Thot - The fall of the water towers
Un an et demi après l'album Obscured by the wind, Thot remet le couvert en changeant un peu le style comme le format. L'accroche est racoleuse certes mais The fall of the water towers, le nouvel EP de l'entité belge marque un virage (ponctuel ?) dans ce qu'est le registre créatif du groupe. Moins indus, moins frontal ou rock. Plus ambient aqueux, folk crépusculaire, post-rock luminescent aussi, aux confluents d'un doom industriel et d'un drone rituel obsédant, Thot joue avec les codes d'une musique qui se veut en constante mutation (le très beau "Endless flowers", un "Finally, I've found one" aux volutes de fumée opaque et narcotique).
The fall of the water towers est l'une des nombreuses pistes que le projet se devait de suivre du point de vue de son processus de composition afin de se renouveler, de se réinventer même, ce qu'il fait à la perfection sur "Grueenn", en conviant Colin Van Eeckhout d'AmenRa comme guest vocal de luxe. Le résultat est à la hauteur de l'attente. Exhalant un sentiment de résignation cendrée doublée d'une forme d'apaisement en noir & blanc ("Black fire swan"), ce avant de peindre des panoramas que l'on qualifiera aisément d'idylliques ("White dusty fur") et de s'offrir un final aussi massif que lancinant ("The march of the trees"). Intense et fascinant.