Radius System est l'exemple même que l'on peut faire de la musique à partir de brics et de brocs, la virtuosité n'est rien sans idée, mais l'inverse est plutôt faux... A ma gauche, Axel bassiste et chanteur, à ma droite Gregory, batteur, guitariste, chanteur, et derrière les samples et les claviers. Alors oui évidemment, jouer de la guitare et de la batterie en même temps, c'est pas forcément très facile. Ceci expliquant que Radius System n'a jamais fait de scène jusqu'à fin 2004. Mais oui en novembre 2004, Radius System brûle les planches lors de l'inauguration du collectif Bykultekrew.
Influencé par Radiohead, Nine Inch Nails, mais aussi Pitchshifter ou Cave In, le groupe au départ trio, profile un univers rock teinté à volonté d'électro. A deux, les machines ça aide beaucoup, comme Amor Fati, ou Nic-U, le groupe tire donc beaucoup de sa substance d'un substitut digital.
Infos sur Radius System
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Et ça tu connais ?
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mi indus, mi électro, très tordu et très fragile....
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Emo-metal matîné d'électro-rock et de grunge électrique, comme si Team Sleep, Failure et les Deftone avaient fusionné en un seul groupe......
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Notion rock sur une aura métallique cosmique....
Liens pour Radius System
- radius-system.net: site officiel (376 hits)
- radiussystem: MySpace (321 hits)
Radius System discographie sélective
lp :
Architects of yesterday
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lp :
Escape / restart
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Liens Internet
- Glaz'Art : site officiel
- Tomypunk : webzine punk emo ska punk
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
Indus > Radius System
Biographie > Radius System
Interview : Radius System, Radius-view II (Juin 2008)
Interview : Radius System, Radius-view (oct. 2006)
Radius System / Chronique LP > Architects of yesterday
Il semblerait que depuis quelques temps, le monde de la musique se divise en deux catégories : entre ceux qui ont conscience qu'un album, c'est autant la musique que son support, un visuel de qualité, un packaging étudié. Et les autres dont on ne compte plus les méfaits, aussi laborieux visuellement qu'expédié "physiquement". Les Radius System l'ont parfaitement compris et à l'heure de sortir leur Architects of yesterday dans un joli digisleeve soigné, mettent donc l'objet bien en avant, histoire de donner un peu plus envie de s'intéresser au contenu, après le contenant donc. "Les" Radius System, "le" devrait-on peut-être être dire tant Greg H. est ici au centre de tout, son compère de toujours Axel D. s'étant apparemment fait un peu plus discret, du moins sur cet effort (les deux planchent toujours ensemble sur quantité de projets, visuels, ou musicaux, le dernier en date répondant au doux nom de Kid North).
Radius System, preque un one-man band sur cet Architects of yesterday, oui, peut-être mais ça n'empêche pas le projet de conserver son âme. Et d'aller plus loin qu'il n'était jamais allé dans ses explorations musicales, la faute à un compositeur/producteur/multi-instrumentiste parmi les plus brillants que l'on ait vu au sein de l'hexagone depuis dix ans. Dix pièces et tout un maesltrom de sensations comme de styles, un mélange subatomique de rock organique, de shoegaze brumeux, d'electronica gracile et de cold-wave dopée au post-rock métallique de premier choix, avec même ci-et là quelques fulgurances en "core" pour les moments de tension fugitive. Si "Autopilot" et "Curators" en sont les prototypes, alors "Feed feed connect" en est l'aboutissement et accessoirement l'un des climax de l'album. Dense et habilement construit, les couches instrumentales qui s'y accumulent en même temps que la voix de G.H, comme passée au filtre digital se pose en composante de l'ensemble, sans jamais prendre trop de place. Chez ce Radius System-là plus encore que sur les précédents efforts du projet, le chant n'est "qu'un" instrument de plus, une pièce pour autant essentielle du puzzle artistique développé sur Architects of yesterday, mais rien d'autre. Et pourtant c'est là aussi la clef du projet.
