Treponem Pal a déjà une vingtaine d'années ! Alors certes, ils n'ont rien sorti (sous ce nom) entre 1995 et 2008 mais même les plus jeunes les connaissent... ou connaissent au moins le fameux passage live à Nulle Part Ailleurs...
Dour 2007 : treponem pal
En 1986, Marco Neves (seul rescapé du groupe aujourd'hui) fonde un combo métal industriel alors que ce style n'en est qu'à ses balbutiements (Ministry sort The land of rape and honey en 1988, NIN son Pretty hate machine en 1989), ils sont quatre et cinq en 1989, au moment de sortir Treponem pal premier album éponyme sur un label qui deviendra Roadrunner, c'est Franz Treichler (The Young Gods) qui est à la production... Ils tournent alors avec les Suisses mais aussi avec Prong. Ils enchainent avec Aggravation (1991) qui les emmène outre-Atlantique sur la tournée géante Lollapalooza (avec Ministry). Deux ans plus tard, ils retournent bosser avec Franz pour Excess and overdrive, à la basse passe Amadou Sall (fondateur de Collapse). Le line-up change très souvent mais le groupe reste fidèle à son style jusque 1995 et Higher qui balance une énorme dose de groove, aprés une tournée, le groupe est mis en stand-by, il est vrai qu'après une dizaine d'années d'existence, des concerts par centaines (dont certains avec Pitchshifter ou Nine Inch Nails), le groupe peut commencer à se lasser... Marco change alors de registre et explore d'autres horizons avec Elephant System.
En 2006, sa guitare et les rythmes qui tabassent le démangent, il remonte alors Treponem Pal, de la dernière aventure, il ne reste que Didier Breard (sample), il débauche Polak (guitare), Paul Raven ... qui décède et est remplacé par Pierre (basse, ex-WorMachine), Ted Parsons (également piqué à Prong) remplacé aprés l'enregistrement par Marto (batterie) et Dread Fred (guitare). Le nouvel album Weird machine sort en mars 2008 chez Listenable Records non sans avoir été testé en live l'été précédent sur de nombreux festivals (dont Dour 2007).
Infos sur Treponem Pal
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Et ça tu connais ?
Liens pour Treponem Pal
- TreponemPal.com: Site officiel (787 hits)
- treponempal: MySpace (301 hits)
Photos de Treponem Pal
Diaporama :
Max LeLong
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Expo #2 (avril 2008) : Max LeLong....
Treponem Pal discographie sélective
Treponem Pal dans le magazine
Numéro :
Mag #55
Retour aux affaires courantes ? Après la fête de nos 25 ans, oui, mais non, car chaque mag est une nouvelle aventure et quand on rencontre dEUS, c'est un groupe culte qui s'invite dans nos pages !
Liens Internet
- mygmusique.com : webzine rock
- Glaz'Art : site officiel
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
Indus > Treponem Pal
Biographie > tréponème pâle
Interview : Treponem Pal, Trepo interview (mars 2023)
Treponem Pal / Chronique LP > Screamers
Si on se sent un peu moins jeune après avoir fêté nos 25 ans, ça fait tout drôle de se dire qu'un groupe qui était déjà très bien établi à nos débuts est encore capable de nous botter le cul. Higher est sorti en 1997, la prestation culte à Nulle Part Ailleurs date de mars de cette année-là, le W-Fenec n'existait donc pas encore que Treponem Pal défrayait autant la chronique que les passions. Les césures ont été nombreuses et après chaque nouvel album, le groupe se regénère autour de Marco. Si Screamers a été composé avec de vieux comparses comme Didier (samples), Polak (guitare, ex-Boost) et JP (écriture), le boss a réussi à ramener Laurent (ex-Hoax) au bercail et à séduire deux petits nouveaux : Bastien (batteur, Mugslug) et Nicolas (basse, Ezechiel Son). Cet amalgame de vieux briscards et de jeunes loups met à disposition 11 titres qui démontrent que l'entité qui me faisait déjà vibrer il y a plus de 25 ans n'a pas pris une ride.
