Vadim Vernay - Hang tight Leonard Cohen, Tricky, Jay-Jay Johanson, Trent Reznor, David Bowie... Ces artistes au timbre de voix reconnaissable entre tous, avec un chant si particulier que la musique qui les accompagne ne vient parfois qu'au second plan, en accompagnement justement, pour mieux porter les textes et la voix. Nous sommes dans la même veine avec Vadim Vernay, cet artiste que le Fenec suit depuis pas mal de temps, depuis 2007 avec la sortie de son tout deuxième LP Myosotis et maintenant sa quatrième production, Hang tight. Au regard de cette chronologie, à raison d'un album tous les cinq ans, on peut dire que Vadim Vernay prend son temps. Tatillon ou perfectionniste, qu'importe, le résultat est là, douze plages intimistes, atmosphériques, autant chargées en émotions que dégagées de lourdeurs sonores, des instants de poésie douce et mélancolique.

Pour chaque titre, cela commence sagement, par une guitare, un piano, un beat trip-hop épuré. Pour y apposer un fond sonore, une ambiance, comme l'arrière-plan d'un tableau. La voix de Vadim s'invite dans cet espace, s'y intégrant au gré des atmosphères, et parfois la musique inonde l'espace. Les artistes listés en introduction ne sont pas cités pour rien, car tel un caméléon, Vadim Vernay se fond dans le décor pour s'y métamorphoser : on pourra rendre hommage à Leonard Cohen sur "The curse", "A Sunday night song" ou "Self inflicted", on retrouvera Tricky sur le single "How", Trent Reznor sur "No safety catch", David Bowie sur "Was it you ?". Mais ce serait être bien restrictif que de cantonner Hang tight à un Canteloup ou un Laurent Gerra des voix singulières du rock. Cette liste de comparaison est juste une manière de démontrer le talent de l'artiste, l'univers qui est le sien. Un univers tout en délicatesse, où les nombreux musiciens qui ont participé, viennent apporter quelques touches légères, qu'elles soient plutôt rock (guitares, basse, batterie) ou electro, ou autres (ensemble de cordes, saxophone baryton, harpe, chant,...). Il en ressort des ambiances folk-rock, trip-hop, electro légèrement teintée d'indus, toutes gravitant autour d'un noyau, Vadim Vernay, un centre magnétique et hypnotisant. Un album sobrement beau.