Post-rock et ambient sont au menu du très beau "Siberian winter", un titre évocateur pour un morceau qui ne l'est pas moins, explorant des panoramas éthérés et immaculés avant de s'en aller visiter cette fois des sphères plus pop sur "Air leaks", avec toujourscette griffe inimitable, cette conjugaison d'influences et de styles parfaitement associés pour former un tout qui soit à la fois complexe et évident, cohérent et efficace. Tout est ici dans la bonne mesure, celle qui fait qu'un album est suffisamment dense et travaillé pour que l'on est envie d'aller au-delà d'une simple écoute, sans pour autant perdre l'auditeur toutes les trois séquences au sein d'un même morceau échevelé et de fait, déroutant. L'expérience sans doute, Greg H. au détour de ses mille projets n'étant plus du tout un néophyte dans la construction d'un album long-format (il joue dans, ou a oeuvré /initié Brighton, Dawnshape, Template, Time to Burn, fait du son au sein de son Feels Like Home Recordings et même des vidéos). De manière assez prévisible donc, Architects of yesterday est une oeuvre d'une matûrité évidente, un disque à la personnalité très affirmée et à la mécanique de précision bluffante en termes d'écriture. On pense à "Vacant before" et ses textures (post)métalliques étourdissantes ou à un morceau-titre qui verse dans l'intime par le bais d'une dextérité technique qui en accroit considérablement l'impact émotionnel. En témoigne une dernière fois l'épilogue "Picture goodbye". Comme un dernier tour de piste, définitif (?) pour un "groupe" qui, quoi qu'il advienne, aura existé et laissé une trâce indélébile dans bon nombre de mémoires. Merci.
Radius System / Chronique EP > Almost nothing
3 titres offrant un petit aperçu de ce que sera le prochain chapitre de l'aventure discographique de Radius System + une poignée de remixes et non des moindres (Radiohead, Portishead...), Almost nothing est le petit cadeau de fin d'année déposé au pied du sapin par les auteurs de l'excellent Escape / restart. D'entrée de jeu, "Far from truth", sonne comme le prolongement naturel des morceaux que l'on pouvait découvrir sur le précédent effort des Radius System dans la mesure où le groupe semble brouiller progressivement les pistes, rendant de fait son approche artistique de plus en plus indéfinissable pour affiner lentement mais sûrement la griffe musicale du projet. Clavier lumineux, riffs organiques, saturation savamment distillée et mélodies envoûtantes portées à ébullition par une mélancolie incandescente, on retrouve dans ce titre inaugural un peu de ce qui faisait l'intensité du premier (et seul à ce jour) album de Team Sleep. Déjà la grande classe...
A savoir, un savant dosage d'electronica, de rock et d'indus, nappé de textures sonores qui n'appartiennent qu'au groupe et que celui-ci fait encore évoluer sur l'ambient et vaporeux "Easter part 2". Une plage musicale de trois minutes d'un voyage narcoleptique où, entre rêve et réalité, Radius System vient se lover dans les bras de Morphée et dévoile ici des harmonies doucereuses qui laisse entrevoir quelques esquisses mélodiques finement dessinées à travers le brouillard sonique qui enveloppe ce second titre. Si l'on pensait le groupe décidé à verser dans une musique qui allait nous bercer jusqu'à nous faire sombre dans une torpeur feutrée, on en est pour nos frais. Avec "Present perfect", troisième piste audio de cet Almost nothing, le groupe prend de l'altitude et dévoile un morceau à l'amplitude rare. Densité sonore et explosivité sont au programme de ce titre abrasif, cathartique et convulsant. Un son brut et compact, une intensité rare, une baisse de tension dans la seconde partie avant un dernier coup de rein sur la fin, Radius System nous offre là une petite promenade sur son grand huit émotionnel. Un must absolu et une sacrée promesse pour la suite...
