2001, les Young Gods sont pour la troisième fois à Dour, Oli rencontre Franz pour discuter un peu...
Young Gods : Eurock2001
Vous avez fait peu de concerts depuis la sortie de Second Nature
Ouais, disons peu par rapport à ce qu'on faisait avant mais on en a quand même fait relativement pas mal, on a tourné 4-5 mois quand même.
Oui mais dans le Nord de la France ou en Belgique...
En Belgique, on en a fait 3, là c'est le quatrième, on a joué au Botanique, on a joué à Arlon, à Waregem, que des endroits où on n'avait jamais joué avant... et Dour ce soir. Dans le Nord de la France, on n'a pas fait grand chose effectivement, on a fait plutôt le bassin parisien, on a joué à Rennes mais on va faire quelque festivals dans le Nord de la France, demain on joue à Chaumont.
Young Gods : Dour 2001
Le nouvel album est beaucoup plus électro-pop qu'industriel, ça donne quoi en live puisque moi je ne vous ai pas vu depuis 98...
C'est un petit peu moins frontal, les plages du nouvel album sont plus psychés, tu rentres dedans petit à petit et tu t'installes. On fait des morceaux de l'ancien répertoire, on mélange ceux qui s'y prêtent le mieux avec les nouveaux. Ce soir, c'est un festival, on ne va jouer qu'une heure, mais en général quand on revient sur scène pour les bis ou les "encore", là si les gens attendent la période Only heaven ou TV Sky, ils se retrouvent plutôt dans les rappels, sinon, on joue essentiellement le nouveau. C'est peut-être un peu plus cérébral, un peu plus psyché mais c'est toujours du Young Gods, ça reste 3 personnes sur scène qui se donnent à 100%.
Mais il y a moins de distorsion... ?
Non, non, non ! Etonnament non, parce qu'il y a 2-3 morceaux forts sur l'album style "Lucidogen" ou "Supersonic".
Très rythmés...
Ceux là, ça donne, c'est plutôt les plages comme "Toi du Monde" ou "In the otherland" qui sont un peu plus posées où là, c'est une autre atmosphère mais ce n'est pas éloigné à des kilomètres de ce qu'on fait d'habitude.
Jouer à Dour, ça signifie quelque chose pour vous ?
En fait, c'est la troisième fois qu'on joue à Dour. On a joué aux touts débuts du festival, je me demande si c'était pas la première édition, en tout cas, c'était tout au plus la deuxième, ensuite on a joué en 96 avec Ministry sur la grande scène, et là, et bien, c'est cool de jouer là... Mais le festival a quand même un peu changé, il y a beaucoup plus de scènes, avant il n'y en avait que deux je crois... Mais maintenant, c'est plus mélangé, c'est bien, c'est un peu mon idée de ce que j'écoute en ce moment comme musique, il y a un peu tous les styles... Il y a une tente drum n bass et à côté y'a des groupes comme Peaches ou Gonzales...
Tu es allé voir Janet Adkins ?
Noooon, on est arrivé trop tard... Ils étaient en train de finir. On les connaît bien Janet Adkins, on a joué avec eux au Botanique et sur quelques dates. En fait, j'avais rencontré un des musiciens qui travaillait ici y'a environ 10 ans...
Young Gods : Eurock 2001
Qu'en est-il des side-projects ? Puisqu'ils sont nombreux...
On essaye de les restreindre maintenant, on a instauré un roulement avec les Young Gods... Il y a essentiellement un projet que moi j'ai avec une compagnie de danse contemporaine, un chorégraphe qui s'appelle Gilles Jobin, là on vient de finir un spectacle ensemble, c'est passé au théâtre Laville à Paris, ça s'appelle le Moebius trip, la mode Moebius, c'est un peu basé sur le mouvement infini etc. Alain Comet a une espèce de système d'abonnement sur son site internet où ceux qui sont fans de ce qu'il fait individuellement peuvent s'inscrire et recevoir périodiquement des morceaux de musiques, des bouts d'interviews, des films par rapport à son nouveau projet qui consiste en du cythare à la Comet ! Un instrument customisé qu'il s'est fait faire. Et Bernard a pas mal de projets aussi à côté, notamment des collaborations avec des gens comme Fred Friss, Michel Viens, ça tate un peu plus le jazz expérimental. Sinon, on va plus se concentrer sur les Young Gods et sur un album, un peu similaire à Heaven deconstruction mais qui concernerait plus les plages de Second Nature et eventuellement un single à la rentrée 2002.
