puscifer_dont_shoot_the_messenger.jpg Rock aux tendances électroniques et industrielles par essence, Puscifer est donc le projet solo de Maynard James Keenan a.k.a M.J.K (vocaliste aussi génial que délicat à gérer au sein de A Perfect Circle, Tool ou l'éphémère Tapeworm), un projet dont on avait déjà parlé à l'époque de la sortie du film Underworld, puis une seconde fois lors de celle de sa séquelle Underworld II : Evolution. Cette fois, c'est à l'approche du premier album du projet (V is for vagina NDLR) que débarque Don't shoot the messenger, un EP numérique en forme de mise en bouche excitante avant l'alléchant plat de résistance.
Du rock électronique donc, aux influences tribales ("Trekka" et sa mélodie qui tourne dans une boucle hallucinée qui semble ne jamais pouvoir s'arrêter) et aux velléités expérimentales qui bousculent avidement les impératifs mercantiles de l'entité Puscifer. Des sonorités amérindiennes, des arrangements éléctro-rock, une voix venue d'outre-tombe, grave, incantatoire et profonde, peut-être le messager du titre de l'EP, qui, enterré à six pieds sous terre serait revenu d'entre les morts pour hanter notre esprit et ne plus le quitter jusqu'à ce que ses dernières volontés soient accomplies, d'entrée de jeu, M.J.K .
Moins sombre, mais plus envoûtant, "Rev 22_20" (que l'on avait déjà pu entendre sur la BO d'Underworld) délivre son rock digital plus sensuel, où l'électricité des guitares fusionne littéralement avec les touches électroniques, où les choeurs de Lisa Germano viennent surplomber le chant habité de Maynard James Keenan pour visser sa mélodie dans notre esprit et ne plus l'en décrocher. Deuxième bombe de Don't shoot the messenger, elle aussi déjà entendu sur une B.O, celle d'Underworld 2 : Evolution, "The Undertakker" distille son venin électro-rock dopé par les arrangements aiguisés de Danny Lohner (ex-Nine Inch Nails), une rythmique chaloupée, et des guitares sulfuriques qui carbonisent les ampli : un tube, incisif et électrisant. Quatrième et dernier titre de cet EP, "Rev 22_20" dans une version réarrangée et plus industrielle. Des choeurs féminins largement au retrait au profit d'ambiances glaciales, cliniques, presque déshumanisées pour une relecture inspirée qui clôt avec un certain brio ce préambule à V is for vagina qui laisse déjà augurer le meilleur en vue du premier long format de Puscifer.