En trois titres, le groupe a encore fait cramer les enceintes de toute sa classe et en guise de petit bonus, livre pas moins de 4 remixes dont celui du "Machine gun" de Portishead (extrait de l'album Third). Electrique, cette relecture gagne en impact ce que la version originale perd en crudité et on se dit alors que Portishead réarrangé par ces musiciens-là renvoie aux travaux de Danny Lohner. Indus et rock dans l'âme, le titre revu et corrigé se révèle sauvage et viscéral. Sans concession. Le deuxième remix est signé non pas Radius System mais PreLence en l'occurence pour Radius System, puisqu'il s'agit là de "Mental guides", figurant sur l'album Escape / restart. Les sons y sont triturés à l'infini, les agrégats sonores, très lourd et orientés dark indus ne laissent que la trame du titre clairement identifiable, le reste étant un peu perdu dans un étrange et glacial assemblage de sons qui ne sont pas sans évoquer certaines expérimentations de Justin K.Broadrick (on pense notamment à Final). Quant aux deux derniers titres, les frenchies ont pris du lourd avec Radiohead, pour une version réarrangée du magnifique "Reckoner" et un une autre de la tribu "I'm from Barcelona" ("Music killed me"). Délicat pour le premier, tant il est difficile ici de ne pas trahir le matériau originel. Les puristes auront peut-être un peu de mal, même si les Radius System se montrent à la fois appliqués, respectueux et inspirés... Eblouissant pour le deuxième et ce remix du collectif pop suédois (peut on encore parler de "groupe" quand il faut 2 bus minimum par concert sans compter le matériel ?..), une version revisitée supérieure à l'originale laquelle fut pourtant portée aux nues par toute une presse supposément "hype". Comme quoi, à l'image de la trajectoire semée d'embûches de RS, le petit monde de la musique manie l'ironie acide comme personne. A suivre encore et toujours...
Radius System / Chronique LP > Escape / restart
Coïncidence et/ou hasard des circonstances, deux des groupes les plus inventifs de la scène indépendante hexagonale sortent le même jour, leur nouvel album, au format digital et en prônant la gratuité de l'oeuvre. Mutation du marché du disque oblige, entre crise structurelle et absence de développement chez la plupart des labels, MP et Radius System sortent donc leur album le même jour, voilà pour l'anecdote. Succédant à Work in progress, débarqué une première fois de manière totalement indépendante en 2005 puis réédité par le biais du label Several Bleeds Records début 2007, Escape / restart expérimente un nouveau concept pour le groupe : réaliser un album qui peut-être vu comme un véritable projet artistique complet et non plus comme une "seule" oeuvre musicale. En l'occurrence, l'idée est de livrer dans un premier temps les 8 titres de l'album accompagnés de 8 artworks auxquels ont ajoute un visuel "classique", avant de sortir un DVD regroupant les clips de chaque morceaux, ceux-ci une fois rassemblés devant former un film d'une petite cinquantaine de minutes construit autours du concept : Escape / restart. La démarche est audacieuse...
Il faut dire qu'avec cet album, Radius System dépasse largement les limites de son prédécesseur, posant pierre par pierre les bases d'un disque à l'architecture mouvante et à l'émotion brute jaillissant opportunément au moment où on l'attend le moins. "Release chemicals" se charge d'en jeter les premiers jalons, rock alternatif aux discrètes textures électroniques, titre puissant, abrasif, variant les dégradés de couleurs pour mieux mettre en relief les explosions de rage venues du plus profond des entrailles. Crescendo sauvage, mise en abîme, éruptions de guitares, hurlements rageurs qui déchirent la nuit, ce premier titre plonge son auditeur dans un univers musical dont le seul but est de se fixer dans son cortex cérébral afin de ne plus faire qu'un avec lui. La production, faite maison ou presque, est extrêmement soignée, le son énormissime met en relief des arrangements aux motifs complexes et nuances subtiles, sans pour autant éviter d'aller directement à l'essentiel (l'excellent "Bestsellers"). De fait, Escape / restart est de ces albums que l'on peut écouter 10, 15, 20 fois avant d'en avoir saisi la moitié des finesses ("Monochrome")...
