Indus Indus > Orange Blossom

Biographie > Un bouquet de fleur d'Oranger

Orange Blossom se forme en 1995 autour de PJ au violon, JC au chant et aux percus et de Carlos à la batterie, djembé et aux samples. Le trio enregistre son premier album éponyme Orange Blossom et anthologique sur le label Prikosnovenie en 1997, opus qui se vend à plus de 13000 exemplaires. Le groupe tourne en Europe, notamment lors d'une mythique soirée nantaise au Rackam de Bretigny-sur-Orge avec Dolly et T.e.d..
Durant leurs nombreuses tournées en Europe, le groupe fait des rencontres décisives comme Yelemba d'Abidjan (percussions, danses traditionnelles). La musique ethnique d'Orange Blossom se trouve alors animée de la volonté d'aller à l'encontre d'autres cultures et musiques, c'est le point de départ d'un projet avec des musiciens traditionnels Égyptiens et Nubiens du collectif de Ganoub (avec Khedr Al Attar chanteur, Moussa accordéoniste, Ragab Sadek percussionniste et Moustapha Abdel Aziz à la flûte et l'arghul). Après un moi au Caire, ils entament une tournée en Égypte, en France et au Bénélux. Alors que Carlos souhaite continuer sur cette fusion entre électro et musique orientale, le chanteur veut s'orienter vers d'autres horizons et quitte le groupe.
En 2001, Mathias percussionniste et collaborateur du groupe rejoint Orange Blossom, ainsi que Leïla la nouvelle voix du groupe. Cette nouvelle formation reprend le chemin de la scène...
En novembre 2004, ils entrent en studio pour un album, fruit de deux années de maturation : Everything must change. L'album sort le 28 février 2005 chez Bonsaï Music. [ Prikosnovenie: site du label (380 hits)  External  ]

Interview : Orange Blossom, L'interview fleur d'oranger (sept. 2014)

Interview : Orange Blossom, Orange en interview (1998)

Orange Blossom / Chronique LP > Under the shade of violets

Orange Blossom - Under the shade of violets Dire qu'on attendait sagement ce nouvel album d'Orange Blossom est un doux euphémisme. Depuis début 2005 et la sortie de son ô combien magique Everything must change, vendu à hauteur de 30000 copies : rien ! Plus rien du tout, plus de nouvelles si ce n'est quelques vidéos lives retrouvées ci et là sur YouTube pour nous rassurer sur l'état de forme du groupe et démontrer qu'il est toujours en vie. Vous voyez, un peu comme si votre super pote partait faire le tour du monde et postait de belles photos de ses aventures sur Facebook en guise de carte postale, sans plus, histoire d'entretenir le doute et de nourrir différents fantasmes sur ses projets. C'est un secret de polichinelle, Orange Blossom est du genre à prendre son temps, on a pu s'en rendre compte avec les huit ans séparant la sortie du premier et du deuxième disque, et ne déroge pas à la règle en ce qui concerne Under the shade of violets, une œuvre enchanteresse qui a pris neuf ans pour arriver à maturité.

Orange Blossom a commencé par dénicher une nouvelle voix avec l'arrivée de l'égyptienne Hend Ahmed pour remplacer la franco-algérienne Leïla Bounous, partie former son projet solo. Puis, voyageur qu'est le groupe, il a fallu qu'il s'inspire et s'imprègne des beautés musicales que nous offre la Terre Mère, mette en place ses idées, qu'il trouve l'harmonie pour ensuite capter le savoir-faire traditionnel séculaire de musiciens et de chanteurs au fond d'un hôtel à Aman en Jordanie puis revenir en France pour celui de l'orchestre du conservatoire de Cholet. Après cela, si l'album n'est pas à la hauteur des espérances et des moyens que s'est donné la troupe du mexicain Carlos Robles Arenas et du nantais PJ Chabot, il va falloir sérieusement passer à autre chose. Fort heureusement, ce troisième opus est à l'image de ses membres : éclectique, talentueux, imprédictible et audacieux. Ce n'est donc pas si étonnant de voir que ce groupe se voit volontiers comme un croisement entre Pink Floyd et Joy Division composant pour la voix de l'"Astre d'Orient" Oum Khalthoum. C'est dans un vocabulaire hybride mâtiné d'effluves orientales, de classique, d'électro, de rock et de musique brésilienne qu'Under the shade of violets s'exprime.

Accompagné ou non, le chant rayonnant voire éblouissant d'Hend Ahmed se conjugue à tous les temps tout au long de l'album. Qu'elle côtoie des sonorités arabisantes ("Ommaty"), classiques (avec la sublime "Ya sidi") ou électro-rock ("Pitcha" ou l'excellente "Black box" qui rappelle Everything must change), sa voix s'exprime avec une facilité déconcertante. Les musiciens ne sont d'ailleurs pas en reste sur ses onze titres, vecteurs d'émotions à travers un voyage nous invitant aux expériences les plus variées (la candeur de "Good bye Kô" s'oppose à l'effarouchée "Pitcha"). S'affranchissant de l'électro-rock qui hantait les précédentes réalisations de la formation, Under the shade of violets trouve davantage son bonheur dans un métissage plus profond des cultures musicales ancestrales mondiales, y compris la nôtre à l'instar du chant en français dans "Mexico", pas forcément ce qu'il y a de mieux dans l'album, soit dit en passant. Toujours est il qu'Orange Blossom nous prend de nouveau à contre-pied, se place là où on ne l'attend pas forcément tel l'électron libre parfait de la scène musicale française. Chapeau bas !

