C'est sous le nom de Tempsion que Frédéric Temps, délégué général de L'Étrange Festival, exerce ses talents de multi-instrumentiste. Influencé par des artistes mêlant le brassage des instruments tel que Fœtus, Frédéric est un véritable peintre sonore trans-genre autant à l'aise avec l'électronique que l'acoustique. Son premier méfait, Rectifier, n'est pas passé inaperçu en 2005 auprès de la presse. Sorti en format combo CD+DVD, cet album se voulait à la croisée des expressions artistiques entre images animées et explorations-expérimentations sonores. En 2011, Tempsion remet le couvert avec There is no reason to believe that music exists !, un double-album comptant la participation de Black Sifichi (Brain Damage, Elastik, Ez3kiel), de Charley James (The Kitphonik System), du duo Perraud-Galiay de Big Pop et de Jean-Philippe Morel (de Fœtus justement). Cette sortie a pu être possible grâce au label L'Etrange Sonothèque, émanation musicale de L'Étrange Festival.
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Et ça tu connais ?
Rubrique :
Big Pop
Duo free-rock au service de l'improvisation et de l'expérimentation...
Liens pour Tempsion
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Tempsion discographie sélective
lp :
The golden program-mm
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Liens Internet
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- ThePRP : le site alternatif américain de référence
- Sefronia : des tonnes de chroniques !
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Tempsion / Chronique LP > The golden program-mm
Pas loin de 10 ans après le double CD There is no reason to believe that music exists !, on n'aurait pas misé beaucoup sur le retour de Tempsion sur ces pages. C'était mal connaître Frédéric Temps, l'homme derrière ce projet malfaisant, et accessoirement fondateur de l'excellent L'Étrange Festival, il a visiblement pris son... temps ! Cette entité musicale nous a laissé le souvenir d'une œuvre extrêmement mouvementée et transgenre, le type d'art qu'on ne conseille pas à tout le monde. The golden program-mm, même s'il est différent, n'est pas en reste. Ce troisième album a été enregistré avec des protagonistes de la scène électronique expérimentale et jazz tels que les vocalistes Black Sifichi, qu'on ne présente plus (Elastik, Ez3kiel, Rodolphe Burger), et Sayoko Papillon (Dosage, Winter Mass, Jac Berrocal), mais également avec Erwan Le Guen, violoncelliste de son état. Les programmations ont été assurées par Charley James tandis que la production a été confiée à Denis Lefdup, soit en grande partie, la même équipe que l'album précédent. Tempsion est une famille, et quoi de mieux pour ne pas altérer l'essence de ce projet collectif sérieux et digne d'intérêt.
Dès les premières écoutes intégrales, on se rend assez vite compte que The golden program-mm se veut plus accessible que ses prédécesseurs et fait le yoyo entre plages électroniques très rythmées et influencées par le big beat/breakbeat des années 90 (on pense bien évidemment à Prodigy mais aussi, dans une moindre mesure, à la ligne artistique opérée par Bowie avec 1. Outside), et des moments plus calmes mais non moins tourmentés, crédités par des morceaux hors du temps ("Ethel's corner" ou sur "W.I.S", hommage à Delia Derbyshire, fondatrice de la musique électronique concrète anglaise) qui servent d'équilibre et de respirations. Ici, les mélodies orchestrées se mêlent au vacarme martial et soigné, mais également à une savante fusion électroacoustique qui peut agir avec facilité sur notre psychisme. The golden program-mm - dont le titre est un clin d'œil à Aldous Huxley et son ouvrage "Les portes de la perception", ou comment notre perception de l'avenir est totalement fausse et révèle une certaine ignorance - peut accentuer cet effet par les types de chants qu'il propose (voix d'outre-tombe, cartoonesque ou échantillons perturbants) pour démontrer par des détails sa singularité. Une patte artistique assez unique pour une œuvre folle mâtinée de grooves et de bizarreries, prenez donc soin d'attacher vos ceintures avant d'écouter cette galette.
Publié dans le Mag #41
Tempsion / Chronique LP > There is no reason to believe that music exists !
Parmi les nombreux disques que nous recevons au sein de la rédaction du W-Fenec, il y a une infime catégorie, mais de moins de moins rare, que l'on pourrait qualifier de "transgressive". Le genre d'œuvre qui sort du format tous azimuts et qui te fait prendre conscience qu'il existe encore, fort heureusement, des artistes qui sont prêts à te refourguer une migraine pendant plus de deux heures. C'est le cas de Tempsion, projet orchestré par un seul homme, Frédéric Temps, entouré de figures de l'expérimentation électronique et acoustique, tels que le caverneux vocaliste Black Sifichi, le duo déjanté et copains de label Big Pop et Charley James de The Kitphonik System). Coutumier du fait, L'Etrange Sonothèque a le chic pour emmener ses auditeurs vers des territoires sonores en friche où la liberté d'expression est le seul crédo.
Enregistré sur un laps de temps de quatre années, les 23 morceaux de ce There is no reason to believe that music exists !, répartis sur 2 CD, apportent leur lot de surprises selon le moment de lecture, une juxtaposition de tons et d'ambiances différentes selon les envies et les références de son géniteur. Cet album est à la croisée de l'ambiant et du free-rock parsemé d'influences jazz et de bricolages assumés. Chacune des pistes regorge d'une multitude de références musicales plus ou moins évidentes où l'on croise, au hasard, la déflagration d'une fusion funky 80's à la sauce Frank Zappa où la basse slappée répond à des frappes chirurgicales, de l'indus tribal pas loin d'un The Young Gods ou d'un Killing Joke, un ensemble de collages d'échantillons divers, des nappes de claviers flippantes, des chœurs frissonnants et j'en passe. A cela, vous ajoutez la verve trépidante de Black Sifichi donnant une amplitude certaine aux morceaux et vous obtenez un magma bouillonnant abscons aux premières écoutes mais qui se digère plutôt bien par la suite.
There is no reason to believe that music exists ! est une œuvre mutante mixée par Denis Lefdup, compositeur avec son frère des génériques de l'émission "L'œil du cyclone" sur Canal + dans les années 90's, une collaboration presque logique à la vue du patchwork sonore de Frédéric Temps. Notez que ce double-album contient une reprise de "Quiet village" du pianiste Martin Denny, l'un des inventeurs de l'Exotica, un mix de jazz et de musique polynésienne. Encore une référence de trop pour un esthète incompris ?