Prise de tête avec ma copine pour une blague à la con, commande de dernière minute et un fax qui lâche, mon vélo défoncé une fois de plus m'offrant une ballade au milieu de la pollution, plus de bouffe dans le frigo et voila mon ventrou annonciateur que la viande des baozi du matin est resté trop longtemps suspendu sur les étalages du marché, yuuuuuum, et là, assis sur mon trône alors que l'ombre attaque mon cerveau, révélation : Ca ,c'est un moment ChengShi.
Eléctro apaisante matinée de lignes agressives de guitare et de boucles, renouvellement du soi et volonté de s'auto-impliquer dans sa propre vie, à l'encontre des évènements. Ca sonne Bouddhiste dans l'esprit, ça l'est, The Swamp originaires de Guangzhou, se veut non religieux mais certaines idées se justifient d'elles même.
Musicalement, à l'instar de YuFei's Door, c'est bercé dans l'éléctro soft aux riffs de guitares ascendants. Mélange de Manta Ray et de Nihil avec une louche de Future Sound Of London, à la fois plus calme et plus acéré, le tout en même temps. On oubliera vite les points faibles tel "Little deer" à l'écoute des insertions D'n'B de "U say", du lyrisme de textes tels "2D" et des merveilles instrumentales que sont "Uproar", "Cure" limite Trip Hop ou "Crowded, tired") aux boucles robotique-organiques.
L'album dépeint l'aliénation rampante dans les villes et sociétés post-modernes chinoises. Loin d'être sombre, l'album apporterait plutôt une solution, assez Chinoise, on ne se plaint pas, on offre sa vision contre vents et marées, en invitant au voyage plutôt qu'en s'imposant. La théorie 2D, je ne peux aller que à droite ou à gauche, je constate que le ciel est bleu, j'en suis heureux, mais concrètement, je ne peux aller que à droite ou à gauche, donc pourquoi s'en faire à rêver des choses impossibles, alors que je pourrai essayer de transformer la droite en quelque chose d'encore plus bleu, me laissant mon inspiration à portée, intouchée.
Certains titres font la par belle au chant, d'autres se centrent sur l'éléctro ou les guitares. L'album suit un enchaînement parfait, tout en étant tout sauf linéaire, nous faisans oublier le CD, nous collant les mélodies directement dans l'oreille.
Atmosphère similaire à Cool Fairyland, dans le sens ou l'on s'imagine post nirvanique (non pas le groupe mais l'aboutissement de soi), comme sur l'hypnotique "Dayspring" et ses rythmiques composées de riffs et larsens : Jour/J'ouvre les yeux/La danse de l'ombre de la fenêtre/réchauffe mes yeux fatigués/C'est finis/C'est fini.
Me voila à marcher dans un monde blanc illuminé, libre, vide et seul ? ... et la on reprend le sourire aux lèvres : "Je suis libre".
A définitivement conseiller aux amateurs de bonne fusion éléctro rock, de trip hop sous testostérone, et à ceux dont le cerveau ne demande que ça pour voyager.
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Re: / City
Terrier : DTC
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