Sybreed - The pulse of awakening (LP) Groossssssseeee tuerie ! selon Pierrot, le nouveau Sybreed est... une grosse tuerie oui. Enfin presque. The pulse of awakening ou la petite séance de démontage power death indus mélodique en règle de l'hiver. On l'a compris, les Suisses sont de retour pour un troisième opus, toujours propulsé dans les tuyaux avec le concours de Listenable Records, ce label hexagonal qui devient mois après mois de plus en plus gros (Gojira, Kruger, The AmentA quand même...), et enregistré par une sommité du genre en la personne de Mr.Rhys Fulber (Front Line Assembly, Fear Factory, Nailbomb... rien que ça). Et pour le coup, les Sybreed n'ont pas fait le voyage pour rien. Gros riffs taille patron passés à la sulfateuse sonique, rythmiques tronçonneuses martelées à coups de double pédale frénétique, des litres de mélodies déversées sur des vocaux death carnassiers. Que du lourd. Ou presque. En clair, cet album respire l'efficacité brute du groupe dériseux de compiler sa sauvagerie harsh indus et ses velléités mélodiques new wave le temps d'un album gorgé de hits cybernétiques destinés au matraquage systématique des tympans ("Nomenkaltura", "A.E.O.N" monumental) quitte à parfois pousser le bouchon un poil loin (un "Doomsday party" un peu "facile" dans son inspiration EBM).
Metal indus surpuissant et ultra-moderne, un cocktail détonnant et survitaminé servi ici glacé par des Suisses ne laissent rien au hasard et soignent leurs atmosphères, cliniques et décadentes à souhait avec des titres éloquents ("Kill joy", l'énorme "I am ultraviolence"), des nappes industrielles oppressantes et toujours cette arrogance de moyens toute entière mise au service d'un double objectif unique : le pilonnage métallique anesthésiant et l'apport mélodique qui ne fait que rendre cet The pulse of awakening encore plus destructeur. "In the cold light" (très classe), "The lucifer effect" (un peu faiblard...), les titres s'enchaînent et le groupe maîtrise plutôt bien son sujet. Pourtant, malgré cette puissance à l'impact, on l'a senti à quelques reprises (surtout après des écoutes répétées), Sybreed a vraiment mis la sauce niveau mélodie, à telle point que c'est parfois too much et que ça a au final une légère tendance à calmer l'ardeur d'un album qui perd y perd en brutalité crasse ("Love live blood", cover de Killing Joke, "Meridian A.D"). De fait, si la puissance du groupe est évidemment incontestable, on se prend à imaginer ce que donneraient les Sybreed s'ils nous sortaient un disque plus frontal, hargneux et sans concession. Mais dans l'immédiat, le groupe a fait le boulot, assumant d'ailleurs ses aspirations mélodiques. Et si la place de big boss de la scène cyber indus metal était vacante, après le passage des furieux, ils n'y a plus aucun doute sur l'identité du nouveau king de la catégorie. De toutes les façons, les Suisses ont mis une grosse marave à la concurrence qui est encore en train de compter ses dents. Une tuerie absolue ? Humm presque. Un très bon album ? Assurément.