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Originaire de Perth et Sydney (en Australie pour les nuls en géo), Pivot est au départ un groupe fondé par les frères Pike (Richard et Laurence) et c'est dans une configuration très rock qu'il publie son premier album en 2005 : Make me love you. En 2007, le groupe devient un trio avec l'incorporation de Dave Miller (programmations, production) qui apporte la touche résolument électro qui vient se mêler au son pop et rock à tendance expérimentale de la fratrie. L'année suivante est une petite consécration pour le groupe qui signe chez le légendaire label Warp Records (Antipop Consortium, Aphex Twin, Battles, Boards of Canada, Gravenhurst, Grizzly Bear, Tortoise...). Quelques soucis d'ordre légaux en provenance des USA (comme souvent) obligent le groupe à changer de nom pour devenir PVT et c'est sous ce patronyme que sort Church with no magic à l'été 2010.

PVT / Chronique LP > Homosapien

PVT - Homosapien Encore un album passé à la trappe ou presque. A vrai dire, nous étions tellement curieux et empressés de découvrir la suite de Church with no magic, album d'explorations électro-rock orientées machine - qui à l'époque fit débat au sein de la team W-Fenec - que nous n'avons même pas vu filer ces trois ans (l'objet est sorti en février 2013). Petite séance de rattrapage donc avec Homosapien, quatrième opus du trio australien. Parti de chez Warp Records pour rejoindre le nouveau label Felte (Eraas, White Hex, Soviet Soviet), PVT a fait évoluer son style et impose cette fois à son auditoire des compositions, disons, plus accueillantes que son prédécesseur : une électro-pop feutrée diront certains, pour d'autres il s'agira d'une pop math rétro-futuriste, on parle de cold-wave également. Autant de tentatives de descriptions pour ce nouveau disque qui ne laissera personne indifférent de par son changement flagrant de direction. Enregistré en catimini dans une maison en pleine campagne australienne, Homosapien est sûrement l'album qui, par sa chaleur intimiste, représente au mieux l'identité du groupe des frères Pike. Suite à la fin de leur contrat avec le mythique label anglais, le trio semble bien plus libéré, recherchant davantage l'innovation et la sophistication des sons et des mélodies, en évitant soigneusement de tomber dans le flou artistique que pouvait susciter par moment Church with no magic.

A commencer par le chant de Richard Pike, bien plus développé sur ce nouvel album, qui dote du coup ce dernier d'une réelle sensibilité prononcée. La minimaliste et introductive "Shiver" en est un bon exemple : mélangée aux effets, la voix dévoile des atmosphères qui touchent l'âme sans tergiverser. Dans l'ensemble, le groupe propose d'excellentes combinaisons claviers-rythmiques, rayonnantes et célestes - à l'image de la cotonneuse et sublime "Cold romance" ou bien de la touchante "Vertigo" - ou plus rythmées tels que "Evolution" ou "Nightfall". Qu'elles soient électroniques ou rock, complexes ou d'une sobriété criante, vivaces ou mollassonnes, les compositions de PVT trouvent ici un équilibre manifeste dans son tracklisting. Minutieux dans les détails apportés à sa construction, les Australiens se sont clairement mis à nu sur cet Homosapien, un album pour lequel nous sommes tombés sous le charme. On ne demandait pas mieux.

PVT / Chronique LP > Church with no magic

PVT - Church with no magic Au début, on a quand même un peu peur lorsque l'on pose la première oreille sur ce Church with no magic signé PVT, soit l'une des hype à venir des prochaines semaines. La faute sans doute à un "Community" inaugural qui laisse à penser que le "church" du titre de l'album est peut-être à prendre au premier degré. Mantra psychédélique, ambient électro vaporeux, ce titre introductif a beau ne durer qu'une minute et quarante trois secondes, on trouve déjà le temps long, en priant (rires forcés) que la suite soit dans un autre délire. Par chance, c'est le cas : "Light up bright fires" débarque armé de beats puissants et distille un gros son électro-rock bien percutant, démontrant par la même occasion que PVT peut aussi accoucher d'un single aux riffs cadencés, à la mélodie hypnotique et aux arrangements électroacoustiques fulgurants. Une petite bombe à tendance expérimentale qui démontre en un seul titre tout le bien fondé de la signature du groupe chez la référence Warp Records.
Problème structurel, le groupe cherche à se renouveler en permanence. Sur le principe, la démarche est objectivement des plus respectables, dans les faits le résultat, (cf : l'éponyme et typé 80's "Church of no magic", le très poussif "Crimson swan") lui, est parfois complètement borderline, d'autre fois hors sujet... donc assez inintéressant. Parfois bancal, certainement moins brillant qu'annoncé , PVT est néanmoins capable de sortir quelques singles du tube à essais (comme l'efficace "Window" ou le plus velouté "The quick mile") dont l'originalité se révèle assez ébouriffante. Des synthés qui propulsent leurs pop songs dans des sphères expérimentales flirtant avec un psychédélisme débridé, des arpèges qui virevoltent autours d'une batterie contorsionniste qui imprime sa marque tout en puissance, le trio australien est brillant et sans complexe sur un bon tiers de l'album... mais terriblement décevant sur une poignée de titres sans âme au songwriting bien trop artificiel pour susciter la moindre émotion ("Circle of friends", "Timeless"...). Dommage, le potentiel est évident...