puscifer_v_is_for_viagra_the_remixes.jpg Après un V is for vagina qui n'aura que finalement conquis que le "fancore" de Tool et A Perfect Circle, malgré quelques excellents titres et d'autres un peu plus (ok beaucoup) oubliables, voici que Puscifer joue les NIN en nous servant sur un plateau d'argent l'album de remixes de cet effort inaugural. Intitulé V is for viagra, le disque fait, sur le papier un peu peur, sauf que, le casting est à la hauteur du (non ?)-évènement. Quelques musiciens de talents déjà présents sur V is for vagina : Josh Eustis (Telefon Tel Aviv) ou Brian Lustmord, mais également de nouveaux visages (connus) dont Dave "Rave" Ogilvie de Skinny Puppy, Paul Barker (ex-Ministry) ou Aaron Turner (Isis). Et comme, évidemment, l'incontournable Danny Lohner (APC, NIN, Tapeworm ou l'éphémère The Damning Well) qui a récemment collaboré à Ashes dIVIDE et Fear and the Nervous System, est également de la partie : on se dit que là, il y a du lourd aux manettes.
Lorsque Josh Eustis ouvre le feu avec une version réarrangée de "Indigo Children" baptisé "JLE Dub", on se dit que finalement, un petit miracle est en train de percer la brume trip-hop clinique dans la quelle l'homme de base de Telefon Tel Aviv a enveloppé les nappes digitales d'une électro glaciale au groove hypnotique. La suite tend à confirmer cette impression. Lustmord s'y colle et fait de "Trekka" une véritable bombe à retardement dark indus tribale. Pulsations martiales, basses sourdes, ambiance d'outre-tombe et samples oppressants, donnent un souffle inattendu aux compositions de Puscifer qui s'en retrouvent sublimée. Même constat sur l'efficace "Sour grappes" remixé de main de maître par Danny Lohner ou l'effrayant "Vagina mine" signé de l'ex-collaborateur d'Al Jourgensen au sein de Ministry et Revolting Cocks : Paul Barker. A l'inverse de la première relecture de "Trekka", le remix du même titre signé Aaron Turner, ne convainc pas. Glauque, déviant, torturé, un peu mou du genou, on était en droit de s'attendre à mieux, on aura juste le minimum syndical.
Le verdict est à peu près le même sur "Queen B" mais notre intérêt se réveille à nouveau grâce, une nouvelle fois grâce à Lustmord qui signe avec "Dozo" ("Guns for Hire mix") un titre revu et corrigé avec talent au prix de basses hip-hop clinquantes au groove entêtant. Et puis ?... On a beau chercher... Plus rien, on ne perdra même pas le temps de s'attarder sur la mauvaise blague de "PSR, Lol" ou le très dance-floor remix de "Queen B" réarrangé par Michael Patterson. "Cuntry boner" et ses délires disco-country foireux essaie de conclure péniblement les (d)ébats, on a déjà lâché prise. Prétexte à toutes les divagations industrialo-burlesques et autres velléités vaguement expérimentales, V is for viagra : The remixes est une collections de remixes hétérogènes et à la qualité plus que variable. Et déjà, alors que de nouveaux travaux devraient incessamment sous peu voir le jour, on se surprend à espérer une fin rapide pour un projet qui tourne déjà complètement à vide. A croire que Maynard James Keenan, finalement moins égocentrique qu'on ne l'aurait cru, n'a pourtant pas compris qu'il ne suffisait pas d'ingurgiter une poignée de petites pilules bleues pour éviter la panne... d'inspiration.