Thot est membre de Music Productive, et nous viens de Belgique, mélangeant allègrement acoustique, indus et électro, les éclats musicaux délivrés par ce projet sont multiples et versatiles. Influencés à première vue par NIN, mais pourquoi pas Radiohead, Thot est à rapprocher de MP d'une manière assez naturelle, même si le désir de l'introspection sonore et de la découverte harmonique sont plus prononcé ici.
Infos sur Thot
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Et ça tu connais ?
Rubrique :
MP
Du trip hop toolien... et français !...
Liens pour Thot
- thotweb.net: site du projet (387 hits)
- thot: MySpace (260 hits)
Thot discographie sélective
lp :
Delta
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live :
Méandres live
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ep :
Méandres
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ep :
Live at daFestival 2020
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lp :
Fleuve
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ep :
Hátíð Vinum
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lp :
The city that disappears
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ep :
The fall of the water towers
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lp :
Obscured by the wind
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ep :
Fig.1 - The apple trees lover
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Thot dans le magazine
Numéro :
Mag #61
On voulait absolument sortir un mag pour partir au Hellfest l'esprit tranquille alors on n'a pas chômé et voici le résultat ! Avec à l'affiche les Johnny Mafia (interview + chronique + photos + live report !) mais aussi d'autres groupes qui ont répondu à nos questions comme Dätcha Mandala, Sooma, Madame Robert, Junon, Killer Kid Mozart, Really Big Really Clever et un membre de la Fabsonic qui a permis à Tsar de se produire en "son immersif". Il y a aussi des questions de choix pour Seb Radix et d'autres qui éclairent l'emploi du temps de Stéphane Labas (directeur de la salle de l'Empreinte à Savigny).
Liens Internet
- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
- La Grosse Radio : le site de La Webradio Rock
- Keritsu : webzine rock indépendant de Lyon
Indus > Thot
Biographie > Thot
Interview : Thot, Thot à Tête
Thot / Chronique EP > The fall of the water towers
Un an et demi après l'album Obscured by the wind, Thot remet le couvert en changeant un peu le style comme le format. L'accroche est racoleuse certes mais The fall of the water towers, le nouvel EP de l'entité belge marque un virage (ponctuel ?) dans ce qu'est le registre créatif du groupe. Moins indus, moins frontal ou rock. Plus ambient aqueux, folk crépusculaire, post-rock luminescent aussi, aux confluents d'un doom industriel et d'un drone rituel obsédant, Thot joue avec les codes d'une musique qui se veut en constante mutation (le très beau "Endless flowers", un "Finally, I've found one" aux volutes de fumée opaque et narcotique).
The fall of the water towers est l'une des nombreuses pistes que le projet se devait de suivre du point de vue de son processus de composition afin de se renouveler, de se réinventer même, ce qu'il fait à la perfection sur "Grueenn", en conviant Colin Van Eeckhout d'AmenRa comme guest vocal de luxe. Le résultat est à la hauteur de l'attente. Exhalant un sentiment de résignation cendrée doublée d'une forme d'apaisement en noir & blanc ("Black fire swan"), ce avant de peindre des panoramas que l'on qualifiera aisément d'idylliques ("White dusty fur") et de s'offrir un final aussi massif que lancinant ("The march of the trees"). Intense et fascinant.
Thot / Chronique LP > Obscured by the wind
Après avoir fait pleuvoir une volée de singles sur la toile pendant plusieurs mois, Thot a enfilé son petit maillot et s'est jeté dans le grand bain en dévoilant enfin son précieux Obscured by the wind. 10 titres dévoilant sous tous les angles les multiples attraits de sa "vegetal noise music", un concept artistique en soit et une inspiration à aller chercher du côté de l'évidence Nine Inch Nails... bien que le groupe se soit depuis longtemps maintenant affranchi d'une influence potentiellement encombrante. Intrinsèquement, Thot est rock. Electronique et industriel aussi (d'où l'invariable comparaison avec NIN), mais l'entité belge évolue dans des sphères musicales où le croisement des genres est transversal, organique, sans cesse remis en question. Qu'on se le dise, on a affaire à du très lourd...
"Eolien", titre inaugural de l'album pose son sujet. Un peu moins d'une minute trente pour une immersion introductive dans l'univers de Thot. Les arrangements sont fouillés, le groupe tisse sa toile et "construit" ses atmosphères. La suite les fait voler en éclat avec le très énergique "Take a bow and run", torpille supersonique qui vient frénétiquement clasher les enceintes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Le propos est jeté en pâture par saccades, le ton est froid, l'ambiance clinique, mais le refrain accompli son rôle pour dynamiter l'ensemble et préparer les membranes auditives à un final endiablé et surtout des sequels immédiates qui vont sévèrement butiner les tympans une fois passé l'interlude "Dancing in the corn". "Moved hills" puis "Spellbound fields". Deux titres = deux tubes en puissance. Le clavier enclenche la machine, le chant emporte le tout avec lui et derrière les musiciens envoient la sauce.
