04/10/23 Sébastien Guérive dans la clareté obscure : L'artiste Sébastien Guérive revient avec un nouvel album long format le 10 novembre, Obscure clarity. La sortie est annoncée via Atypeek Music et The Orchard(...)
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Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
Moins conceptuel qu'Omega point, Obscure clarity, titre de cet album instrumental, permet de mettre en lumière l'oxymore ou comment réunir deux idées opposées. Celle-ci est la version anglophone d'un extrait de Corneille ("Cette obscure clarté qui tombe des étoiles", Le Cid) et joue avec la variation de la luminosité pour nous faire perdre nos repères. Un classique du cinéma que l'on retrouve aussi souvent dans les écrits qui évoquent la musique. Ce nom est décliné en 4 mouvements mais nous n'avons, sur disque, pas le troisième. Très électroniques et pures, il est davantage question de clarté sur ces trois pistes comme sur le reste de l'album, les graves (et donc l'obscurité) n'ayant que peu de place ici... Dans ma chronique de l'album précédent, j'avais évoqué le zen, il est toujours présent puisque la musique est assez relaxante et plusieurs titres trouvent leur nom dans le sanskrit (titres qu'on peut traduire par des mots comme souffle, souffrance, paix, dieux et déesses). La culture indienne inspire Sebastien Guérive, mais ne marque pas son travail dont les sonorités viennent davantage du futur que de l'Asie. Si tu veux faire un voyage immobile, tu sais ce qu'il te reste à faire.
La création de la musique d'un film de Science-Fiction, voilà le pitch de cet Omega point, nouveau projet de Sébastien Guérive qui ne s'en contente pas car il crée aussi un show fait d'images et de formes pour donner du relief à ses morceaux électroniques. Le point Oméga est un concept philosophique inventé par Pierre Teilhard de Chardin, c'est à la fois un point de départ, un cheminement et un aboutissement, c'est "le point ultime du développement de la complexité et de la conscience" qui existe déjà, il est la cause comme un objectif. En tout cas, c'est ce que j'en ai compris via Wikipedia. Un concept transcendantal qui laisse grandes ouvertes les portes de la perception et invite à des voyages tant physiques (tant est que l'on puisse rejoindre les différentes étoiles que sont "Bellatrix" ou "Zaurak") qu'émotionnels. Sur ce plan-là, c'est musicalement très réussi car les différentes pistes élaborées par le Nantais nous enveloppent délicatement, les sons ont beau être synthétiques (mis à part quelques passages de guitare signés Manuel Adnot et des bouts de claviers de Laurent Hilairet), ils apportent beaucoup de douceur y compris quand le rythme se durcit ("Adhara"). Car si c'est un film de SF, ce n'est pas spécialement un film d'action, on est davantage dans le contemplatif ou l'introspectif que dans les poursuites X-Wing vs Chasseurs TIE. Je pense que si je faisais du yoga ou de la sophrologie, cet opus aurait largement sa place dans mes oreilles dans ces moments où l'on vise la plénitude.
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