Undergang - Du son sur les mains He's back. Cinq ans après Alter-native et trois après Rue du Maroc, Cédric aka Undergang est de retours aux affaires avec un nouvel album au titre dont l'éloquence résonne avec la politique actuelle de ce pays qui est aussi le sien : Du son sur les mains. Et derrière l'habile jeu de mot, se cache une oeuvre de funambule à l'esprit punk. Un disque de hip-hop fulgurant au flow salvateur et de scratches massifs au discours contestataire, de drum'n'bass percutante et d'indus électro au groove qui clashe à tout va, des titres qui s'enchevêtrent, qui entrent en collision de manière à former un ensemble, cohérent, mais qui n'hésite pas à balancer sur pas mal de sujets plus ou moins polémiques, ou à fortiori très actuels. Car avec ce nouvel efort, Undergang est devenu une machine extrêmement bien rodée, conçue pour mettre en musiques, mots et "images", tout ce qui interpelle, déplaît, choque et/ou révolte son auteur. D'une société déshumanisée à la dictacture du paraître et l'annihilation de l'identité individuelle ("Dans la poussière", "Ready for jerk"), l'album varie les thématiques, distille les uppercuts textuels, cherche à provoquer les consciences... mais pas que. Cherchant à tout pris à éviter le raccourci facile du brûlot cinglant mais trop monolithique pour être efficace, Cédric soigne ses atmosphères (l'élégant et rageur "Over my tears", l'interlude "The world", "Bodybagdad reissue") avant de lâcher quelques torpilles soniques aux textes encore une fois rentre-dedans et dégoupillant pas mal dans les chaumières à l'image d'"Anonymes" ou de l'implacable "1984". Des arrangements qui passent dans le mixeur la drum'n'bass, le hip-hop et l'indus électro, une poignée de tubes en puissance ("Gotta break it", "IV the future") et une sérieuse envie d'en découdre avec les mots comme avec les décibels, qui contamine l'auditeur avec une aisance assez fulgurante. De quoi détonner encore en peu plus au sein d'une production hexagonale bien souvent plus aseptisée qu'il n'y paraît.