Son léché, groove impeccable, chant identifiable entre mille, riffs acérés, influences toujours assumées, Treponem Pal n'a pas changé ou alors, c'est en mieux tant la production d'aujourd'hui permet plus de finesse dans les effets ou appuie certains passages sans saturer les pistes. Parmi les inébranlables racines, le dub tient une place particulière, ici, il trône (à Babylon ?) en tête de tracklist avec le pesant "The fall", d'autres morceaux sont assez aériens ("Too late", "Cosmic riders") voire même légers, si on veut jouer sur les mots et s'opposer au titre annoncé ("Heavy load"). Dans la même idée, "Psychedelic trip" n'est pas spécialement psyché, il est surtout électro et la "Crazy woman" est davantage envoûtante et sensuelle que folle d'après moi... Les sonorités industrielles omniprésentes viennent résonner avec les cadences sur "Machine" (évidemment), un laminoir qui fait le taf sans dégager autant de puissance que "Earthquake" ou les très métalliques "Out of mind" et "Screamers" (idéal en étendard). Quelle que soit la forme qu'elle prend, la musique coule dans leurs veines ("Badass sound system") et cherche à nous atteindre, physiquement comme mentalement.
Immortels tels les démons Oni comme celui représenté sur l'artwork, les Treponem Pal sont aussi difficiles à cerner que ces derniers, pour certains, ils symbolisent la justice, la protection et l'honneur, pour d'autres, ils "incarnent" le malheur. Cette ambivalence est dans l'ADN du tréponème pâle, cette syphilis synonyme de jouissance et de maladie, et cette musique obscure et grave qui donne le sourire.
Publié dans le Mag #55
Treponem Pal / Chronique LP > Evil music for evil people
Surfant sur la vague provoquée en fin d'année dernière par la sortie de leur Survival sounds, les Treponem Pal nous proposent une relecture dudit opus en 16 remixes, un exercice qu'ils apprécient particulièrement (cf : entre autres l'EP "Panorama" à l'époque de Higher). Entre du boulot fait maison (Lofonem Pal, Jipouille de St-Loup leur ingé son, Rasboras Inc. derrière lequel se cache le pro des machines Didier Bréard) et du travail de star (Dr DAS d'Asian Dub Foundation ou Dee Nasty) en passant par des potes qu'on ne présente plus (Punish Yourself VS Sonic Area, Lofofora) l'album en voit de toutes les couleurs. Quelles soient indus (La Machine, Quetzalcoatl, Bëat In Zën) ou évoluant plutôt dans la sphère électro (Silent Frequencies, Fedayi Pacha, Mimetic), le groupe se retrouve touchant à tout avec une efficacité constante. Sur notamment "Riot dance" ou l'éponyme "Survival sounds" disponibles respectivement en 4 et 3 versions. Libre à chacun d'apprécier plus ou moins les remixes selon qu'on soit sensible aux grosses basses ou à la dubstep, personnellement c'est vers les plus rock "Evil is us" (avec le renfort de Reuno), "Blue man blues" ou "Hard on & go" que vont mes préférences.
Treponem Pal / Chronique LP > Survival sounds
La bête Treponem Pal n'a pas succombé à ses blessures, les pansant autant que possible en confiant la basse à Syn-Anton (venu suppléer Polak) et en se remettant au travail au "Higher studio" (à la maison quoi) avec leur vieux pote Jipouille de St-Loup (ils se connaissent depuis sa période Naked Apes !) lequel est aussi leur ingénieur du son. Un environnement qui leur permet de bosser dans une certaine tranquillité, d'autant qu'on imagine mal leur label Juste Une Trace venir les embêter, eux qui sont spécialisés dans le jazz...
