Moins conceptuel qu'Omega point, Obscure clarity, titre de cet album instrumental, permet de mettre en lumière l'oxymore ou comment réunir deux idées opposées. Celle-ci est la version anglophone d'un extrait de Corneille ("Cette obscure clarté qui tombe des étoiles", Le Cid) et joue avec la variation de la luminosité pour nous faire perdre nos repères. Un classique du cinéma que l'on retrouve aussi souvent dans les écrits qui évoquent la musique. Ce nom est décliné en 4 mouvements mais nous n'avons, sur disque, pas le troisième. Très électroniques et pures, il est davantage question de clarté sur ces trois pistes comme sur le reste de l'album, les graves (et donc l'obscurité) n'ayant que peu de place ici... Dans ma chronique de l'album précédent, j'avais évoqué le zen, il est toujours présent puisque la musique est assez relaxante et plusieurs titres trouvent leur nom dans le sanskrit (titres qu'on peut traduire par des mots comme souffle, souffrance, paix, dieux et déesses). La culture indienne inspire Sebastien Guérive, mais ne marque pas son travail dont les sonorités viennent davantage du futur que de l'Asie. Si tu veux faire un voyage immobile, tu sais ce qu'il te reste à faire.
Publié dans le Mag #58