Pendulum - In Silico La drum & bass, courant musical qui à sa création vers la fin des années 80 était purement l'affaire de DJs, a été peu à peu introduite dans d'autres mouvements tels que le rock ou le ragga. En France, des formations "fusion" comme La Phaze ou Freedom For King Kong nous en ont déjà données un aperçu. Comme la drum & bass, ces derniers opèrent dans un cercle de fans, un milieu d'habitués. A écouter In Silico, deuxième album des australiens de Pendulum, on a l'impression que leur but est exactement l'inverse : diffuser de la drum & bass pour la masse. Ici, on ne situe pas du tout dans un breakcore agressif et peu monotone, mais plutôt dans une d&b 2 step décomplexé enclin à la danse en collectivité, une d&b "commercialisable" dira t-on. En s'intéressant un tant soit peu à l'antériorité de Pendulum c'est à dire à Hold your color sorti en 2005, on s'aperçoit de la progression et de la voie prise par ces gars originaires de Perth. Que s'est-il passé entre ces deux albums ? Le groupe s'est désormais installé en Angleterre, terre natale de la d&b et s'est agrandi en incorporant un guitariste, un batteur et des MC's pour les lives.
Désormais au nombre de cinq, les Pendulum ont décidé d'évoluer en formation rock. Mais, si effectivement certaines chansons contiennent des parties de batterie et de guitares en plus des omniprésents claviers et machines, on est sacrément loin d'un groupe de rock. Par contre, il est indéniable que Pendulum incorpore des éléments rock dans ses compositions à l'instar de "Different", "Propane nightmares" ou l'excellente "The Tempest". En parlant de cette dernière, c'est probalement celle qui sonne le plus rock avec son groove entrainant, sa voix à la fois mélodique (qui fait penser quelques secondes à Serj Tankian - SOAD - dans le refrain) et entrainante et une fin puissante entre un synthé et une guitare à l'unisson. L'autre élément "rock" dans ce disque est la présence d'un chant qui prend de plus en plus de place. Des voix qui sont pas mal retouchées d'effets dont le vocoder qui est utilisé dans "The other side", chanson qui commence à la Massive Attack et fini à la Daft Punk. On notera quand même un solo de guitare sur "Mutiny", assez rare pour le souligner (normal me direz-vous quand on pratique la drum'n bass). Les fans du premier qui seront déçu de cet In Silico seront comblés avec "Midnight runner", "9000 Miles" ou "Visions". Moyennement convaincant aux premières écoutes, on se laisse finalement prendre par les beats qui tappent bien dans les enceintes et les mélodies qui sont d'une redoutable efficacité. Les fans protestent toujours quand leurs groupes n'évoluent pas assez. Avec Pendulum ils ne risquent pas d'être déçus sur ce point là.