il était devenu un capitalisme de connivence.

Eh bien, il a rejeté toute forme de capitalisme d'entreprise ; il était contre les corporations. À l'époque, elles étaient considérées comme intrinsèquement hostiles au marché. Et elles le sont toujours. Ses arguments ne sont pas moins valables aujourd'hui. Si nous voulons avoir des marchés efficients, nous devons donner une chance égale d'y accéder, sinon ils ne fonctionnent pas comme un moyen de libération sociale ; mais comme un moyen d'asservissement.

Asservissement en ce sens que les hommes avec suffisamment de puissance peuvent faire fonctionner le marché à leur profit...

Tout à fait. Ils corrompent les politiciens pour avoir un système dans lequel ils accumulent le plus, et où les autres finissent par consacrer tout leur temps disponible à travailler pour eux. La différence entre être vendu comme esclavage et se louer comme esclavage était fondamentalement minime dans le monde antique, vous savez. Si Aristote était vivant, il penserait que la plupart des habitants de pays comme l'Angleterre ou l'Amérique sont esclaves.

Esclaves-salariés ?

Oui, mais justement ils ne faisaient pas la distinction à l'époque. Durant la majeure partie de l'histoire, ceux qui effectuaient le travail rétribué étaient des esclaves. C'était une façon de les sous-louer ; ceux-ci gardaient la moitié de l'argent, et le reste allait au maître. Même dans le Sud, beaucoup d'esclaves étaient employés et devaient verser leurs rétributions à l'homme à qui ils appartenaient. C'est seulement de nos jours que nous opposons travail salarié et esclavage. Au long de l'histoire, ils ont souvent été vus comme des nuances d'une même chose. Abraham Lincoln l'a bien dit : la raison pour laquelle nous avons une société démocratique en Amérique, c'est que nous n'avons pas une classe permanente de travailleurs salariés. Il pensait que le travail salarié était quelque chose que vous deviez traverser entre votre vingtaine et votre trentaine dans le but d' accumuler assez d'argent pour mettre en place votre propre entreprise. Ainsi l'idée était que chacun finisse par être auto-entrepreneur.

Donc, cette idée de revenu de base garanti est-t-elle une utopie?

Eh bien, cela reste à voir. Si c'est utopique, c'est uniquement parce que nous ne pouvons pas obtenir que les politiciens le mettent en place, et non pas parce que cela ne fonctionnera pas. Il se trouve que des simulations ont été faites, et qu'il n'y a aucune justification économique qui en invalide la faisabilité financière.

Ca serait quand même très couteux.

Ce serait couteux, mais le système actuel l'est aussi. Et il y a des économies majeures a réaliser en supprimant les emplois liés au contrôle bureaucratique. Philosophiquement, je pense qu'il est important de garder deux choses à l'esprit. La première est que le revenu de base prouverait que l'on n'a pas à forcer les gens à travailler pour qu'ils participent. Les humains ne sont pas réfractaires au travail. Ils sont réfractaires au travail vide de sens, au travail stupide et humiliant. Je prend souvent l'exemple des prisons, où les hommes sont nourris, logés et habillés ; ils pourraient simplement s'asseoir toute la journée. Mais en réalité, le travail est utilisé comme une forme de récompense. Si vous ne vous tenez pas correctement, on ne vous laisse pas travailler dans la buanderie de la prison. Ce que je veux dire, c'est que les gens veulent travailler. Personne ne veut simplement rester assis, c'est bien trop ennuyeux. Donc la première idée fausse que nous avons est que les gens sont paresseux, et que si on leur donne une certaine somme en revenu de base, ils ne feront tout simplement plus rien. Il y a probablement quelques personnes comme ça, mais pour la grande majorité cela les libérerait et leur permettrait d'accomplir un travail dans lequel ils trouvent du sens. La question est : la plupart des gens sont-t-ils assez intelligents pour savoir ce qu'ils ont à apporter au monde ? Je pense que la plupart le sont. Le deuxième point que nous devons souligner, c'est que nous ne pouvons pas prévoir à l'avance qui peut vraiment contribuer en quoi. Nous sommes toujours surpris quand nous laissons les gens faire leurs propres choix. Je pense qu'une des raisons pour lesquelles nous n'avons pas de grandes percées scientifiques comme nous en avions l'habitude au court des 19e et 20e siècles est que nous avons un système incroyablement bureaucratique où tout le monde doit tout d'abord prouver qu'il sait déjà quels seront ses résultats.

Parce que les gens doivent être en mesure de prouver qu'ils vont obtenir un retour sur investissement ?

Exactement. Donc, ils doivent obtenir une subvention, et prouver que cela conduit à cela, mais en fait, presque toutes les grandes percées sont inattendues. Nous avions l'habitude de réunir des gens brillants et de juste les laisser faire ce qu'ils voulaient, et puis tout à coup, nous avions l'étincelle. Aujourd'hui, nous n'obtenons pas ce genre de percées parce que tout le monde doit passer son temps à remplir de la paperasse. C'est de ce genre de paperasseries dont nous pourrions nous débarrasser. Un autre exemple que je donne toujours celui de John Lennon. Pourquoi il n'y a plus de nouveaux groupes surprenants en Angleterre ? Depuis les années 60, nous avions l'habitude de voir émerger tout les cinq ans, 10 ans, un groupe incroyable. Que s'est-il passé ? J'ai posé cette question à beaucoup d'amis, et ils m'ont tous répondu : c'est parce que les politiques ont mis en miette les allocations chômage. Car en fait, tous ces génies étaient au chômage. À l'époque, être « Rock & Roll » signifiait dans le jargon londonien vivre de l'assistance chômage. Bref, si vous donnez de l'argent aux enfants de la classe ouvrière, un certain nombre d'entre eux forment des groupes, et quelques-uns seront fabuleux, et ca profitera 1.000 fois plus au pays que tout ce que ces enfants auraient fait s'ils avaient du faire le genre de boulot requis pour recevoir les prestations.

