PAWN SHOP

Zenzile-Pawn shop Pawn shop est sorti il y a un an et demi, quel est le bilan à tirer globalement de cet album en terme de retours presse/public ?
Nous l'avons fièrement défendu sur une soixantaine de dates (salles et festival) et je pense qu'il a été apprécié bien que nous en ayons vendu moins que les précédents. Mais les chroniques furent plutôt bonnes dans l'ensemble.

Avec le recul, en êtes vous pleinement satisfait ?
Une fois un disque fini, tu trouves toujours des moments perfectibles dans l'écoute après coup. Mais il me semble qu'il passera l'épreuve du temps.

Est-ce qu'il a une saveur particulière par rapport à vos autres albums ?
Oui grâce à la présence de David Alderman (Warehouse, Slowjam, Guapo, Soldier Dolls) ainsi que celle de Jamika.


CALIGARI

D'où vous êtes venu cette idée de concevoir un ciné-concert ? Était-ce une volonté commune de longue date ou une sorte d'ambition impulsive ?
C'est un désir lointain et commun que d'associer notre musique à des images. Par chance, Xavier Massé du festival Premiers Plans nous a passé la commande de ce ciné-concert pour l'édition 2010. On a donc foncé et composé une bande originale en un peu plus d'un mois.

Pourquoi ce film en particulier ? Êtes-vous fans d'expressionnisme allemand ?
Matthieu, bassiste du groupe et cinéphile averti, a proposé ce chef d'œuvre qui nous a finalement conquit et passionné. C'est un film précurseur et avant-gardiste, ca nous a donc pas mal inspiré. Quant à l'expressionnisme allemand, cela nous interpelle et nous fascine comme tous les mouvements artistiques forts et sincères.

Comment aborde t-on ce genre de travail bien différent de celui d'un album classique ? J'imagine que vous devez connaître le film par cœur maintenant.
Après de nombreux visionnages, nous connaissions bien le film, toujours si puissant fois après fois. Et par rapport à un disque normal, c'est l'intrigue et l'histoire qui oriente la composition.


LE FUTUR

Avez-vous une idée des projets qui vous attendent après votre tournée ?
Nous continuons à tourner le ciné-concert et sommes déjà sur de nouveaux morceaux.

Retenterez-vous l'expérience du Zenzile Sound System ?
Pour le moment, cette facette du groupe est en stand by.

Peux-t-on s'attendre à court ou moyen terme à des projets collaboratifs tels que les "Zenzile Meets X" ?
Plutôt à long terme.


FLASHBACK

Zenzile - Le cabinet du Dr Caligari De l'eau a coulée sous les ponts depuis vos débuts en 1995. Quel genre de musiciens étiez-vous ? De vrais autodidactes ou des petits écoliers du conservatoire ?
Totalement autodidactes ou académiques. Nous avons créés nos codes de communications, ce qui a donné Zenzile. C'est une histoire collective qui mêle musique et vie de groupe.

Angers, c'était une bonne ville pour s'épanouir musicalement à l'époque? Il y avait de quoi vous produire, des infrastructures scéniques ?
Angers est une ville à taille humaine ou l'émulation entre les musiciens et les styles de musique existe. Pour ce qui est du passé, nous faisions des choses différentes comme des cafés-concerts, des lieux alternatifs, etc.

Étant gamins ou ados, vous étiez nourris à quoi musicalement ? Est-ce que cela vous a aidé à forger le son de Zenzile ?
Étant boulimiques de musiques, nous sommes tous fans de tant de choses. Mais c'est surtout le reggae et le dub mixé au rock et au punk qui nous a amené vers Zenzile.

Quel est la plus belle rencontre artistique que vous ayez faite dans votre carrière musicale ?
D'abord se trouver tous dans Zenzile et avoir la chance de défendre nos créations sur scène. Puis ensuite, le fait avoir pu collaborer avec Sir Jean (Meï Teï Shô, Le Peuple de l'Herbe), Jamika, David Alderman, Vincent Ségal (Bumcello), Tricky, Paul St Hilaire et bien d'autres.


DIVERS

N'est-ce pas un peu frustrant de se voir encore maintenant rattacher à la scène dub alors que votre style s'est véritablement ouvert à d'autres sons ?
Il n'y a pas de frustration dans la création.

Élaborer un album de Zenzile, c'est une course de fond aventureuse ou l'urgence d'un 100 mètres ?
C'est toujours la course bien que maintenant nous prenons plus le temps par rapport à avant.

Quel est l'album de votre discographie dont vous êtes le plus fier ?
Pas de chouchous pour ma part.

Le disque qui a le mieux marché ?
Sound patrol, je crois.

Dernière question, selon vous, qu'est-ce qui peut sauver l'industrie musicale ? Plus généralement, comment voyez-vous l'avenir de la musique en terme de relais de distribution et de diffusion ?
Les gens ne reviendront pas vers la musique payante alors qu'Internet permet la gratuité. Quant à l'avenir, il est surement sombre tout comme notre société actuelle mais il faut continuer de créer et humaniser notre vie.