En 2013, le réalisateur Bernard Tanguy sort sur les écrans le moyen-métrage "Parenthèse". La comédie française se transforme en long-métrage à peine trois années plus tard. À cette occasion, Stupeflip se jette dans le 7ème art en signant la B.O du film. Onze titres sont enregistrés mais trois resteront au placard. Pour fêter les dix ans de cette bande originale, Stupeflip a sorti en 2023 une galette avec l'intégral des titres mis en boite à l'époque. Parenthèse, une B.O évidemment loufoque de onze titres pour vingt-quatre minutes d'aventure.
Comme une évidence, "Opening" fait l'ouverture de l'album. Le synthé traîne avec lui une ambiance mélancolique. La patte de Julien Berthélemy est perceptible dès les premiers instants. Le morceau instrumental pourrait tout à fait faire l'intro d'un album de Stupeflip. Sur l'ensemble des compositions, deux seulement sont agrémentées de paroles. "Don't want to cry anymore". Un son digne des années 80. Le synthé crache un son électro-dance. Deux types de chants conduisent le morceau. Une voix aiguë répétant le même mot inlassablement. Une voix plus grave avançant un texte sur un anglais haché, parlé et volontairement malmené dans l'accent. "Wilisi you again" propose une petite balade mélancolique au synthé sur laquelle il convient de fermer les yeux pour se laisser porter.
Le reste des morceaux est donc instrumental. Quand le morceau éponyme débarque, nous avons une véritable symphonie. C'est une boucle hypnotique habillée de milles sonorités. "Parencool" et "Italian serenade" sont des hymnes adolescents pour se laisser glisser sur la plage, le cœur brisé. Une ambiance que les quinquagénaires du film se permettent le temps d'une parenthèse de vie. Bien sûr, Stupeflip guette et pointe le bout de son crou de temps en temps. La composition la plus criante est certainement "Alice's theme". Le sample est assez proche du "Spleen des petits" (2011 - The hypnoflip invasion). "Tech vacances" apporte aussi un son sombre sur lequel King Ju ou Cadillac auraient pu cracher leur flow.
Parenthèse est un détour unique dans la discographie de Stupeflip. Bernard Tanguy a sans doute apprécié faire appel à la formation de Julien Barthélemy. Nous pouvons d'ailleurs noter qu'il a été le producteur du dernier album en date du groupe : Stup forever (2022).
Publié dans le Mag #59