Cela va devenir une habitude chez Erased Tapes, les "jeunes" artistes ont la côte avec ce label, lui-même géré par un mélomane qui n'a pas la trentaine. Après Olafur Arnalds qui publia son premier disque sur la structure anglaise au sortir de l'adolescence, voici le "one man band" Rival Consoles qui n'échappe dont pas à la règle puis son géniteur ne dépasse guère les vingt printemps. Originaire de Leicester (surtout connu pour son équipe de rugby), Ryan Lee West est Rival Consoles. En 2007, le jeune anglais publie le premier effort de son projet avec The decadent EP avant de s'embarquer un an plus tard dans une tournée avec ses voisins de label que sont les Kyte. Début 2009, c'est toujours en solo ou presque qu'il publie un nouvel EP baptisé Helvetica avant d'enchaîner sur un split partagé avec le projet techno-pop d'Olafur Arnalds : Kiasmos (toujours via Erased Tapes).
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Liens pour Rival Consoles
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Rival Consoles discographie sélective
compil :
Erased Tapes Collection II
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lp :
Io
...
ep :
Helvetica
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compil :
Erased tapes collection I
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ep :
The Decadent EP
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Liens Internet
- ThePRP : le site alternatif américain de référence
- Nawak Posse : webzine métal français
- musik-industry.com : webzine rock/métal/ciné
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Biographie > Console mix
Rival Consoles / Chronique LP > Io
Après quelques instants à se laisser immerger dans "Milo" titre d'ouverture de Io, le premier album de Rival Consoles, on commence à avoir des doutes. Deux maxi de haute volée et voilà l'album "long-format" sur lequel Ryan Lee West nous sert une electronica façon techno minimale Berlinoise pour un résultat qui devrait ravir les éminents spécialistes du genre... Et les autres ? "Io", "1985" puis "Func" poursuivent dans cette voie, faite de drum'n'bass gorgée d'electronica lounge dopée à la techno-pop pour clubbers cocaïnés. Là, on se sent un peu largué. D'autant que les titres défilent et on ne sent plus vraiment ce qui faisait le "truc" en plus de la musique de Rival Consoles. En passant au long-format, Ryan aurait-il perdu son "mojo". Apparemment oui, "Electorate", "Preoccupied Fashion Bastard" et "PVAR" s'enchaînent et rien n'y fait. Seuls les initiés trouveront ici leur compte. Et encore...
Car, on a la désagréable impression d'être resté bloqué du côté de ce que la scène electro/tech peut faire de pire. Soit des beats qui s'empilent et ne s'emboîtent jamais correctement (rires forcés...), une quasi absence de trame mélodique, des synthés qui rebondissent contre les enceintes pour faire pulser les watts, quelques breaks qui s'entrechoquent, c'est bien gentil mais le résultat laisse dans le meilleur des cas de marbre. Décevant. Et si Rival Consoles parvient à nous électriser, ce n'est qu'en de trop rares instants comme sur 'Digital fuck" ou "Agenda". Il semble déjà révolu le temps de The decadent EP et d'Helvetica. Car hormis ces deux titres, on oscille en permanence entre le rejet en bloc ("XPR VR") et l'ennui poli ("ARP"). Dommage quand même eu égard au potentiel du garçon... A réserver aux inconditionnels du genre donc.
Rival Consoles / Chronique EP > Helvetica
Après avoir conquis son monde avec The decadent EP, qui n'avait de décadent que le nom, voici que Rival Consoles s'exile en Suisse avec Helvetica ? En fait non, pas vraiment. Car de Confédération Helvétique, il ne sera guère question tout au long de cet EP, uniquement publié au format 7''+ digital par le label Erased Tapes. Mais au final, peu importe ces considérations géographiques, tant l'essentiel est ailleurs. Car derrière, Rival Consoles poursuit son cheminement musical, son ascension artistique avec le morceau-titre de son EP 7''. Une petite pépite post-classique/électro à l'équilibre étonnant. Sur le fil du rasoir, l'anglais dévoile ici une nouvelle poignée de composions synthétiques nappées d'instrumentations classiques. Un piano inspirant, des beats un peu trop répétitifs sur la longueur mais régulièrement efficaces.
La musique de RC se nourrit de ses paradoxes pour creuser un peu plus son sillon musical oeuvrant à mi-chemin entre Aphex Twin et Erik Satie ou Claude Debussy. Grand écart stylistique assuré. Mais celui-ci est une maîtrise formelle irréprochable à laquelle s'ajoute un processus de composition qui est maintenant parvenu à maturation. En attendant l'album dont ce 7'' est d'une certaine manière le préambule. "Holste" est ainsi une vraie réussite de plus à mettre au crédit de Ryan Lee West quand l'ironique "Indie is dead" se pose en interlude aussi discret qu'éphémère. Elle est également là la grande qualité du projet Rival Consoles : délivrer une musique artificielle mais au sens le plus pur du terme. Sans superflu ni circonvolutions inutiles, une matière audio savamment taillée pour garder un éclat brut mais soigné. Paradoxes encore pour ce premier aperçu synoptique du futur album, un avant-propos générateur de promesses et d'attentes que l'on espère relevées à l'avenir. On en salive d'avance...
Rival Consoles / Chronique EP > The Decadent EP
Subtile alliance musicale de l'ambient et de l'électro, fusion transversale d'une synthé-pop portée à ébullition et des arrangements post-classiques passés au révélateur digital, la musique de Rival Consoles trouve son sens dans une cinématique orchestrale instillée par ordinateur. Intro classique, des instrumentations à cordes qui posent l'ambiance, l'atmosphère si particulière d'un titre à la fois envoûtant et éliptique, songe d'une nuit d'hiver passée à se retourner vers des espoirs éphémères, "Juncture" nous plonge dans une sorte de torpeur électrique, seulement rythmée au son des beats synthétiques qui fractionnent notre coma semi-éveillé. Lunaire et énigmatique, brumeuse et hypnotique, Rival Consoles est de ces entités musicales qui savent se jouer des supposées certitudes liées à un genre musical pour en extraire l'essence, une saveur toute particulière que seuls les musiciens qui possèdent un vrai talent peuvent saisir ("Seventeen" et ses pulsions technoïdes hybrides)...
Textures digitales, orchestrations symphoniques passées au filtre des machines, sonorités post-modernes et choeurs exhalant un lyrisme pénétrant qui auraient pu figurer en bonne place sur la BO de Matrix, "Kitsch" réfute son patronyme et s'impose comme le climax de cet EP. The decadent EP... de décadence, il n'y en aura point ici. Pas plus avec "Vari" et ses petites trouvailles électro minimales ou que sur le titre éponyme qui s'essaie aux sonorités effleurant les frontières de la musique industrielle. Mais ce qu'apprécie avant tout Rival Consoles, c'est l'electronica, ce sous toutes ses formes, même la plus composite. Quitte à se mettre en danger en optant pour la plus psychédélique et épileptique sous "Acid", avant d'opérer un petit twist stylistique en terminant son premier effort sur un morceau de musique contemporaine porté par un piano raffiné. Riche et soigné. Animé des meilleurs intentions artistiques, Ryan Lee West livre ici un disque inaugural qui s'il se cherche encore laisse entrevoir un incroyable éventail de possibilités chez ce jeune compositeur tout droit sorti de la fabrique de prodiges qu'est Erased Tapes.
Chronique Compil : Rival Consoles, Erased tapes collection I