Des riffs de tueur, un rythme endiablé et un tout parfaitement emballé, le premier des deux titres assomme littéralement la concurrence quand le second fait danser l'auditeur sur ces corps inconscients dans une transe électro-rock littéralement addictive. On s'incline. Mais on n'est encore qu'à la moitié de l'album et si "Blue and Green (are melting down in a seed)" est une ballade trip-rock électronique en mode "vegetal noise music", "Ortie" est une énième démonstration de la capacité qu'a Thot à enfanter des singles imparables. Un gimmick rock qui pulse dans les éprouvettes, un refrain qui savate et au milieu des riffs et arrangements qui envoient du bois. On arrête-là ou il en fait encore ? OK, alors on enchaîne avec un nouveau hit et un "Solid insecure flower" qui vient faire définitivement sauter la banque avant que "The hour speller" ne distille son substrat "vegetal noise" aux pulsations digitales. Les textures industrielles et électroniques enveloppent les mélodies, les machines jouent leur rôle et les instruments, leur partition à la perfection. Et alors que l'éponyme "Obscured by the wind" vient boucler la boucle et baisser le rideau, on se dit alors que l'on aura rarement eu entre les mains un album aussi techniquement (et artistiquement) maîtrisé. Limite indispensable.
PS : la "vegetal noise music", ça te paraît toujours abstrait ? Normal mais en même temps l'album est en écoute intégrale juste en dessous.
Thot / Chronique EP > Fig.2&3 - Stories of the hills mover and the fields tuner
Alors qu'un premier single digital a vu le jour au coeur de l'hiver sous le nom de Fig.1 - The apple trees lover, Thot as dévoilé sa séquelle aux premières heures de l'été avec Fig.2 - Stories of the hills mover and the fields tuner (incluant au passage le premier single, histoire d'être complètement exhaustif). On prend donc la bestiole dans le bon sens en lançant les hostilités avec "Moved hills" et son intro orientalisante avant qu'une tornade rock indus sauvage ne s'abatte sur les enceintes. Du NIN vs 65daysofstatic dopé par une injection de testostérone en IV, Thot lâche les chevaux d'entrée de jeu et commet son single ultime. La suite, répondant au nom de "Spellbound fields" envoie du très lourd et voit le combo belge allonger le format "3'30" du single "Moved hills" pour l'étendre le temps de quelques 7 minutes et 13 secondes qui pour autant ne démarrent plus calmement. Grosse densité sonore dès l'attaque, cocktail rock dur/indus cautérisant par la suite, démonstration de force peu commune au final ; et voici donc un nouveau tube à mettre au tableau de chasse. On l'a compris : Thot balance du lourd.
Petit flashback avec Fig I, également présent au tracklisting avec "Solid insecure flower", single abrasif, compact, électrique et turgescent. Une mélodie qui serpentent autour de geysers indus rock qui jaillissent de toutes parts, pulsations électro, trame pop vénéneuse sur arrangements ambient/rock/electro, Thot sature l'atmosphère de cette "vegetal noise music", qui fait sa particularité. Une griffe sonique caractéristique de l'univers de son géniteur et dont la variation immédiate, un remix signé Mashed Paper Klub propulse ledit single dans des déferlantes drum'n'bass qui percutent les tympans en même temps qu'elles retournent le studio. Une rythmique frénétique, une mélodie qui gagne en effervescence ce qu'elle perd en sens de la mesure, on oublie l'élégance pop pour s'en aller vers des contrées digitales où l'électro ne se conjugue qu'au son du matraquage des sens. Qu'on se le dise, avec ce remix en forme d'ogive thermonucléaire, les nights clubs vont voir leur dance-floor brûler. D'ailleurs voici en guise de final une cover du "Waters of Nazareth" de la hype "cash" machine qu'est le duo Justice. Et si la version originelle ne présageait au départ rien de bon, la version revue et corrigée "by Thot" met un bon coup de latte à celle des frenchies et démontre qu'avec une belle puissance de feu et un peu de talent, on peut prendre un titre quelconque d'un groupe miteux et en faire quelque chose qui clash dans les tuyaux.