Post-rock électro spatial à la 65daysofstatic, aux effluves industrielles et aux mélodies à fleur de peau (évoquant Oceansize ou Amplifier), la musique de Radius System est en liaison directe avec notre inconscient, nous donnant le vertige alors que "Mental guides" nous conduit dans des territoires musicaux qui mettent nos synapses sous tension permanente. Alerte, organique, magnétique, cet alliage musical unique qui nous met face aux fêlures de l'âme ("Impulsion part I" / "Impulsion part II), nous envoûte et accélère sensiblement notre rythme cardiaque. Quand chaque pulsation évoque l'intensité électrique d'une musique qui entre littéralement en fusion sous nos yeux ("Not coming back"), mêlant au sein d'un même magma sonique, beats électro, nappes industrielles et fragments d'un rock stratosphérique et fragile, Radius System atteint des sommets émotionnels... Escape / restart, un concept : s'échapper de son monde, de la confusion des sentiments, repartir de zéro (à la manière du Year zero de NIN), en jetant ses acquis pour revenir à l'essence des choses, à l'appel des sens. De guitares incandescente à une rythmique qui sait se faire évolutive afin de varier les tonalités de couleurs d'un album qui prend aux trippes... En un seul et unique mot : magistral.
Radius System / Chronique LP > Work in progress
À l'origine rock à tendance corrosive, louchant de manière indissociable vers l'électronique, Work in progress, troisième démo de Radius System saute le pas vers un rock plus agressif, plus grossier, plus humain, un truc qui prend aux trippes quoi... Visions sonores vastes et métalliques par moments, entre un Deftones édulcoré, avec une rage intrinsèque sur un poignant "Comalys", lacérant côté post-hardcore, chant aérien, guitares denses, et des disgressions Cave Iniques sur "Alone of pretending", suitements de guitares, basse saturée, progression géométrique, bends décalcomaniques, le tout en version lente.
Marion a rejoint le groupe, tout du moins pour ses prestations live et certaines répétitions, et permet au groupe de restituer sur scène une partie de l'énergie du studio, avec des musiciens qui tournent sur différents instruments. Greg, pillier principal du groupe, décrit Radius System plus comme une association de créatifs que comme un groupe de musiciens (sous-entendu professionels). Pas besoin d'être un génie pour pondre un OVNI sonore comme "Washed out", juste une bonne dose d'idées que Radius System sait exploiter comme il faut, étincelles acoustiques, atmosphère sismique, montagnes russes temporelles, la mécanique céleste sursaute d'autant plus sur les passages luminiques. Après "Visions collapse", "Further collapse" égraine ces arpèges dissonants, sans la rudesse de Buried Inside, mais avec la délicatesse d'un Radiohead.
Radius System c'est l'endroit des trucs fait avec passion et amour, des tripes, du rock'n'roll, du sang et de la sueur, de la langueur de "Further collapse" jusqu'aux missiles "Excitement of the senses" ou "Comalys" (au titre excellent et ingénieux), un air de fait maison qui n'a rien à envier aux poids lourds au niveau des idées et de leur mise en place.
Avec un aspect plus brut et instantané, surement du à la légèreté de présences de samples, Work in progress oeuvre malgré son instantanéité sur un sentiment d'une perfection jamais atteinte avec un "Taste of unfinished" qui jalonne son chemin vers des limbes mélodiques à l'horizon sans cesse renouvelé.
Radius System / Chronique LP > Changes
Rock électro ou électro tout court, Radius System qui n'a rien à voir avec Clan of Xymox par exemple, distille des mélodies substancielles, le tout plongé dans de l'azote liquide informatisé. Entre démo et album ce Changes est assez hétérogène, fruit d'une longue période fertile, alternant des morceaux entre trip-hop et hardcore. Le contraste entre "Changes" et "Never ending process" est par ailleurs assez conséquent : "Nous avons préféré la confusion à l'ennui". Ce qui est plutôt bien réussi, difficile de ne pas trouver un titre dans ce recueil qui n'accroche pas quelqu'un.
Electro-pop mixé à de l'indus énervé comme sur "Influence", ou titres plus easy-listening comme "[rest area]" mi-jungle mi-ambient, ou les envolées lyriques de "Fade away", Radius System a plus d'un tour dans son sac, qui réserve d'ailleurs bien des surprises. "Warning" est une perle symphonique décadente, guitare éraillée, voix feutrée, synthé bouillonnant, basse omniprésente, le refrain est une explosion scintillante.