Deux ans après un Synthetic love passé presque inaperçu de notre côté, le duo liégeois Le Prince Harry est réapparu pour inaugurer le printemps dernier avec son Be your own enemy. Un fossé de plusieurs années sépare désormais cet album de notre dernier coup de cœur pour cette formation, soit le split avec Duchess Says dont certains morceaux résonnent encore dans nos têtes ("Chemistry", "Suicide pill"). Une époque où les sonorités du duo était bien plus féroces et rock que synth et électro. Be your own enemy manipule toujours avec soin cette formule gagnante composée de guitare (certes, bien moins présentes qu'auparavant en termes de profondeur et de saturation), de synthé (qui résonnent beaucoup plus) et de boîte à rythmes (toujours aussi soutenus), tout en gardant cette énergie qui est chère au duo. Ce nouvel album alterne donc morceaux dominés par les ondes électroniques entre des formats synth-wave et techno ("Part of it", "All is lost", "Porto", "Twys") et des titres avec davantage de guitares ("Lurking", "Slave", "Stares") qui, de notre camp, remportent tous les suffrages. Finalement, après plusieurs écoutes, on se rend compte que Be your own enemy aurait davantage gagné à jouer plus sa carte "rock" avec guitares saturées (Mais où sont passés des titres comme "Electric eye" ou "Living dead in Toxcity" ?) que montrer l'étendue de son talent électro pur qui le plonge un peu plus dans une certaine banalité, même si certains titres tirent plutôt bien leur épingle du jeu ("Tears of a white male"). On ressort un peu mitigé de ces 9 plages.
Publié dans le Mag #40