sybreed_antares_digipak.jpg Avec Slave design et son metal-indus qui mitraillait la concurrence avec une précision diabolique, les Sybreed avaient démontré qu'ils avaient la puissance de feu d'un croiseur doublée d'un côté très chirurgical que leur envie encore aujourd'hui l'US Air Force en Irak. Avec Antares, le moment est venu de confirmer avec un nouvel opus plutôt attendu par les amateurs du genre. Et si le début de l'album cherche à tout prix à accrocher l'auditeur avec un single métallique qui tamponne ("Emma 0") en mode : "mélodie efficace et hurlements ravageurs pour faire transpirer les amateurs de sensations fortes", Sybreed met le paquet et ça se ressent d'entrée. "Ego bypass generator" et surtout "Revive my wounds" démontrent qu'au rayon, brisage de nuques et palettes de riffs metal indus, les petits suisses n'ont rien perdu de leur savoir-faire. Le résultat est puissant, mélodique, compact, parfaitement homogène et dévastateur. Un petit côté Fear Factory, un plus gros Soilwork, Sybreed appuie sur l'accélérateur, usant à loisir de la double pédale en même temps qu'il met en avant les machines sur "Revive my wounds" et "Isolate". Certes, le mélange metal ultra-mélodique à la limite du mainstream, arrangements indus et grosse machine bulldozer peut parfois agacer mais dans le genre, "compresseur de tympans", les suisses en tiennent une bonne couche. D'autant que l'alternance chant clair mélodique/ hurlements dévastateurs permet également d'aérer l'album, évitant les trop longs passages où ça ne fait que gueuler. Du bon gros son, alliant métal cybernétique, petites fulgurances thrash, chant aux tendances new-wave (et oui, le chanteur est apparamment un inconditionnel du genre...), Sybreed impose son style, que l'on aime ou pas, mais le fait sans jouer la demi-mesure. Aussi, "Dynamic" et sa batterie épileptique gorgée de claviers envoie directement son alliage musical dans les tuyaux sans crier gare, le tout pour nous labourer les tympans avec l'insouciance d'un jeune premier. Et dans le genre, les suisses y vont gaiement. En clair, la batterie claque comme un string de jeune fille en fleur à un concert de Tokio Hotel, les guitares sont aussi cinglantes que massives ("Neurodrive", "Ex-Inferis") et le groupe distille son metal hybride le temps d'une petite douzaine de compos trempées non plus dans l'azote liquide des débuts, mais carrément dans l'acide sulfurique. Ce qui n'empêche pourtant pas Sybreed de passer complètement à côté de son sujet ("Orbital") pour mieux se reprendre avec le vertigineux et très percutant "12 megatons gravity". Harsh indus, metalcore cybernétique, le deuxième opus des suisses signe le croisement parfait de l'homme et de la machine sur une galette qui a le mérite de défourailler à tout va, sans complexe ni retenue.