Thot / Chronique EP > Ortie
Beats électrisants, un clavier qui parcourt l'épiderme, la mécanique se met en branle, Thot distille un rock industriel dont la fluidité n'est pas sans évoquer Nine Inch Nails. Ortie, single digital également livré sur support vinyle est ici un morceau décliné en 3 versions. L'originelle, signée Thot himself et qui, emmenée à un tempo particulièrement élevé délivre un substrat "vegetal noise" cold-wave unique et percutant. Agile et branché sur courant alternatif, "Ortie" jailli sur la platine, enflamme les enceintes et contamine l'auditeur alors placés sur des chardons ardents (sic). Une mélodie vénéneuse, qui serpente entre nos neurotransmetteurs là-même où poussent les germes de notre addiction future au rock industrialo-végétal de l'entité belge.
Comme à son habitude, Thot est bien entouré et, après avoir remixé plusieurs de ses congénères (cf : le projet Thot vs Friends notamment), a confié la relecture d'"Ortie" à quelques camarades de jeu de plus ou moins longue date (aMute et Moon Prototype pour la version digitale) mais également... à lui-même, sur "Ortisme" et "Ortite". Deux versions revisitées d'un même morceau en forme de hit absolu. "Ortisme", titre sursaturé, machines lancées à pleine vitesse et arrangements soignés, on se laisse emballer par l'efficacité d'un remixe qui suit assez fidèlement la trame initiale pour en proposer une alternative, efficace et de fait convaincante. Troisième et dernière acte avec "Ortite", une deuxième re-combinaison musicale encore plus intense que la précédente. Alliage musical à la puissance évocatrice rare, beats qui claquent dans les enceintes, mélodie explosive et feeling enfiévré, cette "alternate version" rend justice (sans jeu de mot foireux) à un single définitivement addictif. A suivre de très près, comme d'habitude...
Thot / Chronique LP > The huffed hue
Troisième production pour Thot, The huffed hue regroupe 9 titres autoproduits. Depuis Red thistles and hopeless ants, Thot a rejoint Nord Elektronik aux côtés de Joshua notamment, et fait des remix pour les groupes Nunk et Dollsex.
Plus aggressif, plus incisif, The huffed hue se veut plus proche électroniquement d'une amorce d'égratignures musicales, de griffes sonores contagieuses, sur "Black functionnal area" par exemple, que son prédécesseur plus reposé et stable. "Green disfunctionnal area" fait dans l'anamorphose sonore, une perfusion d'ondes qui se mettent en place petit à petit, l'anarythmie faisant place à un régime stationnaire, envoutant et envouté par un violoncelle grave et omniprésent.
"The 3rd act" déroule ses bandes de papier de verre, ouvrant le passage à un industriel "I need more", en demi-teintes, camouflé, entre indus et cold-wave, basse vibrante, le tout suivant un chant affrontant le brouillard sans hésiter, accélération et décuplage binaire version Ministry. L'univers de Thot étend son influence au-delà dela dimension acoustique, le graphisme de The huffed hue est particulièrement soigné, reflet de leur site web, immersion dans un monde floral. Thot se fait intimiste sur "The noise that remains part 1", débranche sa guitare, crache ses trippes, se fait plus enjoleur sur la partie 2.
Thot / Chronique EP > Red thistles and hopeless ants
Red thistles and hopeless ants tire son inspiration dans un champ géant remplis de chardons couleur charbon, d'iris blancs, de quelques chardons rouges, mais encore et surtout de quelques fourmis errantes et dubitatives, gambergeant dans cet espace subliminal plongé sous un déluge électronique. Le décor mis enplace, Thot plante dans cette étendue un édifice électronique, avec grands renforts de samples, que les accros du The Fragile de NIN soupçonneront.
Notre chardon bienveillant (rien à voir avec Bourriquet ou les chardons anglais), ondule au gré du vent de "White Iris" ou surtout de "Somewhere deleted" à la voix lancinante qui fluctue lentement. Plus rock, "Solid insecure flower (blossom)" grésille, ronronne même, s'enfonce dans le brouillard, se rompt le coup sur un piano avant de céder la place à un "Styghmate insidis" qui claque sur des accords de pianos répétitifs, et laisse une plus grande envergure à la voix qui n'en devient que plus agréable. Collages, assemblages, Thot manie avec dextérité le ciseau et le pot de glue avec une petite touche épineuse comme sur le très bon "Styghmate insidis" qui implose en millions d'étincelles, ou le particulièrement serein "White murder".
Red thistles and hopeless ants vibre, et sonne lentement, on lui reprochera juste son aspect un peu trop The Fragile.