Virus Syndicate - The Swarm Tous les rédacteurs et passionnés de musique, à travers la lecture de leurs courriels ou en naviguant simplement sur le net, croisent quotidiennement la route de ces présentations promo d'artistes aux descriptions souvent exagérées dans le propos dans lesquelles les groupes sont survendus avec quelques mensonges à la clé. Qu'on s'en méfie ou qu'on s'en moque - puisqu'on finit toujours par y jeter une oreille si le signalement de l'annonce fait "tilt" - il y a toujours de réelles bonnes surprises. Ces derniers temps, Jarring effects a attiré notre attention sur Virus Syndicate, un collectif précurseur du mélange grime/dubstep/hip-hop qui cartonne outre-Manche et "surclasse ses collègues anglais dans les mélanges avant-gardistes des genres, frayant avec tout ce que l'électro, la drum 'n' bass, la bass music et le hip-hop comprend de meilleur". Dis comme ça, c'est sûr que ca donne envie, surtout quand le crew en question gagne en crédibilité en partageant la scène avec des "stars" du genre tels que Dizzee Rascal, Snoop Dogg, Cypress Hill, De La Soul ou l'inénarrable Kanye West. Les pointures DJ Muggs et Maztek de Dope D.O.D, parmi tant d'autres, ont même participé à l'aventure de ce The swarm, troisième album des Mancuniens. C'est donc avec une bouche bien baveuse que nous nous jetons sur cet essaim.

L'essaim, la colonie, la ruée... attention, ca va piquer ! Trois MCs et un DJ (comprenne qui pourra) s'expriment sur 17 titres bien garnis (dont 3 "skit") à l'humeur enjouée comportant une grande sujétion dans sa mise en œuvre. Détenteur d'une formule tout terrain bourdonnante, Virus Syndicate brasse aisément et avec élégance ses influences dubstep, dont MRK1 est un spécialiste en Angleterre, avec un hip-hop moderne proche du grime. Le tout démange et c'est totalement contaminé qu'on enchaîne les tubes en puissance, à commencer par le beat tranchant de "Worker bees" que l'on subit main levée puis suivent, parmi d'autres, l'intenable "R the future" faisant penser au flow ravageur d'Eminem sur "Without me", la très glitch-hop et entraînante "Dragonfire", "BIMC" qui démontre le talent incroyable des MCs en place et, fait rare, nous bombarde un petit solo de gratte pas dégueulasse, ou bien "Sick 'em !", l'un des titres les plus grime et empirique de l'album signé DJ Muggs de Cypress Hill. Dans le genre, ça déboîte clairement, c'est immédiat et on aime cette rencontre entre les instrus électroniques ultra soignés et la vivacité des flows au sein desquels la satire se mêle à l'ironie avec humour et sincérité. Pas de tromperie sur la marchandise cette fois-ci et on se dit même qu'on regrette de ne pas les avoir connus plus tôt du temps où ces garnements affutaient leur arme de destruction sonore sur les ondes de la radio pirate londonienne Rinse FM.