Et aux États-Unis, l'ensemble du mouvement expressionniste abstrait - Mark Rothko, Jackson Pollock - vivaient sur le WPA [Travaux Progress Administration], le chômage.

Absolument, regardez la théorie sociale. Je me souviens avoir pensé, pourquoi est-ce que dans l'Allemagne des années 20, vous avez Weber, Simmel, tous ces penseurs étonnants ? En France, vous avez ce profond mouvement de gens brillants dans les années 50, Sartre par exemple. Qu'y avait-il dans ces sociétés qui a produit tant de brillants penseurs ? Une personne m'a dit, eh bien, c'est pour beaucoup l'argent - ils ont juste eu une de ces énormes bourses distribuées à tout le monde. Mais encore une fois, 10 sur 11 resteront des anonymes, mais il y a toujours celui qui va se révéler, comme Jacques Derrida, et le monde change grâce à certains penseurs sociaux majeurs qui autrement, auraient été facteurs, ou quelque chose comme ça.

Source (coquilles incluses).


D'accord ? Pas d'accord ? N'hésites pas à apporter la contradiction ou une contribution. Car, comme disait l'autre : "Think different." Think.


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Publié le 01/09/2013 à 08:54
Édité le 01/09/2013 à 11:33

Sugar Man

C'est l'histoire d'un mec, Sixto Rodriguez, qui compose et interprète de fantastiques "folksongs", dans la lignée des Dylan et autres Simon & Garfunkel, au tout début des années 1970 à Detroit (Etats-Unis) et qui, malgré deux excellents 33-tours, ne perce absolument pas, ne trouve pas son public, se plante complètement et finit par sombrer corps et âme. La loose, quoi. Ni succès ni estime, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou sur n'importe quel autre territoire où la "pop-culture" ait pris pied.
L'histoire pourrait s'arrêter là et ressembler à tellement d'autres qu'elle ne mériterait pas obligatoirement d'y prêter attention. Sauf que voilà, le même Sixto Rodriguez et ses même albums auront bien involontairement rendez-vous avec l'Histoire en provoquant un effet cataclysmique sur la (jeune) population (blanche) impliquée dans la lutte anti-Apartheid en Afrique du Sud durant une vingtaine d'années (et même au delà). Avant que d'inimaginables retrouvailles ne puissent se produire.
Désolé d'avoir ainsi défloré le sujet mais n'importe quel autre synopsis dépeindra, grosso-modo, la même situation. Car telle est l'étonnante trajectoire mise en lumière par Malik Bendjelloul à travers un documentaire ayant la forme de l'enquête journalistique. Si on peut trouver que "Sugar Man" a été gratifié un peu trop facilement d'un "Oscar du meilleur film documentaire", peut-être plus grâce à l'originalité du sujet traité qu'à sa mise en forme parfois convenue, il ne démérite absolument pas, outre de nous faire goûter aux joyaux musicaux de Rodriguez, de nous interroger. De nous interroger et de nous faire réfléchir sur les conditions d'une réussite ou d'un échec, sur les facteurs qui conduisent telle ou tel à mener cette vie et pas une autre ou encore sur la construction du vedettariat.
A la croisée du rock et de la sociologie, de la chanson et de l'anthropologie, du documentaire et de la musique, du cinéma et de la politique, "Sugar Man" permet de se demander comment il se fait qu'un peintre accompli ou qu'un numismate des plus pointu dans son domaine fassent bouillir la marmite en allant à l'usine, qu'une légende du rock'n'roll aurait certainement dû vivre dans la rue (et y mourir quelques mois plus tard) si il n'avait rencontré X ou Y à un certain moment ou, comme il est démontré avec Sixto Rodriguez, qu'il soit possible de passer sa vie à démolir des immeubles alors qu'on est adulé à quelques milliers de kilomètres de là.
Certains appellent ça fort paresseusement "le destin". D'autres préfèrent chercher d'autres explications...



"Sugar Man" de Malik Bendjelloul. Sorti en salles le 26/12/2012. 86 minutes. Couleur.


Discographie de Sixto Rodriguez :
- Cold fact - 1970 - Sussex
- Coming from reality - 1971 - Sussex
Ces deux albums studio ayant bénéficié de multiples rééditions en LP et, plus récemment, en CD.


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Publié le 03/09/2006 à 20:59
Édité le 03/09/2006 à 20:59

musique

musique burten

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Publié le 01/06/2006 à 19:42
Édité le 01/06/2006 à 19:42

les festivals de la métropole lilloise

bon ben voilà si vs êtes intéressé par un festival sur lille et ses alentours, si vous cherchez des renseignements etc ben j'ai fait un blog qui rassemble tous les fest de lille
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Merci et bonne visite!

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