Nouvelle saison. En 1995, Atari Teenage Riot voulait commencer l'émeute ("Start the riot"), en 2009, The Prodigy imaginait le monde en feu ("World's on fire"), en 2011, La Phaze prônait la révolution ("Psalms and revolution"). En 2020, Worshipers propose d'y aller ("Go"). Sémantiquement beaucoup plus en retenue que ses prédécesseurs dans la proposition de mettre le feu, avec ce petit "Go" presque timide, Worshipers use de la litote tant il intègre pourtant si bien l'équipe des groupes précités dans la grosse volonté de t'en quicher plein les oreilles jusqu'à plus soif. De la grosse rythmique electro et drum'n'bass en pleine poire, renforcée d'une guitare agressive et de textes plutôt en mode slogans scandés que chantés.
Pour leur premier LP (après 2 EPs en 2014 et 2017), le duo drômois composé de Ghislain à la batterie et Markness sur tout le reste (guitare, claviers, chant), ne fait pas dans la demi-mesure, et n'impose aucun répit tout le long des 10 tracks de l'album. Pas de repos pendant la grosse demi-heure de ce Like a daemon, majoritairement instrumental, même si on pourra croiser Matt Campbell des métalleux d'Anna venu poser sa voix sur "Trouble". Alors il faut se méfier de ce sobre "Go" lâché en liminaire, car une fois la galette enclenchée, c'est une sensation de se retrouver avec une meute à tes trousses et la nécessité jouissive de te mettre à galoper pour intégrer le flux qui te pousse au cul. A l'instar de The Prodigy, La Phaze ou ATR, Worshipers rentre dans la catégorie des bidouilleurs de machines qui savent pousser le drum kit dans ses retranchements, sans oublier de rajouter quelques cordes agressives, qu'elles soient vocales ou de guitare. Allez Go !
Publié dans le Mag #43