Sankt Otten - Sequencer liebe Moins d'un an après Gottes synthetizer, le prolifique duo Sankt Otten lui donne un frère jumeau avec ce Sequencer liebe qui reprend la même thématique esthétique tout en changeant la couleur, toujours via Denovali Records et encore une fois dans une mouvance éléctro-rétro cinématique à la fois élégante et hypnotique. Huit nouvelles pistes sonores sur lesquelles la paire allemande replonge l'auditeur dans cet univers 80's qui lui est cher pour lui faire explorer ces profondeurs électroniques mâtinées d'ambient et de krautrock donnant à la matière synthétique proposée un "aspect" à la fois vintage et paradoxalement presque moderne du fait de la production (l'éponyme "Sequencer liebe") qui par moments semble à deux doigts et demi de fracasser les enceintes sous ses coups de boutoir digital ("Gestern fand ich alte Tränen").

Evidemment, comme à chaque nouvelle création made by Sankt Otten, il faut accepter la donnée de départ, à savoir oser un voyage dans le temps quasi trois décennies en arrière, vers une époque que les moins de trente ans... bref, on connaît la chanson. Mais pas que. On l'a dit, Sequencer liebe est un disque se mouvant dans des sphères musicales jouant avec la courbe temporelle, entre old-school classieux mais parfois un peu scolaire ("Kann denn Liebe Synthie sein ?", "Die Stadt riecht nach Dir") et modernisme envoûtant ("Mir bricht die Stimme weg"), quelque part entre Kraftwerk, Zombi et Tangerine Dream pour donner une idée du spectre musical. Mais avec aussi un soupçon d'électro-pop aussi organique que ténébreuse sur "Der heilige Schmerz", qui, entre les différentes textures sonores et les ambiances variées instillées par les fils spirituels de Klaus Schulze (le très beau final "Ende Gelände"), permet à l'album de boucler la boucle et de se faire l'écho de l'intégralité de la palette artistique de Sankt Otten.

Pour les amateurs du genre.