Indus Indus > Yerban Kuru

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Association de Sam au chant, Marco à la guitare, PJ à la basse et de Julien à la batterie, Yerban Kuru distile depuis quelques temps un dub pas tout à fait comme les autres. Originaire de Franche-Comté, le groupe tourne pas mal, accumulant les dates (avec Improvisator Dub, Kaophonic Tribu, Kaly Live Dub, X-Makeena, Zenzile, High Tone, Big Mama ...) et sa présence sur les festivals de la région, comme dernièrement au Festival de la Paille et prochainement au Tribul'A Son. Le groupe prenant de l'assurance sur scène et théâtralisant ses prestations, il est logique que Yerban Kuru écume les salles locales, mais encore faut-il en obtenir l'accès. Après une démo live enregistrée au Cylindre de Besançon en 2004, le groupe s'arrête en mai 2005 au Passe Muraille de Grenoble (Rhesus, Jaïl, Doppler ...) pour mettre en boîte un CD 3-titres promotionnel. Actuellement, le groupe, pris sous l'égide de Troll's Prod, continue de travailler sur de nouveaux titres...
Le 3 mars 2008, le groupe sort son premier album éponyme enregistré et mixé au Passe Muraille avec François Carle et masterisé par Jean-Pierre Bouquet à l'Autre Studio avant de d'enchaîner sur une tournée...

Review Concert : Yerban Kuru, YerbanJazzLastine (mai 2008)

Yerban Kuru / Chronique LP > Yerban kuru

Yerban Kuru : Yerban kuru Vu de loin, le club des groupes de "dub frenchie" (un dub s'exprimant avec une certaine latitude), déjà très fourni, peut passer pour verrouillé et rendant difficile l'accès d'une nouvelle formation en son sein. Semblant se maintenir en forme olympienne, notamment avec les récentes sorties de Battlefield (Ez3kiel), Sound asylum (JMPZ) ou Short cuts (Brain Damage) et ne laissant qu'un faible intervalle entre Kaly Live Dub, Junior Cony, High Tone, Improvisators Dub, Idem et Löbe Radiant Dub System, pour ne citer qu'eux, cette scène a vu un nouveau nom circuler depuis quelques temps déjà : celui de Yerban Kuru. Les Franc-Comtois, encadrés par la locomotive Belfortaine Troll's Prod (Les Berthes, The Washing Machine Cie, Sleazy View, Groovy Baby Funky Boost, ...) débarquent en ce début d'année avec ce premier album (éponyme), concrétisation d'années d'efforts soutenus.
Là où des groupes, parfois menés par un seul homme, n'hésitent pas à passer à la moulinette drum'n' bass ou "électroniser" world-music, jazz, pop ou encore une fois le dub (je pense à Filastine, Fedayi Pacha, Sayag Jazz Machine, Yosh, Dôei, Undergang et même à UHT° ou Sporto Kantes), Yerban Kuru métallise son dub, ou à l'inverse, "dubbifie" l'atmosphère pesante, métallique. A la façon d'un Monsieur Z accouplant métal puis rock au ragga, Yerban Kuru associe brillement métal et dub tout en introduisant bribes noises ("D. Vincent", "Simili nimbus") et déluges hardcoreux ("No respect for poetry"), inventant le "post-dub'n'roll" lorsque les paroles s'absentent ou deviennent chimériques ("Mysticisme") et sachant introduire modération et sagesse avec une rare habileté ("Vapeurs martiales", "Dernier arrêt avant Reykjavik"). Véritable chaînon manquant entre une scène dub classique et les penchants rock des derniers crûs de Lab° et Zenzile, Yerban Kuru réussit le tour de force d'avoisiner les Guns Of Brixton ou la dernière mouture énervée de JMPZ tout en concédant ce qui ne peut être qu'un clin d'oeil à Ez3kiel ("Die puppe").
Yerban Kuru, doté de sa technologie hybride, frappe très fort et démontre qu'il est capable d'emmagasiner des tas d'influences (électro, dub, rock, métal, world-music, ...) et de les réconcilier au creux de morceaux variés mais liés d'une même marque de fabrique, reconnaissable immédiatement : bravo !

Yerban Kuru / Chronique EP > Néophonie polysémique...

Yerban Kuru : Neophonie polysémique... 3 titres pour s'exprimer, autant dire que la chance de se faire recaler dans le grand carnaval des envois promos est assez grande. Sauf si on a à sa disposition des titres qui le "font grâve" et qu'on en a mis au moins une petite dose sur la qualité de la production. Puisque ces lignes sont écrites, c'est que Yerban Kuru a répondu aux critères. Et peut-être même plus !
Au commencement, une atmosphère cotonneuse, comme un demi-sommeil rampe, s'installe doucement, puis la basse et la batterie impulsent tranquillement sur le chant en arrière-plan de Sam. Marco, lui, tisse une ambiance très particulière à l'aide de sa guitare. Le morceau monte en puissance durant ces 4 minutes, avant de former une boule d'énergie se libérant lors des derniers instants, c'était "Dernier arrêt avant Reykjavik". D'entrée de jeu, le tempo de "Désincarné" se fait plus pressant. Sam arrive pour poser sa voix, car Yerban Kuru fait du dub chanté ! S'en suit un passage très aérien avant d'alterner montées en puissance garnies de riffs et instants à nouveau souples et décontractés. Dernier morceau présenté, "Néophonie polysémique..." n'échappe pas à la règle : une période sage comme une image ouvre le morceau avant de laisser le coté "métal" du groupe prendre le dessus. "Néophonie polysémique..." s'enflamme alors pour clore ce disque sur une note assez positive.
Le dub de Yerban Kuru, allie puissance du métal, passages jungle plus groovy, séquences ambiantes et textes insolites sur lesquels Sam s'amuse (ahah) avec les mots et leur phonétique ("hier au soir j'ai mangé mon chien puisque je n'avais plus aucune de mes deux mains", "faites moi part d'un long verset d'un opiacé à gerber afin d'enrailler la preuve d'un marxisme exacerbé" ou "les vieux démons s'agitent au plus profond d'une confusion maniaco-métaphysique").
Certes, l'échantillon est court mais bien arrangé et si des groupes comme Kaly Live Dub, Junior Cony, JMPZ, Lab° ou Idem ont réussi à creuser leur trou, il devrait bien rester une place pour Yerban Kuru et son dub encore inédit dans notre contrée.