Wax Tailor - In the mood for life Ne me dîtes pas que vous avez échappé à "C'est sympa Wax Tailor, tu connais ?", "Tiens, Wax Tailor passe à tel endroit, tu viens ?", "Tu sais, c'est le français qui cartonne à l'étranger" ou bien "Il est 20h12, et nous venons d'écouter un extrait du dernier album de Wax Tailor". Mais, bon sang, qui est donc ce bonhomme qui commence à s'installer peu à peu, et depuis quelques années déjà, autour et dans notre environnement social et culturel ? Le parisien a eu le temps pour ourdir une formule passe-partout, un cocktail de trip-hop mâtiné de hip-hop. Passé d'abord par le groupe La Formule, à la belle époque du rap français, puis par divers projets, Jean-Christophe Le Saoût (son nom dans la vraie vie) à surtout su faire preuve de minutie dans le choix de ses échantillons, dans l'agencement de ses compositions et arrangements et puis dans la sélection de ses guests. Et c'est tout naturellement ce qui fait son succès à l'heure actuelle. In the mood for life est (déjà) son troisième album en cinq ans, de quoi ne pas le faire oublier sur la scène musicale. Si cet opus peut-être considéré comme un condensé de ses deux premières très bonnes productions, il n'en reste pas moins intéressant même si l'on s'attendait peut-être à quelque chose de plus surprenant. Magnant les ambiances avec brio, Wax Tailor puise autant dans le hip-hop instrumental à la Handsome Boy Modeling School, dans le trip-hop à la DJ Krush, dans l'electronica aux voix suaves que dans la soul ou le jazz. Ces 19 titres entrecoupés de "skits" dont certains pourraient être des morceaux tout à fait géniaux ("Escape thème", très inspiré par Portishead, en fait partie) s'enchainent relativement vite mais remet en question l'utilité de certaines. N'aurait-il pas dû privilégier certaines idées supplémentaires au détriment de titres insipides ("Go without you" ou "Fireflies") et d'introductions inutiles ? Des brûlots comme "No pity", "Until heaven stops the rain" ou "Leave it" sont des pièces maîtresses qui contribueront sans conteste au succès de Wax Tailor. Le magicien des sons n'échappe pas au difficile cap du troisième album mais semble avoir trouvé le stratagème en trouvant des guests qui n'ont plus rien à prouver (Charlotte Savary) ou qui sont appréciés du grand public (Charlie Winston). Sacré Wax !