Un single ?
Un single extrait de Second Nature avec des remix et tout ou un mini-album, on ne sait pas encore exactement, on est en train d'y réfléchir...
Et ce sera un titre comme "Lucidogen" ?
Non, ce sera plutôt "Astronomique" je pense, visiblement, c'est le plus évident pour les dance-floors ou la radio.
Justement, tu parlais d'internet, vous avez un très beau site, c'est important ce média, ça a changé quelque chose dans le groupe ?
Ca n'a pas forcément changé quelque chose, je dirais que ça a apporté quelque chose en plus. Je pense que tous les médias sont bons, celui-là n'existait pas il y a 5-6 ans ou il balbutiait, maintenant, il est établi et les gens font des choix. C'est de la communication directe, ça amène quelque chose en plus effectivement. Il y a une dimension intéressante aussi dans la notion d'immédiat, dans le sens où j'aurais quelques ambitions par rapport au net, j'aimerais faire de la musique générative, j'aimerais que tu te connectes sur le site des Young Gods et que les environnements sonores soient à chaque fois différents et sans que tu sois un acteur ou manipulateur, mais que tu te mettes dessus pour entendre des trucs qui te rappellent les Gods et qui ne le sont pas vraiment, des choses comme ça...
Je suppose que vous devez avoir beaucoup de remix de vos morceaux en magasin quelque part... Vous pourriez les mettre à disposition ?
Là, on commence à le faire. Jusqu'à maintenant, on ne l'a pas fait parce qu'on était pas mal en tournée et qu'on est dans une structure plus underground, qu'on a plus de liens avec notre ancienne boîte de disques, ni l'américaine, ni la belge qu'on avait avant et on était un peu parano suite à des expériences de business avec les maisons de disques... Ce qui a fait qu'on a décidé de partir sur une structure beaucoup plus autogérée, underground, et qui a forcément beaucoup moins de moyens, les choses vont un peu plus lentement mais on est libre de nos mouvements et on n'a pas l'impression de donner notre porte-monnaie à quelqu'un qu'on ne connaît pas.
Cette structure, c'est Intoxygène, ils sont quand même bien distribués...
Ca dépend, pas partout, en France il n'y a pas de problème, en Belgique, c'est un peu plus dur, en Suisse et en Angleterre, ça va mais par exemple en Espagne on n'a pas trouvé de distribution, en Italie, non plus... C'est toujours relatif à l'offre et la demande... Là, on va signer aux Etats-Unis sur le label de Mike Patton, anciennement Faith No More, le label s'appelle Ipecac, c'est un label assez éclectique avec les Melvins, Fantômas... Ca me réjouit d'être avec eux.
C'est lui qui a choisi de vous signer ?
Voilà, ça fait un moment qu'il nous le demande... Je l'ai vu il y a quelques jours dans un festival en Suisse.
Il vous a proposé de faire des remix de Fantômas ?
Fantômas non, mais lui il m'a proposé énormément de choses ! Je suis obligé de lui dire "écoute en ce moment, ça ne va pas !" Il m'a proposé de collaborer avec lui, ça fait des années qu'il me propose ça pour un album qu'on ferait ensemble, il a un projet avec un des gaillards de Massive Attack et il voudrait m'inclure dedans aussi... Si tu veux, je suis obligé de choisir et de mettre des priorités, là, ce sont les Young Gods. Il y a eu un assez long laps de temps où on était hors circuit commercial, alors il faut qu'on se concentre sur le groupe et qu'on ne fasse pas trop de choses à côté.
Merci à Franz et aux Young Gods pour s'être rendu disponible quelques heures avant le concert, merci aussi à Saty et à Intoxygène.
photos Gil (Eurocks 2001) & Oli (Dour 2001)