Orange Blossom / Chronique LP > Everything must change

Orange Blossom : Everything must change C'est après une longue période de voyages, de tournées et de la découvertes de nouveaux horizons sonores qu'Orange Blossom donne suite à son premier album éponyme. La rencontre de musiciens égyptiens, une nouvelle chanteuse en la personne de Leïla, la personnalité d'Orange Blossom se retrouve résolument orienté vers l'Orient, et dévoué à la fusion de l'électro et de la musique orientale. Alors qu'Hugues de Courson s'est penché sur la musique orientale adapté à Mozart avec Mozart l'Egyptien, Orange Blossom ajoute des pointes électro, des samples et une douce voix sur ces instruments envoutants.
Ces dix titres d'Everything must change sonnent comme autant d'étoiles filantes sonores, où se mêlent pêle-mêle, instruments traditionnels, violon, samples, percussions, chant lyrique, chants africains... Version orientale des tziganes de Miss Goulash ou des Parisiens de Paris Combo, Orange Blossom donne des leçons de rythmes et d'ambiances, notamment avec le très vibrant "Maldito" qui oscille des hanches sur une basse électronique, épicé par de courtes guitares électriques aux cocottes inlassables. "Habibi" quant à lui se fait plus enlaçant, une ambiance digne d'un temple de Louxor, qui déambule avec ardeur sur le dos d'un éléphant fait d'une basse clapotante, un violon et une guitare se livrant dans une transe contemplative. Une voix qui s'adapte beaucoup mieux aux influences orientales, notamment sur "Desert dub", Leïla change le registre sonore du groupe et se trouve en adéquation avec sa nouvelle direction musicale.
"Yazaman" et "Denya" déroule leurs épais tapis de samples et de mélodies orientales, de percussions à la fois hypnotiques et énervées, "Nafsi" exulte sur un chant poignant, avec cette voix un peu cassée, si suave, et un violon sanglotant, en écho à "Souffrance". Everything must change a commencé par changer Orange Blossom, où va-t-il s'arrêter par la suite...

Orange Blossom / Chronique LP > Orange Blossom

orange blossom Orange Blossom, rien que le nom donne envie d'écouter. Une intro douce, vibrante, sur la corde raide, bientôt accompagnée d'un sample qui bat le temps. Petit break, un voix vient accompagnée cette harmonie rythmique, racontant doucement son histoire, puis le violon vient se greffer sur cette partition pour la transformer en harmonie mélodique. Influences ethniques, modernes et aromatiques, "Anaconda girl" et sa complainte orientale qui suçure à l'oreille, touchantes vibrations cosmiques venues d'une autre planète. Le violon émet des rayons de soleil, jamais on n'aura accompagné des samples de manières si sensuelle, si organique, le violon se mariant à merveille avec l'électronique. "Maria del sol" confirme cette inspiration si orientale de la musique, et cette interprétation si personelle de la composition. L'alchimie Orange Blossom travaille à merveille, alliant percussions, samples et violon. Cette voix si chatoyante, si chaleureuse, qui coule, descend, avec son grain si particulier. Avec Orange Blossom, pas de déluges de BPM, avec d'énervement électronique, tout reste maîtriser, ce qui ne les empêche pas de chauffer d'une manière particulière une salle de concert, à la fois reposante, mais concentrant l'énergie. Le groove en place, les samples en boucle, les percussions, les tambours sonnent, frappent, convulsent, c'est une danse autour du feu qui s'organise, une communion chamanique en somme. "Maria del sol" revient sur le thème du début, plus énervée, plus intense, encore plus pénétrante, avec sa flûte qui ondule, danse au vent. "Bata", avec une musique plus électronique sur le fond, mais toujours une mélodie entêtante, très sentimentale, presque tzigane qui virevolte du violon. Le refrain de "Bata" saute, s'énerve, Orange Blossom chauffe à blanc, capable de la plus douce mélodie introspective, comme de l'excitation expérimentale, crachant beat et noise, la plus énervée. "N.", une mélodie à pleurer, qui s'efface dans le bruit et le silence, juste le temps d'un transition. "Die stadt", aux textes de langue allemande, sa mélodie répétitive presque hypnotique au piano, son illusion techno et dancefloor, sa mélodie légère et piquée en fond sonore, c'est encore cette voix si chaleureuse, si confiante qui chante. Moins en relief que ses prédecésseurs, mais plus riche en arrangements et orchestration, "Die stadt" se détache par la profusion de sons qui la composent. On fait un saut sur le continent africain, pour "I'm dying", et son inspiration tribale, ses chants en écho, ses percussions primitives et son incantation magique. Unissant, des samples épicés et originaux, c'est tout un village qui débarque sur scène. Le morçeau se termine sur un tout autre registre, plus intérieur, à la basse minimaliste et sublime, soutenant le chant pour le porter à une réponse en écho, aiguillée par le violon -I'm dying like a soldier, With peace in my hand, Compassion is my gun-, c'est toute une poésie. "Trinity" clôture ce mini-album, 7 titres c'est déjà trop court... Recueil, de toute la magie Orange Blossom, une voix profonde, pleine de chaleur, des percussions, mais avec une basse omniprésente, et un violon qui s'efface. Le refrain explose en un feu d'artifice de couleurs, de sonorités, d'harmonies, puis s'apaise avec cette mélodie si particulière au violon, que l'on retient si facilement. Falling...