Sidilarsen - Machine Rouge Voilà que débarque en cette fin d'année le quatrième album studio des Toulousains de Sidilarsen, quintet qui voilà presque 10 ans marquait une jeunesse assoiffée de "dance-métal" via leur excellent Biotop. Seulement voilà, cette jeunesse a grandi, tout comme le groupe, et, pour une partie d'entre elle, s'en est peu à peu désintéressée et, par conséquent, n'a plus trop suivi les nouvelles aventures de la bande de Didou et Viber. Fort heureusement pour la formation, une autre génération a fait surface et a pu découvrir les Toulousains avec des albums différents, plus ouverts et plus irréguliers que d'antan. Normal, me direz-vous, il n'y a que les monstres AC/DC ou Motorhead qui peuvent tenir autant d'années en jouant le même registre musical qu'à leurs débuts.

Sidilarsen est imperturbable. La bande n'a jamais lâché l'affaire si bien qu'avant même la sortie de ce Machine rouge, elle nous dégotait LE plan de com' des familles à savoir se déplacer dans la France entière pour distribuer gratuitement à ses fans son nouveau CD single "Le meilleur est à venir". En résumé : du producteur à l'auditeur, sans passer par la case départ (et sans toucher 20,000 euros). Dans un tout autre registre, cela rappelle drôlement un certain François Bayrou et son bus au colza lors de la campagne présidentielle de 2002 (pour le résultat que l'on sait). L'idée est certes plaisante mais quel est l'intérêt de cette démarche si quelques mois plus tard tu retrouves ces mêmes personnes à la fin de ton concert ? Quelques mois plus tard, un clip assez banal, mettant en scène le groupe jouant en compagnie de deux charmantes demoiselles à la chorégraphie discutable, tourne sur le net puis enfin l'album parvient jusqu'à nous par le truchement de New Track Music et Musicast.

Machine rouge est une suite sans surprise d'Une nuit pour sept jours, Sidilarsen renouant avant ses bases électro-rock-métal, ses loops chaloupés, ses gros riffs tranchants, ses refrains parfois trop évidents, ses voix qui se croisent et qui, par moment, le sont avec des invités de luxe (Mouss et Hakim de Zebda sur "Offensifs" notamment). Cette rengaine où, au final, on se dit que seuls les noms des titres changent. Ce nouvel opus est certes bien écrit, la production et les arrangements restent, comme à l'accoutumée, très soignés mais semblent un peu rébarbatif à la longue malgré l'envie de varier les plaisirs. Autant on se complaît dans les titres aux riffs mastocs ("Le meilleur est à venir", "Fantasia", "Densité"), aux rythmes électro performants ("Offensif", "Absolu") ou à ceux qui sentent bon le retour aux sources ("Paradis perdu", "Back to basics"), autant la déception se fait sentir à l'écoute de morceaux plus mous du genou ou téléphonés ("A ton égo", "Vie passionnée"). Prévisible mais efficace, ce Machine rouge saura satisfaire amplement les initiés. Pour les autres, ils espéreront juste que "le meilleur reste encore à venir". A moins qu'il ne soit déjà derrière nous ?