Petosaure - le musc Installez-vous, détendez-vous, imaginez que vous avez lancé la lecture d'un EP d'à peine moins de 20 minutes (une découverte, donc) d'un artiste dont le nom est celui d'un dinosaure inconnu, mais qui vous procure au minimum un rictus lorsqu'on le prononce : Petosaure. Il s'agirait apparemment d'un vrai patronyme, un ancêtre du chanteur venant d'Asie Occidentale et faisant partie de la branche familiale d'Attila, chef des Huns. Imaginez ensuite une voix rauque doucereuse mais néanmoins abattue, pas loin de celle d'Arthur H d'ailleurs, parfois la ressemblance en est elle-même assez incroyable. Imaginez une toile de fond : le journal intime d'un mec qui pose ses plus belles et sombres strophes (avec des titres en forme de jeux de mots à la clé, comme "Mort sûre" ou bien même dans les textes : "Je crois qu'on y est, quoi qu'on niait..." sur "Kielbassäh") pour évoquer un amour perdu pour toujours. Enfin, imaginez que ces poésies langoureuses et pleines d'amertume sont chantées et récitées sur fond de musique puisant autant dans l'électro soft et la pop romantique saupoudrée de "chanson française". Pour preuve, si le refrain de "Don Quixote" rappelle un petit moment AIR, la mélancolie de "Les catacombes", sublime morceau au passage, peut évoquer Benjamin Biolay voire même Alain Bashung (et plein d'autres !). C'est bon ? Vous imaginez bien tout cela ? Ça vous parle ? Si c'est le cas, alors jetez-vous sur Le musc, un disque à l'apparence chiatique qui progressivement, au gré des titres, se révèle être au final une belle trouvaille dotée d'émotions fortes. Le pouvoir des mots/maux sans doute...