Selon tes lectures, tu verras que Th3ory donne dans le cyber nu-metal ou l'electro-core, ce à quoi j'ajouterais indus dansant pour revenir à la base de leur musique, à savoir l'utilisation des machines pour colorer des rythmes ultra binaires. Déjà auteurs d'un EP en 2019 (Prometheus), les Toulonnais refont surface après des mois de pandémie qui ont coupé leur envol mais leur ont permis de travailler et de revenir avec un son plus propre, des titres encore plus carrés et un véritable show quand ils se produisent en live.
Tu l'as compris, le combo envoie un métal qui pulvérise tout sur son passage grâce à des rythmiques qui donnent autant dans le groove (le boulot de la basse est assez remarquable !) que dans le matraquage de beats, de ce côté-là, la comparaison qui me vient assez rapidement en tête c'est Shaârghot (voire 1Kub), quand il faut que ça défonce avec le smile et que ça procure l'envie de danser n'importe comment, ils sont là. La singularité de Th3ory (c'est pas leur nom !) vient de l'intégration de nombreux codes issus du néo-métal (du slap, du chant hip-hop, des hachures, l'accordage assez bas...) et renvoie à une longue liste de groupes qui ont utilisé un peu l'électro pour se faire remarquer (Static-X, Spineshank, Disturbed, Mudvayne...), ici, les curseurs sont poussés beaucoup plus loin et la fusion des genres rend les limites bien plus floues. Un peu comme si Korn et Skrillex avaient travaillé ensemble et ne s'étaient pas contentés de quelques petites touches enrobées de miel (les mélodies de Jonathan Davis sont belles mais ça ne colle pas trop avec la nervosité des parties électro).
Si tu fais un truc qui te tient à cœur, fais-le à fond, Th3ory aime faire danser les gens et le nu-metal alors ils y vont à fond et ils ont raison ! C'est efficace et désormais, je les attends sur scène où d'autres avant eux ont assuré de gros shows (Skinny Puppy, Rammstein ou nos Shaârghot !).
Publié dans le Mag #52