scorngrain.jpg A peine a-t-on le temps de déverrouiller les écoutilles que "The Code" prend d'assaut le lecteur CD. Un matraquage guitare/batterie appuyant sévèrement sur le mode "double pédale only", un petit sample qui fait mal et en avant les machines, Scorngrain déballe le matos sans prévenir. Mélange de thrash indus et de chant aux tendances schizophréniques, "The Code" puis "Toadstool journey" sont du genre à remettre violemment les idées en place au réveil, alors que l'on tente péniblement d'évacuer les effets de la cuite de la veille. Testé et approuvé (sic). Si le chant est très loin d'être le point fort de cet album, alternant sans grande finesse hurlements hystériques et growls primaires, Scorngrain n'en demeure pas moins une machine de guerre aux rotatives parfaitement huilées et à la puissance de feu assez démentielle. Entre power metal industriel moderne façon Crossbreed et thrash apocalyptique à la Skeleton Crew, les finnois nous balance une volée de samples en pleine tronche, guitares et section rythmiques s'amusant dans le même temps à nous piétiner avec une joyeuse agressivité. Une ossature massive, des ambiances malsaines à souhait, 0,05% est une plaque oppressante qui remue les trippes sans se soucier des dommages collateraux. Batterie électronique volubile, riffing dévastateur, les nordiques nous stérilisent les enceintes à coups de roquettes thrash indus qui rasent tout sur leur passage ("Mural", "Off with their heads"). Un petit soupçon de Fear Factory, une grosse louche de Kovenant, on met tout ça dans le mixeur et on appuie sur "on". Résultat immédiat. Dans la catégorie "gros son qui fait mal aux cheveux", "Übermensh" se pose en remède idéal : en soignant le mal par le mal. Scorngrain appuie à fond sur l'accélérateur et pas grand chose ne semble pouvoir arrêter les finnois dans leur folie annihilatrice ("Draw the line"). Tu en veux encore ? Au rayon "il y en a un peu plus, je vous le mets quand même", le thrash-indus métalleux qui vient de pays où il faut toujours tout froid et pas souvent jour, n'est pas avare en gros blasts métalliques, hymne au headbanging massif et samples qui refroidissent les ardeurs les plus suggestives avec précision et fermeté (le sulfurique "Shot down"). Décidément, ça ne doit pas rigoler tous les jours par chez eux.