Stupeflip - Stup virus Cinq années sans que Stupeflip n'ait tenté de terroriser la population avec son mélange de hip-hop et de variété, c'était sûrement trop pour la mystérieuse organisation du C.R.O.U. Alors après un crowfunding digne de figurer dans le Guiness des records, le groupe lance sur les ondes un premier titre pour tous les lapins-hiboux : "Pour les Zouzs". King Ju balance son hip-hop efficace et tranchant. Le morceau fait bien le taf mais nous sommes prévenus : ce n'est en aucun cas le nouveau Stupeflip ! Six mois plus tard, l'album Stup virus se pose dans les bacs...

"Intro" classique rappelant que le C.R.O.U est une organisation fondée en 1972 pour terroriser les populations. Quand on découvre Stupeflip pour la première fois, c'est une amorce qui permet de s'immerger direct dans leur univers loufoque. Mais au bout de quelques années, c'est un peu comme un running gag : c'est bon mais faut pas trop en abuser ! Bien heureusement, "The Andidote" nous sort de la mélasse avec le phrasé de King Ju qui scie les pattes aux psychopathes. Le refrain bien plus pop rentre dans les crânes à coup de hache et c'est reparti pour un tour : comment bouffer du stup sans choper la myxomatose ? Plus sombre, Stupeflip nous embarque dans "Creepy Slugs" qui fournit sa dose de textes alambiqués. Tout le long du morceau, une petite alarme sonne et donne quelques reliefs psychédéliques au flow des membres de Stupeflip. La troisième piste est comme l'intro et franchement : ça commence à bien suffire ! Pas grand chose à reprocher à des titres comme "La seule alternative", "The solution" et "Stup virus" sur la forme. Par contre sur le fond, les morceaux manquent un peu d'inspiration dans les textes. Le crou, toujours le crou, nous sommes bien loin de l'époque où sonnait "Le spleen des petits" ou "Les monstres". Mais le groupe fait bien les choses. Quand la pop synthé de "Lonely loverz" pointe le bout de son nez, mes oreilles saignent et je suis prêt à tout pour revoir le hip-hop de fou malade du Stup ! C'est alors que le C.R.O.U sort de son chapeau Colette pour deux featurings plutôt fou-fou. Stupeflip revient en mode hardcore sur "1993". Frappant, nostalgique et hargneux, c'est sans aucun doute le titre le plus réussi de l'album d'un point de vue de la créativité. Cela dit, même quand King Ju débite du n'importe quoi (exikitapélogué belmaksakt Tepac élimatol sépascséploqué) ça passe bien et c'est peut être là le plus impressionnant !

Stup virus prouve que le groupe en a encore sous la pédale. En virant son délire avec Sandrine Cacheton et quelques petites bidouilles pop, Stupeflip pourrait faire un vrai disque de hip-hop et réaliser un virage dans sa discographie. Pas évident que cela soit dans le prévisionnel, tant le groupe est soucieux de ne pas se prendre au sérieux. Au delà du IV, les "Rocky" ça sentait méchamment le réchauffé. Que nous donnera Stupeflip la prochaine fois ?