Alors que Weird machine ne nous avait pas trop surpris, Survival sounds nous éloigne un peu de l'image mentale qu'on se fait de la musique du groupe. Les parties groove, dub, chaudes et planantes n'ont pas été conviées, le Treponem Pal de 2012 nous envoie surtout un métal indus glacial et glaçant. Les vibrations langoureuses et lancinantes sont remplacées par des gros coups de beats bien moins romantiques (et question beat, Treponem Pal s'y connaît !). Les nappes de samples, les riffs, la batterie, tout semble sortir du congélateur et tape dans le dur, seuls quelques solos de grattes ("One way trip down") et le chant de Marco réchauffent un peu la température, les Trepo sont plus indus que jamais et quand ils ralentissent les tempos, ils nous donnent envie de pleurer ("Runaway far away"), rajoutent des bruits de machines infernales ("Subliminal life") ou nous mettent mal à l'aise (la "Drunk waltz" qui pourrait être inspirée par "L'ivrogne" de Jacques Brel). Les quelques bastons en mode binaire ("Paranoia cinema", "Riot dance"...) jouent sur la répétition des coups de butoir et des boucles pour nous faire mal, laissant toujours un peu d'espoir avec une lueur venue d'une petite porte de sortie. Treponem Pal nous maintient à flot avec le chant, un peu de guitare ou un gimmick (comme celui emprunté à "The man who sold the world" de David Bowie sur "Love the life we live"), histoire de ne pas totalement sombrer dans un indus martial sans issue qui perdrait de son intérêt.
Survival sounds délaisse quelque peu le terrain de jeu de prédilection de ses auteurs mais le gain de brutalité et de sauvagerie (si l'on suit l'idée du suidé représenté en pochette) devrait permettre au combo de pulvériser quelques scènes et donc de reprendre du poil de la bête...
Treponem Pal / Chronique LP > Weird machine
Avec un nom de groupe extirpé du passé, un nouveau line-up et un artwork immonde, le retour de Treponem Pal sur le devant de la scène pouvait laisser perplexe, les plus jeunes auront du mal à comprendre car ils n'ont pas vécu les années fastes du combo qui nous avaient quitté à son apogée. Alors forcément Weird machine n'a pas le même impact que ses deux grands frères mais on pourrait l'imaginer s'intercaler entre Excess and overdrive (qui a 15 ans) et Higher (qui en a 13) : l'acidité du premier, un peu de groove du deuxième, la puissance des deux et voilà 14 titres métal indus dans ta face (11 + 3 bonus pour la version dispo dans le commerce, les chroniqueurs doivent se contenter des 11 premiers). Au rayon destruction, on a le choix entre une éxecution rapide ("Planet crash", "Evil angel"), lourde ("Human attack") ou assez lente ("Freak machine"), le résultat est le même, on courbe l'échine face à la marche en avant rythmique (les Prong Ted Parsons à la batterie Paul Raven -RIP- à la basse savent y faire) et les assauts des guitares (qui me semblent plus aventureuses que par le passé). L'identité du Treponem Pal des années 90 était le chant de Marco et son travail sur les effets, aujourd'hui, c'est encore lui qui fait qu'on reconnaît très vite et à qui on a à faire ("Dirty dance", "Unclean"...). Treponem Pal c'est aussi la maîtrise du groove et de l'atmosphère planante ("Sonic life") qui peut flirter avec un certain romantisme ("One more time").
Une basse qui se love autour de vous, une voix qui vous hypnotise, des guitares qui vous lacèrent, une batterie qui vous ouvre le crâne, pas de doute Treponem Pal est bel et bien de retour, la Weird machine s'est remise en marche et s'est offert une cure de jouvence dans le bain d'acide du son d'aujourd'hui. Je voudrais bien voir la tête des "petits jeunes" qui vont découvrir le groupe avec cet album et se rendre compte qu'ils ont passé pas mal de temps sans profiter d'Excess and overdrive et Higher...